Gamme par tons
En musique, la gamme par tons (dite aussi unitonique) est une échelle hexatonique dont les six degrés sont tous espacés d'un ton[1]. Il existe deux gammes par tons complémentaires.
Comme tous les degrés de cette gamme sont à distance égale, elle n'a pas de tonique identifiable (elle ne contient pas de quinte ni de quarte justes)[1].
Le compositeur Olivier Messiaen a défini la gamme par tons comme le premier de ses modes à transposition limitée[1].
Gamme par tons partant de do :
Gamme par tons partant de si :
Exemples
[modifier | modifier le code]Musique classique
[modifier | modifier le code]Claude Debussy, comme d'autres compositeurs impressionnistes, a beaucoup utilisé la gamme par tons.
Elle a aussi été utilisée par :
- Alban Berg dans son Concerto à la mémoire d'un ange
- Béla Bartók dans son Quatuor à cordes no 5
- Gabriel Fauré dans son Impromptu no 5
- Bernard Herrmann, Sueurs froides, Vertigo prélude
- John Williams, Star Wars, Main Title - À la fin du célèbre générique, le compositeur propose un interlude musical très bref et contemplatif, dans lequel on peut entendre une flûte utilisant une gamme par tons en do.
Rock et pop
[modifier | modifier le code]La gamme par tons a été utilisée par plusieurs groupes, notamment dans le rock progressif :
- The Beach Boys dans Mrs. O'Leary's Cow (1967)[2]
- Stevie Wonder dans l'introduction de You Are the Sunshine of My Life '(1972)[2],[3]
- King Crimson dans plusieurs morceaux : Elektrik[2], Fracture (1974), One more red nightmare (1974)
- Pink Floyd dans Pigs (Three Different Ones) (1977)[2]
Jazz
[modifier | modifier le code]Plusieurs musiciens utilisent la couleur de la gamme par tons dans leurs solos, comme Bill Evans[2] ou Thelonious Monk[3]. John Coltrane utilise la gamme par tons comme super-structure de ses phrases rapides, notamment dans le morceau Transition sur l'album du même nom (1970)[4].
Quelques morceaux sont écrits avec la gamme par tons[3],[5] :
- In a Mist de Bix Beiderbecke (1928)
- Queer Notions de Fletcher Henderson (1933)
- Juju de Wayne Shorter, sur l'album du même nom (1965)
- One Down, One Up de John Coltrane (1965)
- Our Man Higgins de Lee Morgan (1967)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Gouttenoire 2006, p. 60
- Max Dozolme, « La gamme par tons de Debussy à Stevie Wonder », MAXXI Classique, France Musique, (consulté le ).
- (en) Matt Fripp, « The Whole Tone Scale », sur jazzfuel.com, (consulté le ).
- (en) « Crazy John Coltrane Techniques Only For The Brave », sur jazzadvice.com, (consulté le ).
- (en) « Wholetone Scale », sur thejazzpianosite.com (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Philippe Gouttenoire et Jean-Philippe Guye, Vocabulaire pratique d'analyse musicale, DELATOUR FRANCE, , 128 p. (ISBN 978-2-7521-0020-7)