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Joseph Yves Manigault-Gaulois

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Joseph Yves Manigault-Gaulois
Naissance
La Flèche, Anjou
Décès (à 38 ans)
La Corogne, Espagne
Mort au combat
Origine Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Grade Général de brigade
Années de service 17911809
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Signature de Joseph Yves Manigault-Gaulois

Joseph Yves Manigault-Gaulois, né le à La Flèche dans la Anjou et mort le à la bataille de La Corogne, en Espagne[1], est un général français de la Révolution et de l’Empire.

Joseph Yves Manigault-Gaulois naît le à La Flèche. Son père, Joseph Mathurin Manigault, issu d'une famille d'artisans, y exerce la profession d'aubergiste. Sa mère, Anne François, est la sœur de René François-Primaudière, avocat à Sablé et qui deviendra député de la Sarthe à l'Assemblée législative puis à la Convention sous la Révolution française. Joseph Yves est baptisé le jour même de sa naissance en l'église Saint-Thomas[2]. Sa mère meurt alors qu'il n'a que deux ans et son père se remarie à une Fléchoise, Marie Rosière[3]. Joseph Yves est d'abord élève au « Petit Collège »[Note 1], puis très certainement au Collège Henri-IV de La Flèche, tenu par les Pères doctrinaires, en qualité d'externe[3],[Note 2].

Après le décès de son père en 1781, il est placé sous la protection de son oncle, René François-Primaudière. C'est par son intermédiaire qu'il intègre dès les premiers temps de la Révolution française, en , il intègre la Garde nationale de Sablé[4],[5].

Du sergent-major au général de brigade

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Joseph Yves Manigault-Gaulois entre le comme sergent-major dans le 1er bataillon de volontaires de la Sarthe. Son engagement est salué par sa hiérarchie et c'est ainsi qu'à la fin de l'année 1791, le commandant du bataillon sollicite sa promotion au grade de sous-lieutenant, « qu'il mérite par ses mœurs, son éducation et son intelligence pour le service »[4]. Ainsi, Joseph Manigault gravit rapidement les échelons. En 1792, il est nommé successivement sous-lieutenant le et lieutenant le au 45e régiment d'infanterie de ligne, avec qui il sert dans l'Armée du Nord puis celle de la Moselle[6],[7]. L'année suivante, il est nommé capitaine dans le même régiment le , puis capitaine de grenadiers le [7]. Le , il est nommé adjudant-général chef de bataillon par les représentants en mission dans les départements de la Mayenne et d'Ille-et-Vilaine, dans le but de lutter contre le soulèvement des Chouans[8], et confirmé dans ce grade le suivant[7]. Là encore, ses supérieurs vantent ses mérites, saluant un soldat qui « s'est toujours distingué dans toutes les affaires où s'est trouvé le bataillon » et qui « a toujours donné des preuves de son amour pour la Révolution et d'un attachement inviolable pour la République. »[9]. Sa carrière l'amène à servir dans différents lieux : à l'Armée des Pyrénées Orientales en 1795, à celle de Sambre-et-Meuse la même année après avoir obtenu le grade d'adjudant-général chef de brigade le , puis dans l'Armée d'Allemagne deux ans plus tard[7].

Il est notamment très proche du général Marceau, qu'il sert jusqu'à sa mort lors de la bataille d'Altenkirchen[9]. Au cours de cette campagne, après être entré à Coblence, il se signale par un geste de générosité en sauvant de la mort trois émigrés, qui avaient été ses camarades de collège, en leur procurant des passeports pour qu'ils puissent s'évader de la ville[10]. À la même époque et dans la même région, il s'oppose au pillage d'un couvent de moines, ce qui conduit le supérieur du monastère à lui offrir une voiture attelée de quatre chevaux en guise de récompense. Manigault-Gaulois accepte mais revend aussitôt la voiture et les chevaux pour en distribuer le prix aux soldats sous son commandement[11].

Appelé par le général Moreau, qui avait apprécié ses talents et sa bravoure, il prend le commandement de la 1re demi-brigade d'infanterie légère le , avec laquelle il fait les campagnes de l'an VI à l'an XI, aux armées du Danube, d'Helvétie, des Grisons, d'Italie et de Naples. Il se signale notamment à la bataille de Feldkirch le [7], puis est promu général de brigade le . Il devient membre de la Légion d’honneur le .

Général de l'Empire

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Des fantassins français aux prises avec des Highlanders écossais lors de la bataille de La Corogne. Le général Gaulois est mortellement blessé par une balle au cours de l'action.

Mis en disponibilité, il est employé le dans la 19e division militaire, avant d'être élevé au grade de commandeur de la Légion d’honneur le suivant. Le , il est envoyé à Toulon, et le , il embarque à bord du vaisseau Le Neptune prévu à destination de Saint-Domingue. Le , il prend le commandement du département du Pô. Le , il assume les responsabilités de chef d'état-major général de la 3e légion de réserve. Le , il sert à la division d’observation des Pyrénées occidentales. Il reçoit alors l’ordre de se porter sur La Corogne, afin de rejeter les Anglais à la mer. Commandant l’avant-garde de la division Mermet, il est blessé mortellement le lors de la bataille de La Corogne.

Fils de Joseph Manigault-Gaulois et d'Anne François de La Primaudière, Joseph Yves Manigault-Gaulois a été baptisé à La Flèche, en la paroisse Saint-Thomas le , jour de sa naissance. Son parrain a été Yves François de La Primaudière (v. 1712-1776), son grand-père maternel, officier de la maréchaussée et sa marraine Marie Touzé, sa grand-mère paternelle, épouse de feu Mathurin Manigault.

Marié à Angers (2e arrondissement) le 28 prairial an XI () avec sa cousine germaine, Marie-Charlotte François de La Primaudière (1781-1849), fille unique de René François de La Primaudière (1751-1816), ancien conventionnel, ex-membre du Conseil des Anciens et de Marie Géré de La Nousselière (1755-1781). De cette union sont nés trois fils :

  • Jules (1803-1803).
  • Jules (1804-1876), premier Baron Manigault-Gaulois.
  • Charles-Joseph (1808-1808).

Napoléon, pour rendre hommage à sa mémoire, confère au fils du général le titre de baron de l’Empire par lettres patentes du [12], et y joint une dotation de 4 000 francs sur les domaines du Hanovre.

Notes et références

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  1. Il s'agit alors d'une école primaire, fondée en 1663 par un ecclésiastique, dans le but de recevoir gratuitement les garçons de la ville de La Flèche et de ses faubourgs tout en les préparant à l'entrée en sixième au Collège Henri-IV.
  2. Le nom de Joseph Yves Manigault-Gaulois ne figure pas dans la liste officielle des élèves internes du collège des Doctrinaires dressée par l'officier et historien Raoul Digard. Cependant, seuls les enfants de familles nobles pouvaient alors y entrer en tant qu'interne, et l'établissement admettait en qualité d'externes les enfants de familles notables fléchoises. C'est ce qui permet à l'historien Alain de Dieuleveult d'affirmer que ce fut le cas de Joseph Yves Manigault-Gaulois, comme le tend à prouver son accession rapide parmi la hiérarchie militaire. Voir de Dieuleveult 2014, p. 65-67.

Références

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  1. Nicole Gotteri, Le Maréchal Soult, Charenton, Bernard Giovanangeli Éditeur, , 805 p. (ISBN 2-909034-21-6), p. 287
  2. de Dieuleveult 2014, p. 63.
  3. a et b de Dieuleveult 2014, p. 65-67.
  4. a et b de Dieuleveult 2014, p. 69.
  5. Almire Belin, « Un général fléchois : Manigault-Gaulois », La Révolution dans le Maine, no 56,‎ , p. 156-160.
  6. de Dieuleveult 2014, p. 68.
  7. a b c d et e Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire : 1792-1814, t. 2, Paris, (lire en ligne), p. 146-147.
  8. de Dieuleveult 2014, p. 69-70.
  9. a et b de Dieuleveult 2014, p. 73.
  10. de Dieuleveult 2014, p. 66.
  11. Henri-Victor Du Fresnel, Un régiment à travers l'histoire, le 76e, ex-1er léger, Flammarion, .
  12. Jean Tulard, Napoléon et la Noblesse d'Empire, Paris, Tallandier, Nouvelle édition revue et augmentée, 2001, p. 257

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion-d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, volume 3, Bureau de l’administration, , 529 p. (lire en ligne), p. 305.
  • Almire Belin, « Un général fléchois : Manigault-Gaulois », La Révolution dans le Maine, no 56,‎ , p. 156-160.
  • Alain de Dieuleveult, « Un général fléchois oublié, Joseph Yves Manigault-Gaulois », Cahiers Fléchois, no 35,‎ , p. 61-92. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Gérard Blanchard, « Joseph Yves Manigault-Gaulois, un Sarthois, général d'Empire », La Vie mancelle et sarthoise, no 422,‎ .

Liens externes

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