Jean-Pierre Ducolombier

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Jean Pierre Ducolombier
Fonctions
Préfet de Saône-et-Loire
-
Préfet de Marengo
-
Préfet de la Loire
-
Sous-préfet de Bressuire
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
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MontbrisonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinction

Jean-Pierre Ducolombier, (aussi Du Colombier et Grégoire Du Colombier) né le à Lyon et mort le à Montbrison[1], est un haut fonctionnaire français, préfet napoléonien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Ducolombier est le fils d'un inspecteur de douanes qui descend d'une famille de Valence. Il est le frère de Caroline Grégoire Du Colombier, qui a été une flirt du lieutenant Napoléon en 1785-1786 pendant son séjour en garnison au régiment de La Fère à Valence [2],[3] et qui sera plus tard Dame de compagnie de Madame Mère Letizia Bonaparte.

Il étudie à Paris, puis il entre dans les domaines du roi en 1786. Pendant la Révolution il est successivement receveur (1789), vérificateur (1792) et inspecteur (An VI - 1797) dans l'administration fiscale. Avec une interruption : en 1793, il est parmi les fédéralistes qui s'opposent à la Convention nationale et il est exilé. Il revient en France en 1795. Il se marie en 1798 avec Adelaïde Faider[4]. En 1803, il est commissaire dans l'Armée d'Angleterre à Boulogne-sur-Mer[5].

Le 24 frimaire an XIII (), il est nommé sous-préfet dans les Deux-Sèvres, au moment où la sous-préfecture est transférée de Thouars à Bressuire. Il y arrive dans le temps de la résistance au Concordat de 1801 dont le Bressuirais est un des centres. Le sous-préfet installe des prêtres soumis, mais les paroissiens partent vers une église où il n'y a pas encore de prêtre soumis. Le sous-préfet fait alors dès fermer ces églises veuves, et devant des protestations muettes qui suivent, il fait incarcérer les prêtres les plus réfractaires[6]. Dans le Bressuirais circulent cette année des fausses lettres dites de Coucy qui incitent à la rébellion. L’auteur en serait Jean-Charles de Coucy, évêque réfractaire de La Rochelle alors en prison en Espagne ; mais le sous-préfet Du Colombier et son préfet Dupin considèrent l'évêque hors cause, sur quoi Napoléon le met en liberté[7]. En , le ministre de la Police Joseph Fouché ordonne au préfet Dupin d'arrêter les prêtres réfractaires. Pour mieux réussir ces arrestations, Du Colombier dirige une organisation de police secrète, approuvée par le préfet. Le résultat est mince : le sous-préfet rapporte le à Fouché que seulement 4 des 16 prêtres cachés ont été arrêtés[8].

Le , Du Colombier est nommé préfet de la Loire à Montbrison. Il fait imprimer un Annuaire statistique du Département de la Loire (Montbrisson, Cheminal, 1809), qui contient les premiers statistiques sur les commerces et les industries du département. Il ouvre à Saint-Étienne un dépôt de mendicité qui peut loger 250 à 300 mendiants. Il se fait de solides relations dans le département. Une de ses sœurs se marie en 1810 avec le sous-préfet de Saint-Étienne, Sauzéa. Les deux beaux-frères, bons vivants et francs-maçons, ont stimulé l'industrie dans la vallée du Gier, mais ont aimé un peu trop l'argent : ils ont participé à des malversations financières, dévoilées en 1816[9].

Le premier , il passe à la préfecture de Marengo mais assiste en 1814 à la prise d’Alexandrie, la ville de préfecture, par la Autrichiens, ce qui lui causa la perte de nombreux biens[10].

À la Première Restauration, il reste d'abord en service sous Louis XVIII. Il perd ce poste en .

Pendant les Cent-Jours, le , le baron du Colombier est préfet de Saône-et-Loire mais Napoléon le remplace le . À cause de ce poste pendant les Cent-Jours, il est écarté de la préfectorale pendant la Seconde restauration et il se retire à Montbrison.

Honneurs[modifier | modifier le code]

  •  : baron de l'Empire.
  •  : chevalier de la Légion d'honneur[11].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fiche de Jean-Pierre Ducolombier sur le site des Archives Nationales
  2. Louis Chardigny, L'homme Napoléon, EDI8, 27 févr. 2014
  3. Bonaparte et Valence, site de l'association Bonaparte à Valence
  4. Selon Pascal Chambon, op.cit. p. 107, Adelaïde Faider (1777-1853) serait la sœur du ministre belge Charles Faider (1811-1893), mais elle est la sœur de Charles Joseph Faider (1780-1861), père du ministre
  5. Pascal Chambon, op.cit. p. 106
  6. Auguste Billaud, op.cit. p. 227-231, 239-245
  7. Auguste Billaud, op.cit. p. 
  8. Auguste Billaud, op.cit. p. 307
  9. Pascal Chambon, op. cit. p. 106-111
  10. P. Faure, notice du DBF citée, colonne 1284.
  11. État général de la Légion d'honneur, depuis son origine, Tome second, 1814, p. 442-443