Jörg Wickram

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Jörg Wickram
Naissance vers 1505
Colmar, Alsace, Saint Empire
Décès vers 1562
Profession

Jörg Wickram est un écrivain alsacien, représentant de l'école humaniste, né à Colmar vers 1505 et mort vers 1562.

Son œuvre abondante aborde les genres les plus variés : théâtre, poésie, roman et récits.

La Bourse de traduction du prix du patrimoine Nathan Katz a été attribuée en 2011 à Catherine Fouquet pour ses traductions du Rollwagenbüchlin de Jörg Wickram [1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jörg Wickram est né à Colmar vers 1505. Il était le fils naturel d’une personnalité locale qui occupa à de nombreuses reprises le poste de premier magistrat (Stettmeister).

Sa naissance illégitime obligea Jörg Wickram de se contenter d’un emploi subalterne comme appariteur (Ratsweibel). En 1546, après la mort de son père, il obtint le droit de bourgeoisie.

En 1555, il quitte Colmar pour Burkheim-en-Brisgau où il est nommé greffier-syndic. Il signe alors : « Jörg Wickram, Stadtschreiber zu Burckhaim ».

Ses activités montrent une grande diversité de dons. Un document de 1558 le mentionne comme peintre. Dans une lettre de 1543, Beatus Rhenanus parle de lui comme d'un libraire. Dans les années 1530, Wickram écrit pour le théâtre. En 1545, il publie une traduction des Métamorphoses d’Ovide.

Il fonde à Colmar une école de maîtres chanteurs[2] en 1546[3] et s'attire une haute réputation de Meistersinger : on le surnomme le « Hans Sachs du Trône impérial ».

C’est dans le domaine du roman que Wickram est le plus original : il se libère des modèles français et médiévaux et invente une écriture adaptée au goût de la nouvelle bourgeoisie, à tendance moralisante comme Der Jungen Knaben Spiegel où il critique la noblesse.

Il remporte ses plus grands succès populaires avec deux ouvrages de divertissement : le Losbuch, recueil de sentences humoristiques (1539) et le fameux Rollwagenbüchlin, recueil de 67 histoires, racontées dans une diligence, dans le genre de celles de Boccace (1555).

La date exacte de sa mort n'est pas connue. Une édition de son drame Tobie parue en 1562 mentionne qu'il est déjà décédé. Des rues de Colmar, Turckheim et Berlin portent son nom.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Éditions allemandes[modifier | modifier le code]

Deux éditions complètes modernes permettent d'accéder à l'œuvre de Wickram : huit volumes édités par Johannes Bolte à Tübingen (1901-1906) et réédités à New York en 1974 ; treize volumes édités par Hans-Gert Roloff à Berlin et New York de 1967 à 1990.

La liste des volumes de l’édition Roloff est la suivante :

  • Ritter Galmy, 1967
  • Gabriotto und Reinhart, 1967
  • Knaben Spiegel. Dialog vom ungeratnen Sohn, 1968
  • Vom guoten und boesen Nachbaurn, 1969
  • Der Goldtfaden, 1968
  • Der irr reitend Pilger, 1972
  • Das Rollwagenbüchlein, 1973
  • Die sieben Hauptlaster, 1972
  • Der verlorene Sohn. Tobias, 1971
  • Apostelspiel. Knaben Spiegel, 1968
  • Ovids Metamorphosen, 1990

Traductions[modifier | modifier le code]

  • Joyeuses histoires à lire en diligence, première traduction française du Rollwagenbüchlin, le chef-d’œuvre de Jörg Wickram, par Catherine Fouquet (Éditions Arfuyen, 2012). Bourse de traduction du prix du patrimoine Nathan Katz 2011.

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Une école, située 1 rue Woelfelin, porte son nom à Colmar.
  • A Colmar, la rue Georges Wickram est située dans le quartier de la petite Venise, et relie la rue des écoles à la rue de Turenne.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Catherine Baud-Fouquet, Les romans de Jörg Wickram. Recherches sur une écriture et ses stratégies, Université Paris 4, 1999, 491 p. (thèse de doctorat d'Études germaniques)
  • Jean-Marie Gall, Le théâtre populaire alsacien au XIXe siècle, Istra, Strasbourg, 1973.
  • Frank Muller, « Georg (Jörg) Wickram, Wickgram », in Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 40, p. 4222
  • (de) Maria E. Müller et Michael Mecklenburg (dir.), Vergessene Texte, verstellte Blicke : neue Perspektiven der Wickram-Forschung, P. Lang, Francfort, Berlin, Berne, 2007, 411 p. (ISBN 978-3-631-55172-1) (actes d'un congrès de 2005)
  • (en) Cordula Politis, The individualization of fortune in the sixteenth-century novels of Jörg Wickram : the beginnings of the modern narrative in German literature, Edwin Mellen Press, Lewiston, N.Y., 2007, 274 p. (ISBN 978-0-7734-5448-4)
  • Kilien Stengel, Poètes du vin, poètes divins, préface de Jean-Robert Pitte, Paris, collection Écriture, Éditions de l'Archipel 2012, 280p.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « NATHAN-KATZ-PRIS FIR LITERATÜR IM ELSASS 2011 », sur prixeuropeendelitterature.eu (consulté le )
  2. Gabriel Braeuner (photogr. Christophe Hamm), Colmar : un itinéraire à travers l'histoire, ID L'Edition, coll. « Guide découverte », , 128 p. (ISBN 2-913-30256-5 (édité erroné)), p. 116 (BNF 39023528)
  3. Bernard Vogler, Histoire Culturelle de l'alsace : du Moyen âge à nos jours, les très riches heures d'une région frontière, Strasbourg, Editions la Nuée bleue, , 535 p. (ISBN 2-7165-0273-0), p.97