Sulamite (Bible)
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La Sulamite (hébreu : הַשּׁוּלַמִּית, ha-Shulammit) est un personnage du Cantique des cantiques. Le prénom Shulamit est usité en anglais.
Origine textuelle
[modifier | modifier le code]Le premier verset du chapitre 7 du Cantique des Cantiques[1], quelquefois considéré comme le dernier du chapitre 6, commence ainsi :
- שׁוּבִי שׁוּבִי הַשּׁוּלַמִּית שׁוּבִי שׁוּבִי
- Shouvi, shouvi, ha-Shoulammit, shouvi, shouvi
- Reviens, reviens, la Sulamite, reviens, reviens !
L'étymologie du nom « Sulamite » est généralement rapportée à la Sunamite du roi David[2]. Celle-ci, prénommée Abisag, apparaît en 1 Rs 1:2-4. Les Sunamites sont originaires de la ville de Sunem ou Sunam (2 Rs 4:8-37, Jos 19:18, 1 Sm 28:4), qui se trouvait sans doute à (ou près de) Sôlem ou Sulam (en)[3], dont le nom vient du mot hébreu shalom, « paix ».
De même, le Dictionnaire des noms propres de la Bible[4] rapproche « Shulammite » de la « Shunammite » Abishag, tout en émettant également l'hypothèse d'une forme féminine dérivée de Salomon, celle qui appartient à Salomon ou la Pacifiée, en se référant au verset 8, 10[5].
Le Midrash Rabba sur le Cantique des cantiques donne, quant à lui, quatre explications du nom « Shulamite », toutes quatre en rapport avec le mot shalom, la « paix » qui est destinée à Israël[6]. Elles se réfèrent à quatre passages du Tanakh[7].
Source d'inspiration
[modifier | modifier le code]La Sulamite a inspiré :
- Charles Hubert Millevoye, La Sulamite, ode érotique imitée du Cantique des cantiques, 1810 ;
- Alberto Nepomuceno, musique vocale, Cantos da Sulamita (Chants de la Sulamite), 1897 ;
- le tableau de Gustave Moreau, Cantique des cantiques ou La Sulamite, 1853, musée des beaux-arts de Dijon, version postérieure au Musée Gustave Moreau ;
- le tableau d'Alexandre Cabanel, La Sulamite, 1876 ;
- Anatole Loquin, La Sulamite, ballet en 1 acte (tiré du Cantique des cantiques), musique de Charles Haring, créé au Grand Théâtre de Bordeaux le ;
- Alexandre Kouprine, Sulamite, roman inspiré du Cantique des cantiques, 1908 ;
- Robert Hale Ives Gammell, The Dream of the Shulamite[8], peinture inspirée du Cantique des cantiques 5:7, 1934;
- Paul Celan, Fugue de la mort (« Todesfuge »), 1947;
- Georges Migot, La Sulamite, opéra de concert sur un livret de Migot (1969-1970) ;
- Mahmoud Darwich (personnage de Shoulamit dans "Ecriture à la lumière d'un fusil", 1970)
- Remo Forlani, Reviens, Sulamite !, roman, La Table Ronde, 1974;
- Claude Rappé, Salomon, le roi des femmes, roman dédié au roi Salomon mais où la Sulamite joue un rôle important, Albin Michel, 1991 ;
- Emmanuel Chabrier, La Sulamite, scène lyrique pour mezzo-soprano et chœur de femmes, texte de Jean Richepin 1885 ;
- Guillaume Apollinaire, Poèmes secrets à Madeleine, éd. 1949
- Odilon Redon, La Sulamite[9] ;
- Edvard Grieg, Hvad est du dog skøn d'après Hans Adolf BRORSON (1694-1764) , Four Hymns, Op. 74 for baritone solo and mixed chorus 1906 ;
- Richard Millet, 2009 ;
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Louis Segond écrit également « Sulamithe ».
- Cf. notamment André-Marie Gerard, Dictionnaire de la Bible, Robert Laffont, coll. Bouquins, articles « Abichag », « Choulamite » et « Chounammite »
- Cf. Dictionnaire de la Bible, op. cit., article « Chounem ».
- O. Odelain et R. Séguineau, Cerf-Desclée de Brouwer, 1978 ; réédition 2008 (p. 364 b).
- « Je suis un mur, et mes seins sont comme des tours ; j’ai été à ses yeux comme celle qui trouve la paix. »
- (he) Shir Rabba 7:1, sur le site daat
- 2 Sm 7, Nb 6, Is 32 et Is 66.
- (en) The Dream of the Shulamite, sur le site Google Arts & Culture
- La Sulamite