Les Visions du chevalier Tondal du Getty

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Les Visions du chevalier Tondal
La bouche de l'Enfer, f.17r
Artiste
Date
vers 1470
Technique
enluminures sur parchemin
Dimensions (H × L)
36,3 × 26,2 cm
Format
45 folios reliés
No d’inventaire
Ms.30
Localisation

Les Visions du chevalier Tondal est un manuscrit écrit par David Aubert et enluminé par Simon Marmion. Il s'agit d'une traduction en français de la Visio Tnugdali écrit par Marcus, un moine irlandais du XIIe siècle. Cet ouvrage, le seul manuscrit enluminé de ce texte, contient 20 miniatures. Il est actuellement conservé au J. Paul Getty Museum de Los Angeles.

Historique[modifier | modifier le code]

Le manuscrit est commandé par Marguerite d'York, troisième épouse de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Il fait partie d'une ensemble de textes visionnaires commandé par la duchesse à l'écrivain et traducteur David Aubert. Il a d'ailleurs longtemps été relié avec un autre texte écrit par le même auteur, La Vision de l'âme de Guy de Thurno (Getty, Ms.31). Il a aussi sans doute été relié un temps avec un autre livre de la duchesse, une Vie de sainte Catherine écrite par Jean Miélot. Le colophon du manuscrit indique qu'il a été achevé en . Chaque page présentant une miniature contient dans sa marge les lettres « CM » pour Charles et Marguerite, ainsi que sa devise, « Bien en adviengne »[1],[2].

La trace du manuscrit se retrouve au XIXe siècle : il est en possession en 1853 de Charles-Alexandre de Ganay (en) (1803-1881). Sa collection est vendue à Drouot à sa mort en 1881 et le manuscrit acquis par le comte de Lignerolles. Après la vente de la collection de ce dernier en 1894, il passe successivement entre les mains du baron Vitta puis du baron de Brouwer. Ce dernier le vend à l'historien de l'art américain Philip Hofer en 1951. Le J.Paul Getty Museum l'acquiert d'un collectionneur privé américain en 1987[2].

Description[modifier | modifier le code]

Le texte[modifier | modifier le code]

Le texte n'est pas une traduction littérale du texte original de Marcus, écrit vers 1149, mais une adaptation au goût du XVe siècle. Certaines précisions proprement irlandaises sont omises et d'autres détails sont ajoutés : il désigne par exemple explicitement le purgatoire alors qu'il s'agit d'une notion implicite chez Marcus. L'histoire raconte la vision du noble Tondal, chevalier originaire de Cashel en Irlande. Ce dernier, tombé dans le coma, a la vision de l'au-delà, décrivant successivement le purgatoire, l'enfer et le paradis[3].

Les miniatures[modifier | modifier le code]

Les miniatures illustrant le manuscrit sont au nombre de 20, 15 occupant la largeur de deux colonnes, et 5 une seule. Elles sont attribuées à Simon Marmion, un peintre originaire d'Amiens, actif à Valenciennes et à Tournai, qui répond à de nombreuses commandes du duc et de sa cour. L'iconographie suit strictement le texte de David Aubert, avec ses ajouts et ses écarts par rapport au texte de Marcus. Il privilégie les couleurs vives pour représenter les lieux infernaux contrastant avec les teintes pastel qu'il utilise habituellement[4].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Scot McKendrick et Thomas Kren, Illuminating the Renaissance : The Triumph of Flemish Manuscript Painting in Europe, Los Angeles, Getty Publications, , 591 p. (ISBN 978-0-89236-704-7, lire en ligne), p. 112-116 (notice 14)
  • (la) Yolande de Pontfarcy (trad. du latin), L'au-delà au Moyen Age : "les Visions du chevalier Tondal" de David Aubert et sa source "la Visio Tnugdali" de Marcus, Berne, Peter Lang, , 205 p. (ISBN 978-3-0343-0528-0, lire en ligne)
  • (en) Thomas Kren et Roger S. Wieck, The Visions of Tondal : From the Library of Margaret of York, Los Angeles, J. Paul Getty Museum, , 64 p. (ISBN 978-0-89236-169-4)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Yolande de Pontfarcy, p.XIX
  2. a et b Illuminating the Renaissance, p.112
  3. Yolande de Pontfarcy, p.XXVII-XXXVII
  4. Illuminating the Renaissance, p.112-116