Jean Frédéric Fritz

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Jean Frédéric Fritz
Naissance
Décès
Activité

Jean Frédéric Fritz (ou Johann Friderich), baptisé le 18 février 1723 à Strasbourg et mort le 10 février 1780 dans la même ville, est un orfèvre actif à Strasbourg au XVIIIe siècle[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille protestante luthérienne, il est le fils de Jean Zacharie Fritz, menuisier à Strasbourg, et de Suzanne Fritschmann[1].

De 1735 à 1740, il effectue son apprentissage chez Jean Frédéric Imlin (1708-1763[2]). Puis, après son compagnonnage, le tribunal de la corporation de métiers de l’Échasse l'autorise à réaliser sa pièce de maîtrise. Son chef-d’œuvre est validé en 1751 ou en 1752, puisqu’il entre dans la corporation le 29 août 1752 et insculpe cette même année[1].

En 1758 il épouse Catherine Marguerite Vogt qui dirige l'atelier après son décès en 1780, en utilisant, suivant le règlement, un nouveau poinçon. Des documents d'archives confirment qu'elle occupait déjà un certain rôle dans l’atelier du vivant de son époux[1].

Le couple a un fils, Jean Geoffroy Fritz (1768-1823[3]), qui devient orfèvre à son tour[1] et prend la succession en 1789[4].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Son atelier produit des pièces religieuses comme le ciboire[5] de 1758 et l’ostensoir de 1769[6] à l’église Saint-Nabor de Lixhausen, mais principalement de l’orfèvrerie civile, en particulier le service de couverts à dessert qu’il exécuta en 1768 et qui appartint à la prestigieuse collection d’argenterie de Jacques Helft[1], vendue par Christie's à Monaco en 1989[7].

Le musée des arts décoratifs de Strasbourg détient notamment une cuiller à sucre de 1754, une paire de flambeaux de 1773, une chocolatière de coupe piriforme[4] (vers 1775), un gobelet cylindrique, dit « de chasse », et un gobelet ovale, à quatre côtes pincées sur piédouche, avec la lettre d'année A couronné 1776[4] (qui servit de trophée agricole en 1781[1]).

Issu de l'atelier, un porte-huilier, de style Louis XVI, est marqué de la lettre d'année A sous casque à panache (=1786[4]).


Le Victoria and Albert Museum de Londres conserve un gobelet en argent doré réalisé en 1754[8].

On connaît de lui également un bougeoir de 1766 formant boîte à bessamim (de) (Havdalah), un type de bougeoir doté d'un petit tiroir à compartiments contenant les épices qui s'était répandu dans la communauté juive d'Alsace et de Lorraine[9].

Le musée du Louvre possède un couvert à dessert armorié en vermeil à spatule terminée de chaque côté par une coquille (vers 1769[10]).

En 1777 il réalise un réchaud à alcool tripode en argent doré, figurant dans plusieurs expositions, à Strasbourg en 1948 (L'Alsace française 1648-1948) et à Paris (L'Orfèvrerie de Strasbourg) en 1964[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Emmanuel Fritsch, « Fritz, Jean Frédéric », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 44, p. 4605, [lire en ligne]
  2. Jean-Daniel Ludmann, « Imlin, Jean-Frédéric », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 18, p. 1740
  3. Emmanuel Fritsch, « Fritz, Jean Geoffroy », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 44, p. 4605
  4. a b c et d Geneviève Haug, « L'orfèvrerie en Alsace des origines au XIXe siècle », Revue d'Alsace, no 110,‎ , p. 127
  5. « Ciboire », base Palissy [1]
  6. « Ostensoir », base Palissy [2]
  7. La collection privée d’argenterie de Jacques et Marianne Helft, Christie's Monaco, Monte Carlo, 3 décembre 1989, 105 p.
  8. (en) « Beaker », Victoria and Albert Museum [3]
  9. a et b Étienne Martin (dir.), Deux siècles d'orfèvrerie à Strasbourg : XVIIIe – XIXe siècles dans les collections du musée des Arts décoratifs, Musées de Strasbourg, , 304 p. (ISBN 978-2901833802)
  10. « Couvert à dessert armorié », Collections du Louvre, OA 9796 [4]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Emmanuel Fritsch, « Fritz, Jean Frédéric », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 44, p. 4605, [lire en ligne]
  • Geneviève Haug, « L'orfèvrerie en Alsace des origines au XIXe siècle », Revue d'Alsace, no 110,‎ , p. 113-140
  • Hans Haug et Jacques Fischer, Le siècle d’or de l’orfèvrerie de Strasbourg. Exposition au profit de la collection d'orfèvrerie des musées de Strasbourg à Paris chez Jacques Kugel du 10 au 31 octobre 1964, Strasbourg, Presses de l'imprimerie strasbourgeoise, 1964, 107 p. + pl., (catalogue d'exposition)
  • Hans Haug, L'orfèvrerie de Strasbourg dans les collections publiques françaises (tome 22 de l'Inventaire des Collections publiques françaises), Éditions des Musées nationaux, Palais du Louvre, , 225 p. (ISBN 9782711800742, lire en ligne)
  • Bilgi Kenber, François Baudequin, Nicolas Marischael, Paul Micio (et al.), Les cuillers à sucre dans l'orfèvrerie française du XVIIIe siècle, Paris, Somogy, 2004, 255 p. (ISBN 9782850567254) (catalogue d'exposition)
  • Étienne Martin (dir.), Deux siècles d'orfèvrerie à Strasbourg : XVIIIe – XIXe siècles dans les collections du musée des Arts décoratifs, Musées de Strasbourg, , 304 p. (ISBN 978-2901833802)