Guillaume Plançon

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Guillaume Plançon
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Médecin écrivain, théologienVoir et modifier les données sur Wikidata

Guillaume Plançon, né à Javron[1] dans le premier quart du XVIe siècle, mort au Mans en 1611[2], est un médecin, helléniste français.

L'habitude qu'il prit de latiniser son nom Plantius l'a fait nommer La Planque, Plancy, Planche, de la Plançonnière[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Théologie

Clerc, maitre ès arts de l'université de Paris, étudiant en théologie dès 1541, déjà pourvu de la cure de Lignières-la-Carelle, il postulait d'autres bénéfices des abbayes de Saint-Martin-de-Tours, de Saint-Vincent-du-Mans, et des évêchés de Chartres et du Mans.

Médecine

Vers le même temps, il étudiait la médecine, les mathématiques et la théologie sous La Forest[4] et Jean Fernel. Ce dernier le traita en ami, le prit pour commensal et Plançon aurait épousé une nièce de son maître. Il fournit les œuvres de cet illustre médecin, publiées en 1602, Lyon, Veyrat, in-8°. Il est l'auteur des notes de cette édition et de la vie de Fernel qui précède les traités.

Plançon fut aussi lié avec Charles Fontaine, qui lui consacre quelques vers dans ses Ruisseaux de Fontaine (p. 195).

Guillaume Plançon était étudiant en 1552 et 1553, comme il apparait des comptes du doyen de la Faculté, où il a consigné alors quelques droits. Le , il soutient sa thèse cardinale[5]. Il obtient le 2e lieu (2e rang) à la licence, après Denis Millet, en 1554. Le , il soutient l'acte de vespérie[6]. Le , il est reçu docteur sous le 2e décanat de Hiéraulme[7].

Plançon exerçait en 1554 la médecine à Paris. Il vint finir ses jours au Mans. Le cardinal de Rambouillet le pourvut d'une prébende en l'église cathédrale du Mans, dans laquelle il fut inhumé en 1611[8].

Publications

Guillaume Plançon publia en 1540 une édition des Lettres grecques de Budé, avec une préface en grec[9] ; en 1548 Commentarii linguae Graecae du même auteur.

Il traduisit les commentaires de Galien sur les Aphorismes d'Hippocrate, Galeni in Aphorismos Hippocratis commentarii septem, recens per Guillelmum Plantium Cenomanum latinitate donati ; index copiosissimus adjectus est (Lyon, 1551, in-8°), souvent réédités[10].

Il édita aussi les œuvres de Fernel : J. Fernelii universa medicina XXIII libris absoluta, ab ipso quidem auctore ante obitum recognita, postea autem studio Guillelmi Plantii, Cenomani, postremum elimata et in librum therapeutices cum doctissimis scholiis illustrata (1578, in-folio).

Voir aussi : Joanni Fernelli vita », dans Universa medicina, Utrecht, Gisbert à Zijll, 1656

Pierre-Jean Le Corvaisier (p. 856) lui attribue aussi la traduction des œuvres de Philon, des homélies de Synésius et de plusieurs traités de saint Jean Chrysostome. L'abbé Angot suppose que tout cela est resté manuscrit, sauf pourtant : Joannis Chrystostomi homilia quod neminem viventem aut etiam vita functum anathemate dirisve imprecationibus insectari oportaet, cum versione latina Guillelmi Plancit (Paris, 1547, in-8°).

On trouve un mémoire de Guillaume Plançon, inséré dans les œuvres de Jacques Dubois, édition de Genève, 1635, in-folio, page 881. La question qui est l'objet de ce mémoire, fut posée aux plus doctes médecins, en l'année 1554 (Dispntatio de partu cujusdam infantilise Agennensis: — i an sit septimestris an novem mensium ? ).

Homonymie[modifier | modifier le code]

Un chanoine du même nom fut pourvu par Charles d'Angennes (mort en 1587) d'un canonicat dans sa cathédrale du Mans, et fut désigné en 1588 par Claude d'Angennes comme député du clergé aux États de Blois et qui mort en 1611, fut inhumé dans la cathédrale du Mans. Ansart suppose deux personnages du même nom, se fondant plus encore sur la longévité qu'il faudrait lui supposer que sur les incompatibilités apparentes d'une existence aussi complexe. L'abbé Angot indique que le clerc de 1541, sécularisé et marié plus tard, et le chanoine mort en 1611 sont distincts[11]. Il ajoute qu'il y a même un troisième homonyme, fils du médecin, qui est un prêtre mentionné en 1638.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. On connait avant lui Jean Plançon, sergent du comté du Maine en 1473 et où le nom et la famille sont encore représentés au début du XXe siècle. Sur cette famille, on retrouve des relations avec les noms des Ouailles, Géhier, curés d'Ahuillé.
  2. Et non en 1568, comme l'indiquent les auteurs de la Biographie Medicale.
  3. Ses travaux littéraires ont été publiés sous le nom énigmatique de Gulielmus Plantius, qui est diversement traduit par la plupart des biographes. Le Corvaisier, Le Paige et les derniers éditeurs de Moreri, pour s'épargner toute recherche, ont conservé le nom latin. Les auteurs de la Biographie Médicale reprochent à quelques écrivains d'avoir traduit Plantius par La Planque; mais ils ont négligé de nous apprendre sur la foi de quelle autorité ils ont à ce nom substitué celui de Plancy. Dom Liron, dans l' Almanach Manceau, et après lui M. Lebrun, dans son Essai de Topographie Médicale, ont fait mention du même auteur sous le nom de Guillaume Planche. Il est désigné sous celui de Guillaume de la Plançonnière dans le manuscrit de l'abbé de La Crochardière. On peut lire dans la Galliade de Lefebvre de la Boderie: Toi docte Laibrest, qui la forcst obscure De l'art de médecine et de l'art de nature As premier esclaircie, et rendu singuliers En praticque et scauoir mille et mille escoliers , Burgensis et Houlier, Goupil et de Desselles Plançon, le Grand, Duret, et Fernel, qui décèles Les causes et secrets en nature cachez Gulielmus Plantius est désigné dans ces vers. Lefebvre de la Boderie a pu le connaître, car ils étaient contemporains.
  4. Il n'a pas été élève de Jacques Peletier du Mans, lequel n'a été reçu licencié en médecine à la Faculté de Paris, que bien après lui, en 1560.
  5. Die mercurii 21 ejusd. mensis (février), magister Gulielmus Plantius disputavit de cardinali, praeside domino medico regio (Fernel ?)
  6. Die martis 18 ejusdem (septembre), magister Gulielmus Plantius vesperiarum actum celebravit, proeside domino Grangier
  7. Die martis 25 septembris, magister Guilielmus Plancius factus est doctor a domino Grangier. Primam quaestionem proposuit novus doctor, ad quam Robertus Greaulme ; secundam quoestionem proposuit dominus praeses, dissolvit dominus de Gorris
  8. D'après Le Corvaisier.
  9. Paris, chez Chrétien Wechel, in-4°. Le renseignement bibliographique est dans la préface de cette édition des Lettres grecques de Guillaume Budé. Elle est signée par Guillaume Plançon, et est elle-même en grec.
  10. Suivant Van-der-Linden, cité dans le Dictionnaire de Moreri, cette traduction parut pour la première fois à Lyon, en 1536. La première édition que cite Lipenius est celle de Lyon, de 1561, in-12 ; Le Paige et les auteurs de la Biographie Médicale ont connu celle de 1555, Paris, Martin Lejeune, in-16. Van-der-Linden a évidemment commis une erreur ; aucune édition du Commentaire des Aphorismes, traduit par Plançon, ne porte la date de l'année 1536 : mais celle de Paris n'est pas la plus ancienne, car Hauréau a eu sous les yeux une de l'année 1551, Lyon, Guillaume Rouillé, in-8° (Voici la date de quelques autres éditions de la traduction des Aphorismes, par Plançon, 1573,in-16; Genève, 1580, in-1 2 ibid., 1595, in-12 ; Paris, 1621, in-16; ibid. 1637, in- 24.). Elle a pour titre : Galeniin Aphorismos Hippocratis Commentarii septem, recens per Gulielmum Plantium, Cœnomanum, latinitate donati, etc., etc. Plançon n'a pas seulement traduit le Commentaire de Galien ; il a de plus annoté les endroits obscurs du texte grec.
  11. Contrairement à sa première version, située dans le t. III p.287.

Source[modifier | modifier le code]