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Johan Christian Fabricius

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Johan Christian Fabricius
Biographie
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Anna Cecilie Fabricius (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Abréviation en botanique
J.Fabr.Voir et modifier les données sur Wikidata
Abréviation en zoologie
FabriciusVoir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Systema entomologiae : sistens insectorvm classes, ordines, genera, species, adiectis synonymis, locis, descriptionibvs, observationibvs / Io. Christ. Fabricii (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Johan Christian Fabricius[1], né le à Tønder (duché de Schleswig, dans le sud du Jutland) et mort le (à 63 ans), est un entomologiste et économiste danois. Il a été un spécialiste des « Insecta », qui à cette époque comprenaient tous les arthropodes, les insectes, les arachnides et les crustacés et d'autres. Il a établi les fondements de la classification moderne des insectes.

Il est fils de médecin[2]. Il fait des études à Altona et étudie la médecine à l'université de Copenhague. Il se rend en 1762 avec son ami et compatriote Johan Zoëga (da) à l'université d'Uppsala ; ils y suivent les enseignements de Carl von Linné (1707-1778) durant deux ans ; Fabricius restera attaché à Linné toute sa vie[3]. Il obtient son titre de docteur en médecine en 1770. Entre-temps, il est allé s'initier à l'économie à Leipzig[3].

Il voyage beaucoup durant cette période. En 1766, il visite Leyde, Amsterdam, La Haye et Delft. L'année suivante, il parcourt l'Écosse puis arrive, en 1768, à Londres ; grâce à Daniel Solander (1733-1782), il y rencontre Sir Joseph Banks (1743–1820). Il se lie d'amitié avec l'entomologiste Dru Drury. Toujours en 1768, après avoir rencontré à Nîmes Jean-François Séguier, il se rend en Italie consulter les collections du scientifique du XVIe siècle Ulisse Aldrovandi ; à Idrija il rencontre l'entomologiste Giovanni Antonio Scopoli[3].

À partir de 1770, il enseigne à l'institution d'histoire naturelle de Charlottenborg de Copenhague. De 1772 à 1775, il passe ses hivers à Copenhague et ses étés à Londres, où il étudie notamment les insectes rapportés par Solander et Banks de leur voyage. En 1775, il cesse de dépendre financièrement de son père[4].

Il enseigne l'histoire naturelle et l'économie rurale à l'université de Kiel à partir de 1775. Il occupe ce poste jusqu'à la fin de sa vie[2], même si, trois fois, il tente de démissionner (ses étudiants doivent une fois faire appel à Christian VII, roi du Danemark et duc de Schleswig)[5].

En 1778 il visite la Norvège[6]. En 1786, il est à Saint-Pétersbourg voir des collections, mais ce voyage le déçoit[3]. Il récolte de nombreux spécimens et rencontre les principaux scientifiques de son temps. À partir de 1790, il séjourne tous les étés à Paris et devient ainsi l'ami de Pierre André Latreille (1762-1833) ; il connaît également Georges Cuvier[5],[7]. Son intérêt pour Paris est en partie dû aux portes que lui ouvrent des savants français[8], et aux collections qu'ils lui font voir ; mais il est aussi un auditeur attentif des débats de l'Assemblée nationale et du club des Jacobins[3] ; par la suite, ses opinions politiques lui vaudront des inimitiés dans les hautes sphères[9].

Quand les Britanniques bombardent la flotte danoise (bataille de Copenhague de 1807), Fabricius retourne à Kiel ; cela mine sa santé et il meurt en 1808. Ses deux fils seront médecins.

Sa classification des insectes suivant la structure des pièces buccales (les instrumenta cibaria) a eu une importance considérable dans le développement de la taxinomie de ces animaux[10] (Linné les classifiait d'après le nombre d'ailes). Mais, des treize ordres qu'il a définis, un seul, celui des Odonata, a survécu.

Sur la question de l'évolution des espèces, il croyait que l'hybridation pouvait former de nouvelles espèces. Selon lui, comme selon Lamarck, de nouvelles espèces pouvaient se former par l'adaptation morphologique[11].

Il a fait paraître de très nombreux travaux sur la classification des arthropodes, et nommé un nombre considérable d'espèces nouvelles.

Fabricius a nommé 9 776 espèces d'insectes (et Linné environ 3 000)[10]. Par l'examen des collections d'autres entomologistes, il a par exemple identifié de nombreuses espèces de Tenebrionidae du Sinaï[12].

Genres nommés par Fabricius :

Espèces décrites par Fabricius :

Liste partielle

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Les titres donnés sont en général les titres abrégés. Nous ne donnons que les ouvrages de biologie[14].

  • Systema entomologiae (1775) ;
  • Genera Insectorum (1776) ;
  • Species Insectorum, exhibentes eorum differentias specificas, synonyma auctorum, loca natalia, metamorphosin, adjectis observationibus, descriptionibus (1781) ;
  • Mantissa Insectorum sistens species nuper detectas adiectis synonymis, observationibus, descriptionibus, emendationibus (OCLC 7359304) (1787) ;
  • Entomologia systematica emendata et aucta (1792–1794) ;
  • Index alphabeticus in J.C. Fabricii Entomologiam systematicam : emendatam et auctam, ordines, genera et species continens (1796).

À partir de 1800

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À partir de 1800, il envisage de traiter chaque groupe d'insectes séparément et publie alors :

  • Systema Eleutheratorum[15] (1801) ;
  • Systema Rhyngotoum (1803) ;
  • Piezatorum (1804), etc.

Correspondance avec Linné

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Œuvres en ligne

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Bibliographie

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  • (en) « Fabricius, Johan Christian » (consulté le ), dans An accentuated list of the British Lepidoptera, with hints on the derivation of the names, Entomological Societies of Oxford and Cambridge, 1858, p. xvi — Cet article laisse largement la parole à Fabricius lui-même, dans une autobiographie écrite en 1804 ou 1805.
  • (da) « Fabricius, Johan Christian », dans Dansk biografisk leksikon, 1re  éd., vol. 5, 1891, p. 24–30
  • (en) E. Zimsen, The type material of I. C. Fabricius, Copenhague, Munksgaard, 1964

Postérité

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La collection de Fabricius est conservée au muséum zoologique de l'université de Kiel, tandis que les animaux des collections de Banks sont au British Museum de Londres. La collection de Fabricius (avec celle de Latreille) a constitué les débuts de la collection d'Hyménoptères[19] du Muséum national d'histoire naturelle de Paris[20]. On peut également se rendre au musée géologique de l'université de Copenhague[21],[22].

Notes et références

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  1. À son époque, en français, Jean-Chrétien Fabricius. En allemand, on trouve le plus souvent Johann.
  2. a et b David M. Damkaer, The copepodologist's cabinet : a biographical and bibliographical history, American Philosophical Society, , 300 p. (ISBN 978-0-87169-240-5, lire en ligne), « Johan Christian Fabricius », p. 67–71.
  3. a b c d et e Voir Accentuated List.
  4. Voir DBL.
  5. a et b Jon-Arne Sneli, Jørgen Knudsen et Antonia Vedelsby, « Johan Christian Fabricius and his molluscan species, Acesta excavata (J. C. Fabricius, 1779) », Steenstrupia, vol. 30, no 2,‎ , p. 153–162 (lire en ligne [PDF])
  6. Annales des voyages, de la géographie, de l'histoire et de l'archéologie, Chalamel aîné, 1832, p. 144.
  7. En 1832, The Edinburgh Encyclopaedia trouve trois espèces qui portent l'un des noms de Fabricius, Latreille ou Cuvier, ou plusieurs d'entre eux à la fois[Quoi ?].
  8. Desfontaines, Jussieu, Bosc, Parmentier, Riche, Sylvestre, Fourcroy, Brogniart, Olivier, Thouin, Billardière, Broussonet : voir Accentuated List.
  9. « Accentuated List, p. XX » (consulté le ).
  10. a et b S. L. Tuxen, « The entomologist J. C. Fabricius », Annual Review of Entomology, vol. 12,‎ , p. 1–15 (DOI 10.1146/annurev.en.12.010167.000245)
  11. Complete Dictionary of Scientific Biography, vol.  4, Détroit, Charles Scribner's Sons, 2008, p. 512–513.
  12. Martin Lillig et Tomáš Pavlíček, The Darkling Beetles of the Sinai Peninsula : Coleoptera : Tenebrionidae…, Kasparek, 2003.
  13. (en) Universal Biological Indexer (consulté le 6 février 2021).
  14. Il a aussi fait paraître le récit de son voyage en Norvège, traduit en français (Voyage en Norwège, 1802). Ses ouvrages d'économie sont moins importants ; on y compte Begyndelsesgrundene i de økonomiske Videnskaber (1773), Polizeischriften (1786–1790) et Von der Volksvermehrung, insonderheit in Dänemark (1781) : voir DBL.
  15. Les Eleutherata sont aujourd'hui les Coleoptera ; le terme utilisé par Fabricius n'a pas été retenu, mais le principe classificatoire est de lui.
  16. (en) « The Linnean Collections », sur linnean-online.org (consulté le ).
  17. a b c et d Le 2015-03-28.
  18. Species insectorum : vol. 1, vol. 2)
  19. Il les appelait « Piezata ».
  20. (en) Hymenoptera collection (EY) of the Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN - Paris).
  21. Intégré au Muséum d'histoire naturelle du Danemark.
  22. « Diptera collection homepage », sur zmuc.dk via Internet Archive (consulté le ).

Liens externes

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J.Fabr. est l’abréviation botanique standard de Johan Christian Fabricius.

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Fabricius est l’abréviation habituelle de Johan Christian Fabricius en zoologie.

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