Aller au contenu

La Terre (Émile Zola)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Terre
Image illustrative de l’article La Terre (Émile Zola)

Auteur Émile Zola
Pays Drapeau de la France France
Genre Roman
Éditeur G. Charpentier
Lieu de parution Paris
Date de parution 1887
Chronologie

La Terre est un roman d’Émile Zola publié en 1887, le quinzième volume de la série des Rougon-Macquart et sans doute l’un des plus provocateurs.

Il s'agit en effet d'une évocation très noire du monde paysan de la seconde moitié du XIXe siècle, de petits propriétaires terriens âpres au gain, dévorés d’une passion pour la terre pouvant aller jusqu’au crime. Tout l’ouvrage est empreint d’une bestialité propre à choquer les lecteurs de l’époque, les accouplements d’animaux alternant avec ceux des humains, eux-mêmes marqués par une grande précocité et par une brutalité allant fréquemment jusqu’au viol.

Dès sa parution, La Terre a soulevé de violentes controverses, illustrées notamment par le Manifeste des cinq, article publié dans le Figaro par cinq jeunes romanciers qui conseillaient à Zola de consulter le docteur Charcot pour soigner ses obsessions morbides.

L’action se situe à Rognes — en réalité Romilly-sur-Aigre —, village de la Beauce. Le héros du roman est Jean Macquart, fils d’Antoine Macquart et de Joséphine Gavaudan, l’un des rares membres de la branche Macquart indemne de toute tare. Il apparaît déjà dans La Fortune des Rougon, où il apprend le métier de menuisier. Après avoir quitté Plassans, sa ville natale, il est tiré au sort en 1852 et participe aux campagnes militaires du Second Empire. Blessé en Italie, il reprend son métier de menuisier puis s’embauche comme ouvrier agricole à Rognes, où il reste pendant dix ans. Jean Macquart sera ensuite le héros de La Débâcle et on le retrouve encore dans le dernier roman du cycle, Le Docteur Pascal.

L’histoire, particulièrement atroce, se déroule au sein de la famille Fouan. Le vieux Louis Fouan, dit le père Fouan, décide à l’âge de 70 ans de partager ses biens entre ses trois enfants : Hyacinthe, dit Jésus-Christ, Fanny, mariée, et Buteau, à charge pour eux de l’héberger, de le nourrir et de lui donner deux cents francs de rente chacun.

Ils s’acquittent très mal de leur tâche, notamment Buteau, qui le dépossède peu à peu de sa maigre fortune. Buteau a deux cousines, les sœurs Mouche. Il a fait un enfant à la première, Lise, qu’il a épousée trois ans plus tard lorsqu’elle est devenue une riche héritière. Quant à la seconde, Françoise, il la poursuit de ses avances avec tant d’insistance qu’elle se rapproche de Jean Macquart et finit par l’épouser. Ce mariage inquiète beaucoup Buteau et Lise, qui redoutent de voir une partie de l’héritage familial passer dans d’autres mains. Lorsqu’ils apprennent que Françoise est enceinte, ils décident de la faire avorter : Buteau viole Françoise avec l’aide de Lise, puis celle-ci pousse sa sœur sur une faux. Grièvement blessée, Françoise meurt. Le père Fouan, qui a assisté à la scène, est ensuite brûlé par les deux meurtriers, alors qu'il dormait chez eux. Quant à Jean Macquart, redevenu aussi pauvre qu’à son arrivée au village, et après hésitations, renonçant aux poursuites contre les Buteau, il quitte Rognes et s'engage à nouveau dans l’armée.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • David Baguley, « Le Réalisme grotesque et mythique de La Terre », Les Cahiers naturalistes, 1987, no 61, p. 5-14.
  • Ronnie Butler, « Quelques remarques sur la chronologie de La Terre », Les Cahiers naturalistes, 1984, no 58, p. 165-170.
  • (en) P. W. M. Cogman, « The Comic in Zola’s La Terre », Forum for Modern Language Studies, Apr. 1987, no 23 (2), p. 161-168.
  • Evelyne Cosset, « L’Avidité de possession foncière : problématique narrative de La Terre », Les Cahiers naturalistes, 1987, no 61, p. 26-33.
  • Evelyne Cosset, « L’Espace de l’utopie : nature et fonction romanesque des utopies dans Le Ventre de Paris, Germinal, La Terre et L'Argent », Les Cahiers naturalistes, 1989, no 63, p. 137-147.
  • Martine Cremers, « Françoise dans La Terre : le sacrifice d’une victime désignée ou le triomphe de la divinité païenne », L’Écriture du féminin chez Zola et dans la fiction naturaliste, Bern, Peter Lang, 2003, p. 345-55.
  • Jean-Henri Donnard, « Les Paysans et La Terre », L'Année balzacienne, 1975, no 125-42.
  • (en) Brendan Fleming, « The First English Translation of La Terre (1888): An Assessment of the Letters from Vizetelly & Co. to Émile Zola », Publishing History, 2001, no 50, p. 47-59.
  • (en) Robert Godwin-Jones, « Wladslaw Reymont, Émile Zola and the Peasant Novel », Revue de Littérature Comparée, oct.-, no 56 (4 [224]), p. 457-465.
  • (en) Paul Green, « La Terre: Down on the Farm », Recovering Literature, 1993, no 19, p. 37-48.
  • (en) Lawrence E. Harvey, « The Cycle Myth in La Terre of Zola », Philological Quarterly, 1959, no 38, p. 89-95.
  • (en) Lawrence E. Harvey, « Zola’s La Terre », Explicator, 1957, no 25, p. 48.
  • F. W. J. Hemmings, « Sur quelques sources inconscientes de La Terre », Les Cahiers naturalistes, 1987, no 61, p. 15-25.
  • Jurate Kaminskas, « Fonction réaliste ou fonction symbolique : sur les scènes d’accouchement dans quelques romans d’Émile Zola », Excavatio, 1998, no 11, p. 58-65.
  • Wendell McClendon, « Zola’s Uses of Climate in The Land », Climate and Literature: Reflections of Environment, Lubbock, Texas Tech UP, 1995, p. 43-54.
  • Robert H., McCormick, Jr., « La Terre, anti-Germinal », Excavatio, Winter 1993, no 3, p. 15-21.
  • Robert Olorenshaw, « Lisibilité, structures globales et méta-discours critique dans La Terre », Les Cahiers naturalistes, 1979, no 53, p. 46-52.
  • David Roe, « Autres remarques sur la/les chronologie(s) de La Terre », Les Cahiers naturalistes, 1995, no 41 (69), p. 197-207.
  • Fernand Roy, « L’Inscription du littéraire dans les textes de fiction : l’écrit dans La Terre d’Émile Zola », Francofonia, print. 1989, no 9 (16), p. 37-53.
  • Geneviève Sutton, « Au pays de La Terre », French Review, 1967 Nov, no 41 (2), p. 232-42.
  • Sylvie Thorel-Cailleteau, « L’Ombre du Roi Lear : une lecture de La Terre d’Émile Zola », Revue de littérature comparée, juil-sept 1990, no 64 (3 [255]), p. 481-90.
  • (en) Adeline R. Tintner, « Millet and Zola’s La Terre », Trivium, Summer 1986, no 21, p. 95-105.
  • Rodolphe Walter, « Zola à Bennecourt en 1867 : Thérèse Raquin vingt ans avant La Terre », Les Cahiers naturalistes, 1967, no 33, p. 12-26.

Critique littéraire

[modifier | modifier le code]

Adaptations

[modifier | modifier le code]
  • La Terre est un film français dirigé par le réalisateur André Antoine, adapté du roman d’Émile Zola et sorti sur les écrans parisiens en 1921.
  • Wouja’e Trabe est un téléfeuilleton marocain (30 épisodes) de Chafik Shimi, adaptant et mettant en scène le roman La Terre d’Émile Zola pour le compte de la seconde chaîne de télévision marocaine 2M en 2005.
  • La Terre, adaptation théâtrale et mise en scène d'Anne Barbot, Théâtre Gérard-Philipe, Saint-Denis, mars 2024[1].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Joëlle Gayot, « L’adaptation à la scène de « La Terre », de Zola, porte haut les tensions d’une humanité à la peine », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :