Grottes de Saint-Sébastien

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Grottes de Saint-Sébastien
Relevé topographique dans les grottes de Saint-Sébastien.
Localisation
Coordonnées
Pays
France
Département
Massif
Vallée
Vallée du Verdon
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
320 m
Longueur connue
319 m
Période de formation
Occupation humaine
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Les grottes de Saint-Sébastien sont des cavités situées sur la commune de Gréoux-les-Bains dans les Préalpes de Digne, département des Alpes-de-Haute-Provence.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Les grottes portent parfois le nom des « roches bleues », et également celui du saint patron local, saint Sébastien.

En 1951, R. Charles[1] écrit les grottes de Saint-Sébastien[2], puis en 1980 Régis Bertrand signale les grottes du Rocher Bleu[3]. En 1995, on relève la forme grotte de Saint-Sébastien[4].

Spéléométrie[modifier | modifier le code]

La dénivellation de la cavité est de 8 m, pour un développement[N 1] de 319 m[5].

Géologie[modifier | modifier le code]

Les grottes sont situées au sud de la vieille ville dans les falaises des Roches Bleues qui dominent le Verdon. Ces Roches Bleues sont constituées d’un calcaire de l’Hauterivien supérieur[4] et présentent un pendage assez net vers l’est.

Aménagements[modifier | modifier le code]

Les grottes ont fait l'objet d'aménagements ; on y trouve une entrée consolidée et maçonnée, une citerne ou bassin étanchéifié par un enduit, ainsi que de gros tessons de poteries. Sur les parois, on observe des traces de pics dans quelques galeries qui montrent qu’elles ont été en partie déblayées de leur remplissage, probablement pour l’exploitation du salpêtre comme semble l’indiquer la présence d’une cuve étanche située à l’intérieur de la grotte.

Spéléogenèse[modifier | modifier le code]

Au début du XXe siècle, l'entomologiste Paul de Peyerimhoff donne une opinion sur l'intérêt faunistique des cavités : « Leur faune est celle des caves »[6]. En effet, les grottes ne ressemblent pas autres grottes de la région, car aucune concrétion (absence d'infiltrations d'eau) n'est observable sur leurs parois qui sont altérées et recouvertes de croûtes de gypse. En 1885, H. Nicolas propose une spéléogenèse intéressante : « réseau complexe de chambres et de galeries souterraines (anciennes galeries naturelles d’écoulement des eaux thermales »[2].

Bien qu'aucune concrétion ne soit visible dans les grottes de Saint-Sébastien, les parois sont très altérées et les galeries sont souvent comblées par un remplissage jaunâtre assez fin. L’organisation complexe du réseau et la morphologie singulière des galeries plaident en faveur d’un creusement d’origine hypogène[7]. Le relevé topographique montre une organisation des conduits qui prend l’aspect d’un labyrinthe en deux dimensions[8]. L’organisation du réseau de galeries a fait l'objet de modélisation tridimensionnelle[9].

Légendes[modifier | modifier le code]

D'après certains habitants de Gréoux, il existerait un souterrain allant des grottes à l’église de Gréoux et au château des Templiers. En effet, le château de Gréoux a donné lieu à de nombreuses légendes : « la plus vivace est aujourd'hui celle des souterrains qui, depuis la citerne centrale, se glisseraient de cave en cave sous le village pour rejoindre les grottes du Rocher Bleu, voire la rive gauche du Verdon ; ils ont été parfois confondus avec les conduites d’égout ou d’évacuation d’eau »[3].

Il existe une « procession qui symbolise depuis la révolution le retour triomphal de San Bastian dans la cité de Gréoux. La tradition orale explique en effet qu’aux temps de la Terreur le père Antoine Blanc alla cacher le reliquaire dans l’anfractuosité du Garagaï[N 2], au quartier du Rocher, à proximité des ruines de l’oratoire dédié au saint »[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En spéléologie, le développement correspond à la longueur cumulée des galeries interconnectées qui composent un réseau souterrain.
  2. Le mot garagaï, peu usité aujourd'hui, est attesté dans les trois départements provençaux de la façade maritime. Les dictionnaires dialectaux renvoient au français gouffre, précipice, cavité béante.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Charles R. (1951) - Les grottes de Saint Sébastien. Rapport sur les fouilles de juillet 1951. Rapport de fouilles 1951. Archives S.R.A.-P.A.C.A.. 2 p. 2 photos. 1 croquis.
  2. a et b Bérard Géraldine (1997) – Les Alpes-de-Haute-Provence 04. « Coll. Carte Archéologique de la Gaule (CAG 04) », Fondation Maison des Sciences de l’Homme édit., Paris, p. 216.
  3. a b et c Bertrand Régis (1980) – Gréoux-les-Bains. Une cité thermale en Provence. Edisud édit., Coll. La Méridienne, 128 p.
  4. a et b Delange Pierre & Guendon Jean-Louis (1995) – Anomalies de développement des spéléothèmes dans le secteur de la moyenne Durance et des chaînons provençaux. Rapport final, CNRS URA 903, Inst. de Géog., Univ. de Provence, Aix, 77 p.
  5. Bigot Jean-Yves, « Spéléométrie de la France. Cavités classées par département, par dénivellation et développement. », Spelunca Mémoires n° 27,‎ , p. 160 (ISSN 0249-0544).
  6. Peyerimhoff Paul de - (1909-1910) – Recherches sur la faune cavernicole des Basses-Alpes (suite et fin. Annales des Basses-Alpes, t. XIV, pp. 9-19.
  7. Audra Philippe, d’Antoni-Nobécourt Jean-Claude & Bigot Jean-Yves (2008) – Les cavités d’origine hypogène en France. Hypogenic caves in France. Actes Congrès Vercors 2008, Spelunca Mémoires, n° 33, version complète dans Spéléoscope, n°32/33, décembre 2008, pp. 18-21.« Les cavités d’origine hypogène en France. »
  8. (en)Jean-Claude d’Antoni-Nobécourt, Philippe Audra et Jean-Yves Bigot, « Hypogenic caves in France. Speleogenesis and morphology of the cave systems », Bull. Soc. géol. Fr., Paris, Société géologique de France, vol. 181, no 4,‎ , p. 327-335 (ISSN 0037-9409, lire en ligne).
  9. Viseur Sophie, Jouves Johan, Fournillon Arnaud, Arfib Bruno & Guglielmi Yves (2015) - 3D stochastic simulation of caves: application to Saint-Sébastien case study (SE, France). Karstologia, Fédération Française de Spéléologie et Association Française de Karstologie édit., n° 64, pp.17-24.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]