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Institut international d'administration publique

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Institut international d'administration publique
Histoire
Fondation
Dissolution
Prédécesseur
Institut des hautes études d'outre-mer (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Cadre
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Forme juridique
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L'Institut international d'administration publique (ou IIAP) est un institut de formation d'enseignement supérieur créé par Charles de Gaulle le . Sa mission était de développer la coopération administrative internationale. Il a été absorbé en 2002 par l'École nationale d'administration/Institut national du service public.

L'institut se situait au 2 avenue de l'Observatoire à Paris, dans l'hôtel de l'École coloniale.

Genèse et création (1959-1966)

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L'expansion de l'Empire colonial français a mené, à la fin du XIXe siècle, à la création de l'École coloniale. En 1934, cette dernière a cédé sa place à l’École nationale de la France d'outre-mer, formant des administrateurs des territoires ultramarins et non plus des administrateurs coloniaux. La décolonisation en cours mène Charles de Gaulle à remplacer cette dernière école, en 1959, par l'Institut des hautes études d'outre-mer[1].

En 1966, l'achèvement de la décolonisation mène le président de la République à souhaiter créer une nouvelle école, qui vise à faire venir des fonctionnaires étrangers afin qu'ils suivent une formation de type formation continue et de se perfectionnent dans l'administration[1]. François Gazier plaide auprès des autorités pour que son école, l'École nationale d'administration, accueille et forme les fonctionnaires étrangers, plutôt qu'une nouvelle école ne soit créée. Il n'obtient pas gain de cause[1].

L'Institut international d'administration publique est créé en 1968. Il symbolise la volonté d'instaurer une nouvelle relation entre l'administration française et les administrations étrangères, notamment des pays anciennement colonisés, fondée sur la coopération[1].

Développement (1966-2001)

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Le gouvernement nomme le diplomate Jean Baillou, ancien de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, comme directeur de l'Institut naissant[1].

L'Institut met en place un cadre de fonctionnement et de scolarité proche de celui de l'École nationale d'administration. Le cursus de formation dure 14 mois, dont 6 mois de stage dans les administrations françaises[1]. Très rapidement, l'Institut devient un point de passage pour des fonctionnaires étrangers souhaitant accélérer leur carrière dans leur propre pays[1]. L'IIAP accueille beaucoup de fonctionnaires issus du Mexique et de l'Indonésie, mais aussi et surtout des agents publics des pays colonisés par la France[1].

La présidence de François Mitterrand est l'occasion d'un accroissement de l'activité de l'IIAP, sous l'orientation de Jean-Pierre Cot, ministre de la Coopération[1]. Le premier directeur de l'établissement, Henri Roson, est remplacé par Gaston Olive, économiste de l'Institut national de la statistique et des études économiques[1]. L'IIAP signe une convention avec l'université Paris I Panthéon-Sorbonne afin de permettre aux élèves de s'inscrire dans des formations diplômantes de l'université[1].

L'IIAP fait toutefois face à une concurrence croissante au niveau international, notamment de l'École nationale d'administration publique ou de l'université de Pittsburgh. De plus, l'institut doit se mesurer à l'ENA, qui crée à son tour un cycle court qui absorbe une partie des fonctionnaires intéressés par l'IIAP[1].

Absorption par l’École nationale d'administration (2002)

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À la suite du décret n° 2002-49 du l’Institut est intégré à l’École nationale d'administration[2]. L'IIAP a formé 18 000 auditeurs issus de 150 pays[1].

Fonctionnement

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Relevant directement du Premier ministre, l'Institut international d'administration publique était une agence publique jouissant d'une large autonomie sous le contrôle d'un conseil d'administration que présidait le vice-président du Conseil d'État.

L'IIAP a vocation, à sa création, à la formation continue de hauts fonctionnaires de tous pays partenaires de la France. Un cycle international long (CIL) assurait chaque année à une promotion de jeunes hauts fonctionnaires étrangers un perfectionnement professionnel.

L'institut intervenait aussi dans le domaine de la recherche et des publications, notamment la Revue française d'administration publique, en prenant part aux travaux portant sur l'administration publique, à la réflexion internationale sur la réforme et modernisation du service public, et aux échanges scientifiques sur tous les aspects de l'action publique[1].

L'IIAP disposait d'une bibliothèque, créée en 1905, dont les fonds se sont ajoutés à ceux du Centre de ressources et d’ingénierie documentaires de l'ENA lors de l'absorption du premier par la deuxième[3].

Anciens élèves

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  1. a b c d e f g h i j k l m et n Philippe Ratte, « L’Institut international d’administration publique (2 décembre 1966 -10 janvier 2002) », Revue française d'administration publique, vol. 100, no 1,‎ , p. 585–597 (DOI 10.3406/rfap.2001.3628, lire en ligne, consulté le )
  2. Décret n°2002-49 du 10 janvier 2002 relatif aux missions, à l'administration et au régime financier de l'École nationale d'administration.
  3. Céline Canuet-Mehl, « Le Centre de ressources et d’ingénierie documentaires de l’INSP : au croisement de la formation et de la recherche », Arabesques, no 109,‎ , p. 24–25 (ISSN 2108-7016, DOI 10.35562/arabesques.3424, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

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