Joseph Williamson (philanthrope)
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Joseph Williamson, né le à Barnsley et mort le à Liverpool, est un homme d'affaires anglais excentrique, philanthrope et propriétaire foncier, surtout connu pour les tunnels Williamson, qui ont été construits sous sa direction dans le quartier d'Edge Hill à Liverpool, en Angleterre. Sa philanthropie lui vaut le surnom de « roi d'Edge Hill », tandis que son activité de construction de tunnels lui vaut des surnoms posthumes, notamment la « taupe d'Edge Hill » (Mole of Edge Hill) et la « taupe folle » (Mad Mole)[1].
Biographie
[modifier | modifier le code]Pendant de nombreuses années, on a pensé que Joseph Williamson était né à Warrington, dans le Lancashire[2]. Cependant, des recherches menées par le personnel et les bénévoles du Williamson Tunnels Heritage Centre montrent qu'il est né dans le West Riding of Yorkshire et que son père est verrier dans un petit village près de Barnsley[3]. Dès son plus jeune âge, sa famille déménage à Warrington. En 1780, alors âgé de 11 ans, il quitte sa famille et part pour Liverpool où il est employé dans le commerce de tabac et de tabac à priser de Richard Tate. Il obtient une promotion au sein de l'entreprise et développe également sa propre entreprise de marchand en partenariat avec Joseph Leigh. En 1787, Richard Tate meurt et le contrôle de l'entreprise passe à son fils, Thomas Moss Tate. Williamson épouse la sœur de Thomas, Elizabeth, dans l'église Saint-Thomas de Liverpool en 1802. L'année suivante, Williamson achète l'entreprise à Thomas Moss Tate et, avec ses autres entreprises, il obtient une fortune considérable[4].
En 1805, Williamson achète une zone connue sous le nom de Long Broom Field sur Mason Street, Edge Hill, Liverpool, qui est un affleurement de grès en grande partie sous-exploité et à cette époque, il emménage dans une maison sur Mason Street. Il commence ensuite à construire d'autres maisons dans Mason Street qui sont réalisées sans aucun plan et qui sont « de la description la plus étrange »[2]. Le terrain derrière les maisons s'effondre brusquement sur environ six mètres et, comme la mode est d'avoir derrière eux de grands jardins et vergers, il construit des arcs en brique sur lesquels les jardins peuvent s'étendre[4]. Par la suite, il continue d'employer ses ouvriers et en recrute davantage pour accomplir des tâches dont certaines semblent inutiles, comme déplacer des matériaux d'un endroit à un autre puis revenir. Il utilise également ces hommes pour construire un labyrinthe de salles souterraines et de tunnels voûtés en briques. La main d’œuvre est abondante à l’époque et avec la fin des guerres napoléoniennes en 1816, il y a encore plus d’hommes au chômage à Liverpool[2],[4]. Les tunnels sont construits à des profondeurs comprises entre 3 m et 15 m et ils s'étendent sur plusieurs kilomètres[5].
Williamson prend sa retraite de son entreprise en 1818 mais continue à être propriétaire, l'un de ses locataires étant le philosophe unitarien James Martineau[6]. Sa femme meurt en 1822 et il devient alors de plus en plus excentrique, consacrant presque tout son temps à superviser ses fouilles et la construction de tunnels. Dans les années 1830, il entre en contact avec George Stephenson qui construit l'extension du Liverpool and Manchester Railway depuis les gares d'Edge Hill jusqu'aux gares de Lime Street et dont les propres fouilles passent par celles de Williamson. Williamson meurt en 1840 à l'âge de 71 ans à son domicile de Mason Street, la cause du décès étant « de l'eau sur la poitrine » (une expression archaïque désignant une affection connue plus tard sous le nom d'hydropisie). Il est enterré dans le caveau de la famille Tate à l'église St Thomas et laisse une succession de 39 000 £. Il ne laissé aucun descendant immédiat. Le creusement du tunnel cesse avec sa mort. En 1911, l'église Saint-Thomas est démolie. De nombreuses tombes sont enlevées mais le caveau de la famille Tate reste. En 1920, le site devient un parking. Lors du développement de Paradise Street en 2005, la tombe est découverte lors d'une fouille archéologique. Les promoteurs du site, Grosvenor Henderson, construisent un jardin commémoratif en l'honneur de Williamson, le développement étant terminé[7].
Personnalité
[modifier | modifier le code]Il existe de nombreuses preuves de l'excentricité de Williamson en plus de son activité de construction de tunnels. Sa propre maison et les autres maisons construites sous sa direction sont peu orthodoxes et souvent peu pratiques dans leur conception[8]. Le jour de son mariage, après la cérémonie, il part à la chasse, toujours vêtu de ses habits de noces[9]. À un moment, il invite des gens à dîner mais ne leur sert qu'un simple repas composé de porridge et de biscuits durs. De nombreux visiteurs repartent. Il décrit ceux qui restent comme ses véritables amis et les invitent à rester pour un festin plus somptueux[8],[10]. Les relations avec sa femme ne sont pas toujours amicales et il dit lui-même qu'ils mènent une vie de « chat et de chien »[11]. Un jour, Williamson libère tous les oiseaux de la volière de sa femme, déclarant qu'il est dommage que les hommes n'aient pas aussi d'ailes pour pouvoir jouir de la liberté[1]. Ses manières varient de « rude et grossier » à « gentil et attentionné ». Ses vêtements sont rapiécés et en désordre mais ses sous-vêtements sont propres et neufs[12]. C'est un homme religieux et il tient un banc à l'église Saint-Thomas.
Dans la culture populaire
[modifier | modifier le code]Dans la treizième saison de Doctor Who (2021), Steve Oram incarne Williamson dans un rôle récurrent. Les tunnels de Williamson fournissent la clé qui aide le Treizième Docteur (Jodie Whittaker) à sauver la Terre des envahisseurs trans-dimensionnels.
Références
[modifier | modifier le code]- Moore 1998, p. 75.
- (en) Jon Murden, « KWilliamson, Joseph (1769–1840) », dans Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (DOI 10.1093/ref:odnb/74852, lire en ligne).
- Was Joseph Williamson a Yorkshireman?, Williamson Tunnels Heritage Center,
- The Story, Friends of Williamson's Tunnels
- Whittington-Egan 1985, p. 8.
- Martineau's Tunnels..., Friends of Williamson's Tunnels
- Williamson's grave found at last!, Friends of Williamson's Tunnels
- Moore 1998, p. 76..
- Stonehouse 1863, p. 170.
- Stonehouse 1863, p. 181.
- Quoted in Stonehouse 1863, p. 171.
- Stonehouse 1863, p. 171.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) James Stonehouse, Recollections of Old Liverspool, Liverpool, J. F. Hughes, .
- (en) Jim Moore, Underground Liverpool : Joseph Williamson - The King of Edge Hill, Liverpool, The Bluecoat Press, (ISBN 1-872-56843-2).
- (en) Richard Whittington-Egan, Liverpool Characters and Eccentrics, The Gallery Press, (ISBN 978-0-900-38922-1).
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Friends of Williamson's Tunnels (FoWT)
- Williamson Tunnels Heritage Center