Carl Ludwig Emmerich

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Carl Ludwig Emmerich
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Activité

Carl Ludwig Emmerich (ou Charles Louis Emmerich) est un orfèvre actif à Strasbourg au XVIIIe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de J. Rheinbold Emmerich, pasteur à Waltenheim (Waltenheim-sur-Zorn ?), Carl Ludwig est apprenti chez Daniel Hammerer[1], présenté par Jean Frédéric Buttner. Il épouse Suzanne Salomé Kräuter. Il est reçu maître en 1779[2]. Son frère Jean L., avec lequel il semble avoir travaillé en collaboration, est reçu maître à son tour l'année suivante[3].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Couvercle de la tabatière[4].
Déclinaison du motif sur le cerclage de la boîte.
Toutes les faces extérieures de l'objet sont occupées par un décor ciselé et gravé, de style Louis XVI, de telle sorte que le dessous de la boîte dévoile un décor semblable à celui du couvercle. Six médaillons à fond strié, entourés de volutes de feuillages et de branchages de lauriers, encadrent ainsi un vase, une corbeille de fleurs, ou simplement quelques fleurs isolées[5].
Le tabac en poudre râpé étant très sensible à l'humidité de l'air, la boîte a été exécutée dans un matériau étanche et se ferme hermétiquement par emboîtage. L'intérieur est doré afin d'éviter l'oxydation du métal[5].
La pièce porte le poinçon du maître (CLE), le poinçon au titre d'argent de Paris 11/12 couronné, le chiffre d'année 4 sous casque à panache (=1788)[2].
Elle a été présentée lors de l'exposition L'Alsace Française, 1648-1948 au palais Rohan à Strasbourg en 1948[2].
On peut rapprocher cette tabatière d'autres pièces détenues par le musée des arts décoratifs de Strasbourg, notamment celle de Jean Regnard Burand, elle aussi dotée sur toutes ses faces d'un décor gravé et ciselé[6].
  • D'une inspiration analogue, Emmerich est l'auteur d'une boîte à mouches ovale unie, présentant un couvercle double à charnière, bordé de joncs à rubans tournants. Les armoiries sont gravées sur chaque couvercle.
    Les poinçons se trouvent à l'intérieur de la boîte : le 13 à fleur de lys pour 1750-1789 et le chiffre 4 sous casque à panache (pour 1788)[7]. Cet objet faisait partie de la toilette en argent doré de la comtesse Von der Leyen (née Schoenborn), un ensemble dont Jean-Jacques Kirstein réalisa dix pièces et Carl Ludwig Emmerich, deux (1788 et 1789). Ces objets ont figuré à l’exposition Le siècle d’or de l’orfèvrerie de Strasbourg chez Jacques Kugel du 10 au 31 octobre 1964[8].
  • Conservé au musée des arts décoratifs de Paris, un sucrier en forme de tonneau en argent doré lui est attribué. Il porte un poinçon de maître peu lisible, ainsi qu'un poinçon 13 à fleur de lys. L'objet a été présenté dans plusieurs expositions : Orfèvrerie française civile de province du XVIe au XVIIIe siècle (Paris, 1936), L'Alsace Française, 1648-1948 (Strasbourg, 1948), Le Siècle d'or de l'orfèvrerie de Strasbourg (Paris, 1964)[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Plutôt l'un de ses descendants dont plusieurs se nomment Jean Daniel Hammerer
  2. a b c et d Hans Haug, L'orfèvrerie de Strasbourg dans les collections publiques françaises (tome 22 de l'Inventaire des Collections publiques françaises), Éditions des Musées nationaux, Palais du Louvre, , 225 p. (ISBN 9782711800742, lire en ligne)
  3. a et b Encyclopédie de l'Alsace, Publitotal, 1982-1986, p. 2701
  4. Musée des arts décoratifs de Strasbourg
  5. a et b « Tabatière, Musée des arts décoratifs. MAD XXV.53. Carl Ludwig Emmerich », Collections des musées de la Ville de Strasbourg [1]
  6. « Tabatière. Musée des Arts Décoratifs. 33.004.0.106. Johann Reinhard ou Jean Regnard Borand ou Burand (1750-) », Collection des musées de la Ville de Strasbourg [2]
  7. Alexis Kugel, Philippe Bastian et Pauline Loeb-Obrenan, Vermeilleux ! L'argent doré de Strasbourg : XVIe au XXe siècle, Saint-Rémy-en-l'Eau, Monelle Hayot, , 352 p. (ISBN 978-2903824914), no 556
  8. « Splendeurs de vermeil chez les Kugel », Connaissance des arts, 2014 [3]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hans Haug, L'orfèvrerie de Strasbourg dans les collections publiques françaises (tome 22 de l'Inventaire des Collections publiques françaises), Éditions des Musées nationaux, Palais du Louvre, , 225 p. (ISBN 9782711800742, lire en ligne)
  • Alexis Kugel, Philippe Bastian et Pauline Loeb-Obrenan, Vermeilleux ! L'argent doré de Strasbourg : XVIe au XXe siècle, Saint-Rémy-en-l'Eau, Monelle Hayot, , 352 p. (ISBN 978-2903824914)
  • Étienne Martin (dir.), Deux siècles d'orfèvrerie à Strasbourg : XVIIIe – XIXe siècles dans les collections du musée des Arts décoratifs, Musées de Strasbourg, , 304 p. (ISBN 978-2901833802), p. 135

Articles connexes[modifier | modifier le code]