Guy Prévot
Guy Prévot | |
Fonctions | |
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Ministre des Finances des Nouvelles-Hébrides | |
– (1 an et 11 mois) |
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Premier ministre | George Kalsakau, Gérard Leymang |
Gouvernement | Kalsakau Leymang |
Prédécesseur | fonction créée |
Successeur | Kalpokor Kalsakau |
Député à l'Assemblée représentative | |
– | |
Circonscription | Port-Vila |
Prédécesseur | siège créé |
Successeur | Barak Sopé |
Biographie | |
Date de naissance | v. |
Lieu de naissance | Tanna |
Nationalité | française, néo-hébridaise |
Parti politique | Union des communautés des Nouvelles-Hébrides |
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Guy Michel Prévot, né sur l'île de Tanna vers 1936[1], est un homme politique néo-hébridais, ministre des Finances à la fin de la période coloniale.
Biographie
[modifier | modifier le code]Né dans le condominium franco-britannique des Nouvelle-Hébrides, descendant de colons, il est scolarisé dans la colonie et travaille dans le milieu de l'assurance avant d'entrer en politique[1],[2]. Il est par ailleurs « un joueur de football passionné »[3].
Il s'engage au parti Union des communautés des Nouvelles-Hébrides (UCNH ; francophone, anti-indépendance), fondé en 1974 et dont il est l'une des principales figures avec Jean-Marie Léyé, Rémy Delaveuve, Gérard Leymang et Vincent Boulekone. Le parti rassemble des autochtones francophones et des descendants de colons français[3]. Il est élu député de Port-Vila à l'Assemblée représentative de la colonie lors des premières élections législatives, en 1975[4]. Conservant son siège aux élections anticipées de 1977, il est nommé ministre des Finances dans le gouvernement de George Kalsakau, le premier gouvernement responsable de l'histoire de la colonie[5],[6]. Il est reconduit au poste de ministre des Finances lorsqu'en Gérard Leymang forme un gouvernement d'union nationale, associant les indépendantistes anglophones et les anti-indépendantistes francophones[7],[1]. Âgé alors de 43 ans, il est le doyen d'âge de ce très jeune gouvernement principalement composé de trentenaires[1].
Le gouvernement Leymang dure moins d'un an. Les élections législatives de novembre 1979 sont largement remportées par les indépendantistes anglophones du Vanua'aku Pati, qui forment un gouvernement seul, mettant fin à l'union nationale. Guy Prévot, réélu député de Port-Vila avec l'étiquette cette fois du Parti fédéral des Nouvelles-Hébrides, est « la seule personne d'ascendence uniquement française à l'Assemblée », les autres députés francophones étant métis ou autochtones[2]. Comme les autres députés francophones anti-indépendantistes du Parti fédéral, de son allié l'UCNH et du mouvement John Frum, il boycotte l'Assemblée, accusant les indépendantistes d'avoir bénéficié de « fraudes électorales nombreuses et à grande échelle »[2]. D'autres députés se joignent au boycott après l'assassinat en du député francophone Alexis Yolou par des militants du Vanua'aku Pati[8].
Les Nouvelles-Hébrides accèdent à l'indépendance en juillet 1980 et deviennent la république de Vanuatu. Sur l'île d'Espiritu Santo, un mouvement séparatiste francophone est immédiatement réprimé par le gouvernement de Walter Lini, avec l'appui de la Force de Défense de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Des francophones sont passés à tabac par des policiers vanuatais et des soldats papou-néo-guinéens. Guy Prévot prend la parole pour soutenir ce qu'il appelle « le mouvement populaire contre le gouvernement Lini » à Santo, et dénonce l'usage par le gouvernement d'une force armée étrangère pour assoir son autorité[8]. En octobre 1980, sur ordre du gouvernement, Guy Prévot et le député métis francophone Georges Cronsteadt sont déchus de leur mandat parlementaire et expulsés du pays avec 105 autres personnes ayant la nationalité française[9],[10].
Références
[modifier | modifier le code]- (en) "People", Pacific Islands Monthly, mars 1979, p.24
- (en) "New Hebrides: High hopes haunted by high dangers", Pacific Islands Monthly, janvier 1980, p.14
- (en) Keith Woodward, A Political Memoir of the Anglo-French Condominium of the New Hebrides, Australian National University Press, 2014
- (en) "Splinters flying in N. Hebrides", Pacific Islands Monthly, mai 1976, p.11
- (en) James Jupp et Marian Sawer, "New Hebrides 1978-79: Self-Government by Whom and for Whom?", The Journal of Pacific History, vol. 14, n°4, 1979
- (en) "'Poverty to protect Hebridean morals'", Pacific Islands Monthly, janvier 1978, p.25
- (en) "Hebrides' red letter day", Pacific Islands Monthly, février 1979, p.21
- (en) "Victims tell of bashings", Pacific Islands Monthly, septembre 1980, pp.97-98
- (en) "Boulekone on 'surviving colonial mentality'", Pacific Islands Monthly, mars 1981, p.14
- (en) Mark Berg et Stewart Firth, " Local Control on Santo and Tanna and Preindependence Political Trouble in Vanuatu", université de Hawaii, avril 1983