Jeanne Parisot

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Jeanne Parisot
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 93 ans)
ToulonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint
Maurice Parisot (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata

Jeanne Parisot est l'épouse du lieutenant-colonel Maurice Parisot. Née le 4 octobre 1908 à Vieux-Thann (Haut-Rhin), elle est la fille de Guy de Place, ingénieur de l’École centrale et d’Hélène Duméril. Elle décède le 14 mars 2002.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après son baccalauréat, elle passe ses diplômes de professeur en économie familiale. Très tôt, elle montre un intérêt pour l’action sociale qu’elle exerce en premier lieu dans son village en Alsace, à Vieux-Thann, en s’occupant de la formation des jeunes filles, puis dans un cadre professionnel.

L'épouse du colonel Parisot[modifier | modifier le code]

En 1933, elle épouse Maurice Parisot. Le couple s’installe en Tunisie, au Kef, dans le bled, à l’Oued Tessa, pour une durée de trois ans. C’est là que naît leur fille Anne-Marie Françoise.

Revenue à Paris en 1936, elle y vit quelques années heureuses jusqu’à la mobilisation : puis ce seront l’exode, des pérégrinations diverses ; très patriote, elle vit aussi dans l’inquiétude des femmes dont le mari est mobilisé.

Comme Maurice Parisot, elle est désespérée par l’armistice, reprend espoir après l’appel du 18 juin et est partante pour engager une action dans la Résistance auprès de son époux. Installés à Saint-Gô, dans la commune de Bouzon-Gellenave, entre Vic-Fezensac et Nogaro, Jeanne Parisot seconde son époux avec courage, discrétion et efficacité.

Elle pique de belles rages contre les lâches, les miliciens, les traîtres, mène son monde "tambour battant" et donne le meilleur d’elle-même.

Croyante, intransigeante et courageuse, elle accepte sans sourciller les coups du sort : l’incendie de sa maison en août 1944 (elle échappe par miracle aux nazis) et la mort de son mari sur le terrain de Francazal le 6 septembre 1944. Ses amis du Bataillon de l’Armagnac sont pour elle un grand réconfort. Elle est fière avec raison de sa médaille de la Résistance (et aussi de son "mérite agricole").

La formation des femmes[modifier | modifier le code]

Heureusement, bénéficiant d’une bonne santé, elle se remet au travail avec acharnement. Sollicitée par de nombreux mouvements, notamment la CGA, elle exerce en outre son métier dans le domaine de la formation des femmes, successivement à Toulouse, Orléans où elle dirige une école, puis à partir de 1949 à Marseille au sein de l’école de La Cadenelle où elle fonde et dirige une école rurale. Dans les départements des Bouches-du-Rhône et du Var, elle crée des "Centres" populaires de formation, avec succès. Elle a un sens de la pédagogie très développé et sait, à partir du concret, amener ses élèves à réfléchir et à se développer.

L'action en Afrique[modifier | modifier le code]

Entre 1958 et 1959, elle est envoyée en mission en Côte d'Ivoire auprès de Georges Monnet, ancien ministre de l’Agriculture dans le gouvernement Blum, alors ministre du Président Houphouët-Boigny, pour établir un programme de formation pour les femmes de ce pays.

Revenue en France, elle est nommée "expert" à la FAO en 1962 et y exerce ses fonctions jusqu’à sa retraite. Elle fonde alors une école de monitrices rurales à Thiès au Sénégal. À partir de cette époque, elle parcourt l’Afrique pour mettre en place des formations de monitrices (Algérie, Maroc, Sénégal, Mauritanie, Cameroun, Mali, Burundi, etc.). Entre ses missions, elle enseigne à La Cadenelle et profite de ses petits enfants.

La fin de vie[modifier | modifier le code]

En 1971, à son grand regret, elle prend sa retraite et se consacre à d’autres activités dans le cadre de la "vie montante". Elle y met toute sa foi et son énergie. À partir de 1993, son action diminue et les signes de la maladie apparaissent.

Le fonds d'archives de la famille de Maurice Parisot est conservé aux Archives départementales du Gers.

Références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Collectif, Le Bataillon de guérilla de l'Armagnac, 158e RI, Amicale du Bataillon de l'Armagnac et CTR, 1997 ; AITI, 2002. (ISBN 2-904159-19-3)
  • Raymond Escholier, Maquis de Gascogne, collection « Documents d'aujourd'hui » no IV, Genève, Éditions du Milieu du Monde, 1945 ; réédition : Éditions du Bastion, 2004.
  • Jacques Lasserre, général, Le Bataillon de l'Armagnac. La Gascogne en Résistance, Toulouse, Privat, 2018 (ISBN 978-2-7089-5630-8)