Lac d'Engolasters
Lac d'Engolasters | ||
Les deux pylônes de l'émetteur d'Encamp au bord du lac d'Engolasters. | ||
Administration | ||
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Pays | Andorre | |
Paroisse | Encamp | |
Géographie | ||
Coordonnées | 42° 31′ 11″ N, 1° 34′ 07″ E[3] | |
Origine | Glaciaire et artificielle[1] | |
Montagne | Pyrénées | |
Superficie | 7 ha[2] |
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Longueur | 500 m[4] | |
Largeur | 150 m[4] | |
Altitude | 1 613[2] m | |
Profondeur · Maximale · Moyenne |
17 m[5] 10 m |
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Hydrographie | ||
Alimentation | riu Madriu et Valira d'Orient | |
Émissaire(s) | Conduite forcée vers la Valira | |
Îles | ||
Nombre d’îles | aucune | |
Géolocalisation sur la carte : Andorre
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Le lac d'Engolasters (estany d'Engolasters en catalan) est un lac situé en Andorre dans la paroisse d'Encamp près de la capitale Andorre-la-Vieille.
Géographie
[modifier | modifier le code]Localisation
[modifier | modifier le code]Le lac est situé à l'extrême sud-ouest de la paroisse d'Encamp et marque la frontière avec celle d'Escaldes-Engordany dans laquelle est située le village tout proche d'Engolasters[4].
Le lac surplombe l'agglomération d'Andorre-la-Vieille à partir de laquelle il est accessible en voiture en moins de 20 minutes par la route CS-200[6],[4]. Le lac était accessible jusque dans les années 1980 par télécabine depuis Encamp.
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Vue sur Andorre-la-Vieille depuis la route d'Engolasters.
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Vues des antennes de l'émetteur (à gauche) marquant la position du lac au dessus d'Encamp.
Hydrographie
[modifier | modifier le code]Occupant une dépression glaciaire à 1 613 m d'altitude[2],[7], le lac d'Engolasters est de forme oblongue, long de 500 m et large de 150 m[4]. Il a la particularité d'être un lac perché à flanc de vallée, étant retenu par une moraine latérale[1]. Il surplombe Andorre-la-Vieille et la vallée de la Valira d'Orient[8],[1].
Il s'étend sur 7 ha[2] ce qui en fait l'un des plus grands lacs de l'Andorre[9],[5]. Il se classe par sa surface en 5e position derrière l'Estany Primer de Juclar, l'Estany de Més Amunt de Tristaina, l'Estany de l'Illa et l'Estany de Montmalús[5]. Sa profondeur maximale est de 17 m[5].
Le lac est alimenté artificiellement par les eaux de la Valira d'Orient et du riu Madriu par l'intermédiaire de tunnels souterrains[6]. Les eaux de la Valira d'Orient arrivent depuis Ransol par l'intermédiaire d'une conduite souterraine de près de 11 km[10],[11]. Un barrage se situe à l'extrémité sud du lac[4]. Les eaux du lacs sont ensuite acheminées par un système de conduite forcée long de 1 250 mètres à la centrale hydroélectrique de Les Escaldes située 490 mètres en contrebas[6],[11]. Elles rejoignent ensuite à nouveau le cours de la Valira d'Orient et appartiennent de ce fait au bassin hydrographique de l'Èbre.
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Le barrage à l'extrémité sud du lac | Le lac d'Engolasters sur la carte des bassins hydrographiques d'Andorre | Vue d'ensemble du lac |
Climat
[modifier | modifier le code]Une station météorologique est installée sur le lac[12] ce qui permet de connaître précisément son clitmat. Les températures extrêmes enregistrées sur le lac sont de −21 °C et 39 °C. Il est ainsi fréquemment gelé en hiver.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −1,7 | −1,9 | −0,4 | 1,1 | 5 | 9,3 | 12 | 11,8 | 8,5 | 5,3 | 1,4 | −0,7 | 4,1 |
Température moyenne (°C) | 1,4 | 2 | 4,1 | 5,2 | 9,3 | 13,7 | 17 | 16,7 | 13,1 | 9,1 | 4,6 | 2,2 | 8,2 |
Température maximale moyenne (°C) | 4,6 | 5,6 | 8,3 | 9,3 | 13,3 | 18,3 | 22,1 | 21,7 | 17,6 | 12,7 | 7,6 | 5,1 | 12,1 |
Précipitations (mm) | 57,5 | 28,9 | 41,6 | 77,8 | 103 | 95,7 | 72,2 | 89,9 | 90,2 | 86,1 | 93,8 | 70,6 | 907,2 |
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Le lac gelé en hiver
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Glace sur le lac d'Engolasters
Environnement
[modifier | modifier le code]Faune
[modifier | modifier le code]Le lac abrite les espèces de poissons suivantes :
- Omble de fontaine (Salvelinus fontinalis)[5]
- Truite fario (Salmo trutta)[5]
- On y pêchait également le barbeau (Barbus barbus)[11].
Le lac d'Engolasters est un site de nidification pour les espèces d'oiseaux suivantes[7] :
- Grand Corbeau (Corvus corax)
- Mésange noire (Periparus ater)
- Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros)
Flore
[modifier | modifier le code]- Le lac est entouré d'une forêt de pins sylvestres (Pinus sylvestris)[6],[7].
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Vue du lac au travers de la pinède.
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La forêt de part et d'autre de la route d'accès au lac.
Infrastructures
[modifier | modifier le code]Émetteur d'Encamp
[modifier | modifier le code]L'émetteur d'Encamp est implanté sur les rives du lac. Avec ses pylônes haut de 125 mètres, il a permis la diffusion de Radio Andorre du au [13]. La situation dans la cuvette du lac était de l'émetteur était source de difficultés pour la radio à étendre sa zone d'écoute et de diffusion[14].
Centrale hydroélectrique de Les Escaldes
[modifier | modifier le code]La centrale électrique de Les Escaldes se situe en contrebas du lac, au village de Les Escaldes dans la paroisse d'Escaldes-Engordany. Elle produit de l'hydroélectricité à partir de eaux du lac qui y sont acheminées par un système de conduite forcée sur un dénivelé de 490 mètres[6],[11]. La centrale possède deux turbines Pelton de 14 MW et 17 MW[15],[16]. La production annuelle d'électricité est de 80 GWh à 100 GWh[11].
Tourisme
[modifier | modifier le code]- Le lac est un lieu apprécié pour la pêche et la randonnée. Le tour du lac, long de 3,2 km[6] est une promenade sans difficulté, appréciée des familles.
- L'église Sant Miquel d'Engolasters, reconnue pour ses fresques et son clocher, est située à proximité du lac[4]. Datée du XIIe siècle elle représente l'une des plus belles réalisations architecturales romanes en Andorre[17].
- La vallée du Madriu-Perafita-Claror, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO est également géographiquement très proche du lac. Cet espace naturel protégé s'étendant sur plus de 4 200 ha[18] est accessible depuis le lac en suivant le GR 11[19]. Ce dernier relie également le lac à la ville d'Encamp[19].
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La promenade autour du lac
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L'église Sant Miquel d'Engolasters
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La vallée du Madriu-Perafita-Claror
Toponymie et légendes
[modifier | modifier le code]Les formes anciennes Angolestés[20] et Angulastes[21] sont attestées. Le linguiste catalan Joan Coromines a proposé une origine latine par juxtaposition de gula (« goulet » / « gorge », donnant également gola en catalan) et de æsturia (« estier »)[22].
Mais une autre juxtaposition d'origine latine a également été soulevée : Engula asters signifiant littéralement « avaleur d'étoiles » [9]. Une légende andorrane raconte d'ailleurs que les étoiles finiront par tomber au fond du lac pour y demeurer jusqu'à la fin des temps[23].
Il existe une autre légende quant à l'origine du lac. Une boulangère aurait refusé de donner du pain à un pèlerin affamé qui n'était autre que le Christ lui-même. Pour la punir de son impiété, un déluge s'abattit alors sur le village d'Engolasters, jusqu'à former le lac[9],[23].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- François Taillefer, « Glaciaire pyrénéen : versant nord et versant sud », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, vol. 28, no 3, , p. 221–244 (DOI 10.3406/rgpso.1957.1459, lire en ligne, consulté le )
- (ca) « Basses i estanys », sur le site de l'Institut d'Estudis Andorrans (consulté le )
- Source : Géoportail avec cartes IGN à l'échelle 1:25000
- Google Maps
- « Lacs d'Andorre », sur lacsdespyrenees.com (consulté le )
- Byron Augustin, Andorra, Marshall Cavendish, , 9– (ISBN 978-0-7614-3122-0, lire en ligne)
- (ca) « Servidor de Mapes d'Andorra », sur Sistema d'Informació Geogràfica Mediambiental d'Andorra (consulté le )
- Voir en 3D sous Google Earth (format KML). Pour l'ensemble des points mentionnés sur cette page : voir sur OpenStreetMap (aide), Bing Cartes (aide) ou télécharger au format KML (aide).
- Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, ANDORRE 2017 Carnet Petit Futé, Petit Futé, , 66– (ISBN 979-10-331-6305-3, lire en ligne)
- (ca) « Lac d'Engolasters », Gran Enciclopèdia Catalana, sur enciclopedia.cat, Barcelone, Edicions 62.
- François Taillefer, « Le paradoxe andorran », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, vol. 62, no 2, , p. 117–138 (DOI 10.3406/rgpso.1991.3244, lire en ligne, consulté le )
- (ca) « Atlas Climàtic Digital d'Andorra » (consulté le )
- « Émetteur d'Encamp » (consulté le )
- Andre-Louis Sanguin, « L'Andorre, micro-état pyrénéen : quelques aspects de géographie politique », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, vol. 49, no 4, , p. 455–474 (DOI 10.3406/rgpso.1978.3568, lire en ligne, consulté le )
- (es) DocuTren, « Rail and Voucher Systems in Power Plants and Mines of Western Pyrenees Catalan, Andorra and Val d'Aran. » (consulté le ), p. 15
- IndustCards, « Hydroelectric Power Plants in Europe - Other » (consulté le )
- « Sant Miquel d'Engolasters », sur visitandorra.com (consulté le )
- « Fiche UNESCO de la Vallée du Madriu-Perafita-Claror », sur UNESCO (consulté le )
- (ca) « Mapa « Muntanyes d'Andorra » - Carte des montagnes andorranes éditée par le Govern d'Andorra » (consulté le )
- (ca) Xavier Rull, « L’establiment de la grafia oficial dels topònims d’Andorra: tradició, evolució i coherència » (consulté le )
- (ca) Tomàs Junoy, Relació sobre la vall de Andorra, Imprimerie de P. Montaubin, , 4– (lire en ligne)
- Robert Aymard, « Hydronymie pyrénéenne », Nouvelle revue d'onomastique, vol. 39, no 1, , p. 153–192 (DOI 10.3406/onoma.2002.1425, lire en ligne, consulté le )
- « Encamp », sur cyberandorra.com (consulté le )