Hérauts de l'Évangile

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Hérauts de l'Évangile
Hérauts de l’Évangile au Gesù, à Rome.
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Siège
Organisation
Fondateur
João Scognamiglio Clá Dias (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web

Les Hérauts de l’Évangile (en latin Evangelii Præcones) sont une association internationale de fidèles de droit pontifical qui se veulent zélateurs du culte marial, selon l’expression de Jean Paul II qui suivit l’approbation pontificale de l’association : « Soyez messagers de l’Évangile par l’intercession du Cœur Immaculé de Marie »[1]. Ils «se fixent pour objectif d’être un instrument de sainteté dans l’Église en favorisant l’unité intime entre foi et vie et en agissant pour l’évangélisation des réalités temporelles, surtout à travers l’art et la culture »[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'association est fondée le 21 septembre 1999 à l'initiative de João Scognamiglio Clá Dias (en), qui devient le président général des Hérauts jusqu’à sa démission le [3]. Érigée canoniquement en 1999 par l’évêque de Campo Limpo, elle a été reconnue par le Conseil pontifical pour les laïcs le et a reçu la charge de l’église San Benedetto in Piscinula à Rome.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Les Hérauts de l’Évangile s’inscrivent dans la « nouvelle évangélisation » appelée par Jean-Paul II. Leurs statuts définissent trois lignes maîtresses, l’adoration du Saint-Sacrement, la dévotion à Marie et la fidélité au pape. Ces trois points sont repris sur leur blason.

Les membres associés se vouent au célibat et vivent en communautés, masculines ou féminines ; ils restent laïcs dans leur grande majorité et ne prononcent pas de vœux. Les personnes mariées ou les célibataires vivant dans le monde peuvent adhérer comme « coopérateurs ». L’association a également suscité deux sociétés de vie apostolique, Regina Virginium pour les femmes et Virgo Flos Carmeli pour les prêtres. Début 2013, l’ordre comprend 1 360 frères et 680 sœurs au Brésil et 760 autres laïcs consacrés dans le reste du monde. Leur branche sacerdotale comprend 189 prêtres en 2020[4]. L’ordre dispose d’un séminaire et d’un institut de théologie, de la chaîne TV Arautos, de radios, d’une agence de presse et de sites internet.

Leur habit — marron uni pour les prêtres, marron et blanc pour les moines, marron et caramel pour les moniales, beige pour les séminaristes, blanc pour les coopérateurs laïcs — est marqué d’une grande croix de Saint-Jacques bicolore rouge et blanche, et de bottes noires. Ils disposent aussi d’une chaîne où pend un rosaire.

L’église principale appelé Notre-Dame-du-Rosaire, est situé à Caieiras, dans les forêts du nord de São Paulo. Cette basilique est bâtie et décorée sur le modèle gothique de la chapelle basse de la Sainte-Chapelle à Paris. Les sœurs vivent dans un monastère proche qui comprend un spectaculaire réfectoire[5].

Enquêtes du Saint-Siège[modifier | modifier le code]

Selon Andrea Tornielli, le Vatican aurait ouvert une enquête sur certains agissements du groupe, notamment des séances d'exorcisme au cours desquelles les officiants dialogueraient avec le diable. Si l'accusation est invérifiable, de telles pratiques sont toutefois rigoureusement interdites par l'Église catholique[6]. Le sociologue catholique Massimo Introvigne décrit le groupe comme « une sorte de secte secrète et extravagante » dont la trinité est composée de « Plinio Corrêa de Oliveira, sa mère Dona Lucilia[7], et Monseigneur Clá Días lui-même[3] ». Une campagne de calomnies incitait à faire croire que certains membres de l'association prétendent que, au cours de conversations avec le diable, ce dernier a prétendu que le pape François est son pantin[6].

En 2017, à la suite d'un décret prédéterminé en 2014 par la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique on relève « des agissements extravagants, notamment des séances d’exorcisme au cours desquelles les officiants auraient dialogué avec le diable », et demande une visite apostolique et est placé sous l’autorité d’un commissaire pontifical, le cardinal brésilien Raymundo Damasceno Assis, archevêque émérite d’Aparecida[8]. L'enquête sera conclue en déterminant qu'il n'y avait rien contre la foi ou les coutumes de l'Église[9].

En septembre 2021, le Saint-Siège demande la fermeture des pensionnats dirigés par les Hérauts de l’Évangile « afin de protéger les enfants et adolescents des risques élevés de violences psychologiques et sexuelles auxquels ils étaient exposés »[10]. Ces accusations réputées sans fondements[11] provoqueront l'abandon de cette requête[12],[13].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Paul II, « Audience générale », sur Vatican.va, (consulté le )
  2. Conseil Pontifical pour les Laïcs, « Répertoire des Associations Internationales de Fidèles : Hérauts de l'Évangile », (consulté le )
  3. a et b (en) Barbie Latza Nadeau, « This Secret Catholic Exorcist Cult in Brazil Is Making a Deal With the Devil », The Daily Beast,‎ (lire en ligne)
  4. « Clerical Society of Virgo Flos Carmeli », sur Catholic Hierarchy (consulté le )
  5. Jean-Marc Gonin, « Les nouveaux moines soldats », Le Figaro Magazine,‎ 19-juillet 2013, p. 28 à 45 (lire en ligne, consulté le )
  6. a et b Claire Levenson, « Le Vatican enquête sur une confrérie d’exorcistes brésiliens qui souhaiterait la mort du Pape », Slate.fr,‎ (lire en ligne)
  7. « Lucilia Corrêa de Oliveira », sur Hérauts de l'Évangile (consulté le )
  8. « Après des exorcismes controversés, les Hérauts de l’Évangile sous l’autorité d’un commissaire pontifical », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  9. (en-US) « The sequence that the Commissariat did not follow... », sur Heralds Véritas, (consulté le )
  10. Céline Hoyeau, « Le Saint-Siège demande la fermeture des pensionnats tenus par les Hérauts de l’Évangile », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  11. « Entre le Journal « La Croix » et la vérité », sur Hérauts de l'Évangile - France, (consulté le )
  12. « Que sais-je ? », sur Hérauts de l'Évangile - France (consulté le )
  13. (en-US) Gaudium Press English Edition, « Firm and Final Agreement between Cardinal Damasceno and Heralds of the Gospel’s Partner Schools », sur Gaudiumpress English Edition (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :