Eugène de Mirecourt
Nom de naissance | Charles Jean-Baptiste Jacquot |
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Naissance |
Mirecourt |
Décès |
(à 67 ans) Haïti |
Activité principale |
Langue d’écriture | Français |
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Genres |
pamphlets, romans, nouvelles, pièces de théâtre, biographies |
Charles Jean-Baptiste Jacquot, dit Eugène de Mirecourt, né le à Mirecourt et mort le à Haïti, est un journaliste et écrivain français.
Principal détracteur d’Alexandre Dumas, il contribua à animer la vie littéraire française de la seconde moitié du XIXe siècle.
Biographie
Né le à Mirecourt (Vosges), Eugène de Mirecourt était le fils de Nicolas Jacquot et de Marie-Joséphine Petit-Jean.
Destiné à la prêtrise, Mirecourt fut élevé au séminaire et préféra, lorsqu’il en sortit, suivre la carrière des lettres. Après avoir exercé quelque temps le métier de maître de pension à Chartres[1], il vint débuter à Paris dans les petits journaux, sous le nom de plume d’Eugène de Mirecourt.
Il avait publié quelques nouvelles lorsqu’il fit paraître avec Leupol un ouvrage en trois volumes, la Lorraine (Nancy, 1839-1840), qui donna à son nom une certaine notoriété. Ce fut alors qu’il entreprit de faire connaître les nombreuses collaborations dont s’était servi Alexandre Dumas dans la série de romans publiés sous ce nom, avec son pamphlet Fabrique de Romans : Maison Alexandre Dumas & Cie, fabrique de romans (1845)[2], où il dénonce le fait que l’œuvre de Dumas était écrite par d’autres et contribue ainsi à faire connaître l’acception figurée du mot « nègre ». Ayant dans cet ouvrage tenu des propos injurieux, dévalorisants et volontairement racistes sur l'aspect, l'odeur, les mœurs et la nature de « nègre » d'Alexandre Dumas, ce dernier porta plainte et Eugène de Mirecourt fut condamné à six mois de prison et à une amende[3].
Il publia ensuite plusieurs romans, et fit avec Fournier un drame, Mme de Tencin, qui fut joué au Français. Sa brochure contre Alexandre Dumas lui avait inspiré l’idée de passer en revue, dans des publications analogues, toutes les célébrités de l’époque : en 1854, il commença la Galerie des contemporains, qui souleva contre lui toute la presse. Cette galerie, dans laquelle il couvre de ridicule plusieurs grandes réputations, eut un succès momentané, auquel ne nuisirent ni les disputes sans nombre, ni l’éclat des procès soulevés contre l’auteur par La Mennais, George Sand, Jules Janin, Pierre-Joseph Proudhon, Émile de Girardin, Louis Veuillot, Millaud, etc.
La Galerie des contemporains terminée en 1857, Mirecourt fonda alors le journal Les Contemporains, qui paraissait toutes les semaines et contenait dans chaque numéro un article biographique. Ce journal, dans lequel il donna pleine carrière à son humeur mordante, souleva d’aussi vives disputes et d’aussi nombreux procès dans lesquels les tribunaux se montrèrent toujours sévères à son égard. Après une série de condamnations, Les Contemporains tombèrent dans l’oubli.
Victor Hugo considérait qu’il possédait « un beau talent et un beau courage » avec un style « excellent et solide ». Théodore de Banville lui dédia, en 1846, un poème, le Mirecourt.
En 1853, il devient le promoteur du format « livre de poche ».[réf. nécessaire]
À la fin de sa vie, il entra chez les Dominicains de Ploërmel, se fit prêtre, et fut envoyé enseigner en Haïti, où il est mort.
Il eut un fils et deux filles. L'une religieuse, l'autre actrice sous le nom d'Hélène Therval, qui mourut à 32 ans.
Bien qu’elle soit riche de 80 romans et nouvelles, de 140 biographies et d’une vingtaine de pièces de théâtre, l’œuvre d’Eugène de Mirecourt est aujourd’hui largement méconnue.
Source
- Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale, t. 35, Paris, Firmin-Didot, 1861, p. 660-661.
- Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique… T. 17 Suppl. 2, par M. Pierre Larousse (p. 1597) [1]
Œuvres
- Les Contemporains, 100 volumes publiés chez Gustave Havard de 1854 à 1858, biographies satiriques des célébrités de la politique, de la littérature et des arts.
- Giacomo Meyerbeer, 1854, Éd. J.-P. Roret & Cie, Paris (dans la série Les Contemporains)
- Rothschild (1855) [2]
- Confessions de Marion Delorme (1856) [3]
- Madame Anaïs Ségalas, Paris, G. Havard, 1856 Texte en ligne
- Mémoires de Ninon de Lenclos (1857)
- La Bourse et les signes du siècle, Paris : E. Dentu et Humbert, 1863, 399 p. [4]
- Avant, pendant et après la Terreur, Paris, Dentu, 1866 (chroniqué par Zola le 12 avril 1866)
- Honoré de Balzac, Librairie des contemporains, Paris, 1869.
Lien externe
Références
- Nécrologie publiée dans le Journal de Chartres du 21 mars 1880, page 2.
- Eugène de Mirecourt, Fabrique de romans : maison Alexandre Dumas et compagnie : XIXe – XIXe siècle : 1802-1845, Paris, Editions, . (BNF 30952600).
- Cf. Sylvain Ledda, Alexandre Dumas, Folio - Éditions Gallimard, 2014, p. 246 ; Eugène de Mirecourt, Fabrique de romans. Maison A. Dumas et compagnie, Chez les Marchands de nouveauté, 1845, p. 7.