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Lavardin (Loir-et-Cher)

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Lavardin (Loir-et-Cher)
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Nom de région ou de collectivité mal rédigé ou absent pour en savoir plus cliquez-ici ou pour l'outre-mer cliquez-ici. Par défaut, la carte de géolocalisation est celle de la France métropolitaine.
Département Loir-et-Cher
Arrondissement Vendôme
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Ronsard
Maire Gérard Allaire
Code postal 41800
Code commune 41113
Géographie
Coordonnées 47° 44′ 33″ nord, 0° 53′ 13″ est
Altitude Min. 63 m m
Max. 146 m m
Élections
Départementales Montoire-sur-le-Loir
Localisation
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Lavardin (Loir-et-Cher)
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Lavardin (Loir-et-Cher)

généralités

Lavardin est une commune française, située dans le département de Loir-et-Cher et la région Centre. Ses habitants s'appellent les Lavardinoises et les Lavardinois.


Géographie

Lavardin est située au bord du Loir en amont de Montoire-sur-le-Loir. Elle se situe géographiquement à une altitude de 70 mètres environ.

Histoire

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 mars 2008 Gérard ALLAIRE - Maire
mai1994 mars 2001 Pierre CHAVIGNY - Maire
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

1962 1968 1975 1982 1990 1999
243268222256245262
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.

Lieux et monuments

Lavardin est classée parmi les plus beaux villages de France, grâce aux ruines de son château médiéval, à son église à fresques, à ses maisons et à son pont ancien. Le village a été fréquenté par des peintres connus autour de 1900, notamment le montoirien Busson et le Blésois Sauvage.

Le château (XIe au XVe siècle)

Les vestiges du château de Lavardin s’étagent sur un promontoire rocheux, au-dessus du village et du Loir. Construit à partir du début du XIe siècle par les premiers seigneurs de Lavardin, le château sera vendu au comte de Vendôme vers 1130, dont il devint la principale forteresse à partir de la fin du XIIe siècle. Complètement remanié au XIVe et XVe siècles, il fut enlevé aux Ligueurs en 1589, puis démantelé l'année suivante sur ordre d'Henri IV, duc de Vendôme et roi de France..

Le premier château, celui de Salomon de Lavardin, au début du XIe siècle, paraît avoir été constitué d’un donjon de bois sur motte, protégeant un logis seigneurial établi au sommet du promontoire. La forteresse des comtes de Vendôme (XIIe-XVe siècle) se composait de trois ou quatre enceintes entourant un donjon quadrangulaire, le tout bâti sur trois paliers rocheux retaillés au Moyen Âge pour en accroître la verticalité. Au pied du château, entre le promontoire et le Loir, une dernière enceinte protégeait le prieuré Saint-Martin (Saint-Gildéric), fondé vers 1040 par le premier seigneur de Lavardin dans un « bayle » extérieur. Durant le haut Moyen Âge, le promontoire qui portera le château a été occupé par un cimetière, dont on a retrouvé plusieurs fosses taillées dans le rocher.

De la première enceinte subsiste une grande porte ou « châtelet » (XIIe-XIVe-XVe siècle), dont on remarque les mâchicoulis de tradition bretonne et les embrasures pour le canon (vers 1400). Cette porte donnait accès au premier palier du promontoire affecté aux activités de la garnison et des serviteurs. Face à cette porte se trouvait notamment l’entrée des galeries et d’un grand cellier souterrain ; au nord du palier une cuisine troglodytique avec un four à pain.

Sur le second palier, accessible par un escalier dont on voit les ruines face au châtelet, étaient aménagés plusieurs logis.

À l'est, on trouve le logis (XIIe-XIVe-XVe siècles) qui est attribué au capitaine-châtelain ; au nord, ce qui pourrait être la crypte de la chapelle castrale (XVe siècle) ; au centre, un grand logis d'apparat bâti dans les dernières années du XVe siècle, à partir d’un logis plus ancien (XIIe siècle). Il en reste de remarquables voûtes aux armes des Bourbons-Vendôme, une niche de lampe à huile ornée de trois masques. Une salle de garde (fin XVe siècle) est installée sous cet escalier afin de contrôler le passage dans les galeries souterraines.

Sur le dernier palier, protégé par une forte « chemise » (vers 1200-XVe siècle), percée d'embrasures pour le canon (XVe siècle), s'élève un imposant donjon rectangulaire édifié au XIIe siècle. Cette construction est en partie fondée sur les murs du logis, ou « domicilium », élevé par le seigneur de Lavardin, probablement dans les années 1070. Renforcé de trois fortes tours entre la fin du XIIe siècle et les années 1200, il a été reconstruit par les comtes de Vendôme, entre la fin du XIVe et le milieu du XVe siècle. L'essentiel de ces travaux est attribué à Louis Ier, comte de Vendôme de 1393 à 1446.

Du haut de ses 26 mètres, le donjon domine le village et la vallée.

Au-dessus de la porte, on remarque les armes de Jean VII de Bourbon-La Marche, comte de Vendôme de 1372 à 1393. Plus haut, on peut encore voir les restes de la porte donnant accès au premier étage du donjon depuis le sommet de la chemise. De l'intérieur, la vue d'ensemble est impressionnante. On note, au rez-de-chaussée, l’appareil très allongé du premier logis seigneurial, dans les étage une cheminée aux armes de Charles VII portées par deux anges (vers 1420), une fenêtre polylobée (XIVe siècle). On admire surtout les vestiges de l'escalier, installé vers 1400 dans une tour pleine cantonnant l’angle du donjon depuis la fin du XIIe siècle. ), et les voûtes du second étage (vers 1400-1415).

Sur les retombées des voûtes, on observe les armoiries de Louis II d'Anjou (1384-1417) et de la comtesse de Vendôme, Alix de Bretagne (décédée en 1377). Dans la tour cantonnant le donjon au sud-ouest est aménagé un étroit cachot, uniquement accessible par un puits (XVe siècle ?), s.).

Les second et troisième paliers du promontoire sont creusés d'un réseau de galeries et d'escaliers souterrains permettant de circuler dans le château et d'atteindre le donjon et son fossé (XIVe-XVe siècles). À l'ouest subsistent également des défenses avancées et, vraisemblablement, la motte protégeant le logis des premiers seigneurs au XIe siècle. Mais des fouilles ont montré que cette partie du site est occupée depuis la protohistoire, si ce n’est le néolithique.

Bibliographie :

- Barthélémy (Daniel), La société dans le comté de Vendôme de l'an mil au XIVe siècle, Paris, Fayard, 1993. - Leymarios (Claude), Schweitz (Daniel), Lacroix (Michel), « Étude archéologique d'une crypte du haut Moyen Âge au château de Lavardin », Bulletin de la Société archéologique du Vendômois, 1979, p. 41-54. - Métais (abbé Charles), « Procès en cours de Rome entre Vendôme et Lavardin », Bulletin de la Société archéologique du Vendômois, 1912, p. 189-231. - Plat (Gabriel), « Lavardin », Congrès archéologique de France, 88e session, Blois, 1925, Paris, Picard, 1926, p. 315-368 [voir p. 356-368]. - Saint-Venant (Raoul Barré de), Dictionnaire topographique, historique, biographique, généalogique et héraldique du Vendômois et de l’arrondissement de Vendôme, Blois-Vendôme, Migault, Rouilly et Chartier, 1912-1917, 4 t. [voir notamment : II, 1913-1914, p. 260-273]. - Salies (Alexandre Danouilh, dit de), Notice sur le château de Lavardin, Tours, imp. Bouserez, 1865. - Salies (Alexandre de), « Rapport […] sur l’excursion faite aux Roches, à Montoire, Trôo et Lavardin », Congrès archéologique de France, 39e session, Vendôme, 1872, Paris, Derache, 1873, p. 459-525 [voir p. 504-525]. - Salies (Alexandre de), De Vendôme à la Bonnaventure, Les Roches, Lavardin, Montoire et Trôo, Angers, impr. Lachèse […], 1873 (extr. du Congrès archéologique de France, Vendôme, 1872) [voir p. 49-74]. - Schweitz (Daniel et Arlette), « Contribution archéologique à l'étude du château de Lavardin: la cuisine troglodytique de la basse-cour et son four (XIVe-XVe siècles) », Bulletin de la Société archéologique du Vendômois, 1976, p. 63-73. - Schweitz (Daniel), « Étude archéologique d'un dépotoir domestique du XIVe siècle au château de Lavardin », Bulletin de la Société archéologique du Vendômois, 1979, p. 55-70. - Schweitz (Daniel), « L'équipement domestique d'un châtelain du XIVe siècle à Lavardin », in La céramique dans la région Centre de l'époque gallo-romaine au XXe siècle, catalogue de l'exposition organisée par l'Association des conservateurs de la région Centre, musées de la région Centre, octobre 1980-décembre 1982, s. l., s.n., 1980, p. 34-42. - Schweitz (Daniel et Arlette), « Château de Lavardin », in Congrès archéologique de France, 139e session, Blésois-Vendômois, Blois, 1981, Paris, Société française d’archéologie, 1986, p. 218-227. - Schweitz (Daniel), « Sur l’organisation de l’espace au château de Lavardin » : galeries et escaliers souterrains (XIVe et XVe siècles) », Bulletin de la Société archéologique du Vendômois, 2005, p. 69-82. - Schweitz (Daniel), « Sur l’émergence d’une identité patrimoniale en Vendômois : l’exemple des études sur le château de Lavardin (XIXe-XXe siècles) », Bulletin de la Société archéologique du Vendômois, 2006, p. 72-93. - Schweitz (Daniel), Châteaux et forteresses du Moyen Âge en Val de Loire : Touraine, Anjou, Berry, Orléanais, Vendômois, marche bretonne, Tours, CLD, 2006. - Schweitz (Daniel), « Sur la perception de l’identité patrimoniale du Vendômois : l’exemple des ruines de Lavardin aux XIXe et XXe siècles », Mémoires de la Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher, 61, 2006. - Yvard (Jean-Claude), « Sur l’existence d’un domicilium (fin du XIe siècle) au donjon de Lavardin », BSAV, 1994, p. 27-31. - Yvard (Jean-Claude), Le donjon résidentiel de Lavardin vers l’an 1400, Vendôme, éd. du Cherche-Lune, 1993.

Église romane à fresques

L'église Saint-Genest renferme de superbes fresques et peintures murales, bien connues des spécialistes de l’art roman. Malgré l'archaïsme de son architecture et de ses sculptures, il s'agirait d'un édifice homogène de la fin du XIe siècle C'était à l'origine l'église d'un prieuré. A l'extérieur, deux bas-reliefs : le Christ en gloire sur le clocher-porche, sans doute l'Ascension du Christ au-dessus de la porte nord. Des pierres sculptées et des graffitis mystérieux sont répartis sur le pourtour de l'église. Les fenêtres du bas-côté nord et de l'abside sont richement ornées.

À l'intérieur, les piliers de la nef sont également décorés ; les piliers du chœur sont les plus intéressants par leur archaïsme. On remarque sur le chapiteau sud des quadrupèdes affrontés, sur le chapiteau nord peut-être saint Benoît et une Vierge Mère. Les fenêtres du bas-côté nord sont ornées. Les fresques et les peintures murales mises au jour au début du XXe siècle par l’abbé Pilté sont remarquables. Elles ont été réalisées entre la fin du XIIe siècle et le début du XVIe siècle, avant d'être badigeonnées à la chaux au XVIIe siècle, lorsque l'art médiéval cessa de plaire. Certaines sont reproduites au musée des Monuments français, à Paris. Les plus anciennes, vraisemblablement de la fin du XIIe siècle, subsistent au nord du chœur ; elles figurent le baptême du Christ et l'Arbre de Jessé. Dans l'abside on remarque un Christ en majesté accosté de quatre symboles évangéliques, dans le chœur, au sud, les scènes de la Passion, au nord le Lavement des pieds, sur la voûte des anges musiciens. Ces fresques datent, pour l'essentiel, des XIIIe et XIVe siècles. Dans l'absidiole sud, des peintures plus récentes, du XVe siècle, représentent notamment le Paradis, l'Enfer, le Purgatoire, saint Christophe. Sur les piliers de la nef, différents saints, dont saint Jacques le Mineur vêtu en pèlerin, du début du XVIe siècle. Les motifs végétaux des chapiteaux situés à l'entrée du chœur sont de rares exemples des peintures qui complétaient la sculpture romane, ou la remplaçaient comme ici.

Bibliographie :

- Davy (Christian), Juhel (Vincent), Paoletti (Gilbert), Les peintures murales romanes de la vallée du Loir, Vendôme, Éd. du Cherche-Lune, 1997 - Gamard (Dr Paul), « Lavardin, Montoire, Saint-Jacques », Zodiaque, 34ter, 1957. - Congrès archéologique de France, 139e session, Blésois-Vendômois, Blois, 1981, Paris, Société française d’archéologie, 1986.

La Cave des Vierges

La cave des vierge est une "cave-demeurante" de troglodytes creusée sur deux étages, et non pas une "grotte druidique" comme l'avait affirmé jules de Pétigny en 1849. Elle est notamment pourvue d'une cheminée à hotte conique, d'un silo à grains et d'un oratoire qui permettent de la dater du Moyen Âge . Elle pourrait être datée plus précisément par sa cheminée à hotte conique d'un type connu aux XIe et XIIe siècles. Deux interprétations sérieuses ont été avancées concernant son utilisation : "reclusage" (ermitage)des moines du prieuré voisin de Saint-Gildéric ; "cave-forte" avec autel en relation avec la tour médiévale élevée au-dessus.

Bibliographie :

- Schweitz (Daniel), « La Cave des Vierges à Lavardin : Un ermitage troglodytique du Moyen Âge ? », Le Bas Vendômois, 2004, p. 14-19.

La rotte aux biques

Ce chemin ou "rotte" aux chèvres passe devant des caves à vin et des "caves-demeurantes" aménagées dans le coteau qui fait face aux ruines du château. Elle offre une belle vue sur le village et le château.

Personnalités liées à la commune

  • Alexandre de Salies

Il est l'auteur de la première étude sur Lavardin en 1865, complétée pour le volume du Congrès archéologique de Vendôme en 1872. Il fut l'un des principaux érudits de la Société archéologique du Vendômois

Bibliographie : Schweitz (Daniel), " Alexandre de Salies (1815-1883)", Bulletin de la Société archéologique du Vendômois, 2006, p. 86-93 ; id., id., " Un exemple de rédemption sociale par l'archéologie : Alexandre Danouilh de Salies (1815-1883)", Revue de Comminges, décembre 2007.

  • Hildebert de Lavardin

évêque de Tours, connu pour ses Lettres au XIIe siècle.

Voir aussi

Liens externes