Esther Bührer

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Esther Bührer
Illustration.
En 1991.
Fonctions
Conseillère aux États
Législature 41e à 43e
Groupe politique socialiste (S)
Prédécesseur Kurt Bächtold (PRD)
Députée au Grand Conseil schaffhousois
Président du conseil en 1978
Biographie
Nom de naissance Esther Gnädinger
Date de naissance
Lieu de naissance Schaffhouse
Date de décès (à 94 ans)
Lieu de décès Schaffhouse
Nationalité suisse
Parti politique Parti socialiste
Profession Institutrice, enseignante

Esther Bührer, née le à Schaffhouse (originaire de Bibern, Hofen, Ramsen et Schaffhouse) et morte le dans la même ville, est une personnalité politique suisse, membre du Parti socialiste.

Elle est députée du canton de Schaffhouse au Conseil des États de 1979 à 1991. Elle est la première femme et le premier socialiste à y représenter son canton et également la première femme présider le Grand Conseil schaffhousois, en 1978.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Esther Bührer naît Esther Gnädinger le à Schaffhouse. Elle est originaire de quatre communes du canton de Schaffhouse : Bibern, Hofen, Ramsen et Schaffhouse. Son père, Alfred Gnädinger, est instituteur[1].

Elle épouse Hermann Bührer, enseignant à l'école cantonale, en 1954[1]. Ils ont deux fils[2].

Études et parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Elle étudie à l'école normale à Schaffhouse, puis obtient un diplôme de maîtresse secondaire à l'Université de Zurich[1].

Après avoir travaillé pendant quatre ans comme institutrice à Buchthalen (Schaffhouse) (de) de 1950 à 1954, elle enseigne jusqu'en 1957 à l'école suisse de Bogotá, en Colombie, avec son mari. Elle reprend son métier en 1970, en devenant maîtresse secondaire à Schaffhouse[1].

Mort[modifier | modifier le code]

Elle meurt le à Schaffhouse, à l'âge de 94 ans[1].

Politique[modifier | modifier le code]

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Membre du Parti socialiste, Esther Bührer est députée au Grand Conseil du canton de Schaffhouse du [3] à 1992. Elle est la première femme à le présider, en 1978[1].

Elle est élue au Conseil des États lors des élections fédérales de 1979, terminant à la deuxième place derrière le candidat de l'UDC Ernst Steiner (de), mais devant le candidat radical Erwin Waldvogel et le candidat de l'Alliance des indépendants Hans Ulrich Baumgartner (respectivement 13 684, 12 110, 11 920 et 7 328 voix). Elle bénéficie lors de sa campagne du soutien de certains députés radicaux au Grand Conseil ; selon un article des Schaffhauser Nachrichten (de), elle doit aussi son élection à la concurrence représentée par le candidat de l'Alliance des indépendants pour le candidat radical[3]. Première femme[2] et premier socialiste à représenter son canton à la chambre haute du Parlement suisse[4], elle y succède au radical Kurt Bächtold, qui ne se représentait pas[3].

Brillamment réélue à deux reprises (1983 et 1987)[3], elle siège au Conseil des États du au [5]. Elle est notamment membre de la Commission d'enquête parlementaire instituée à la suite de la démission de la conseillère fédérale Elisabeth Kopp[6]. Elle décide, pour raisons familiales, de ne pas se représenter pour un quatrième mandat en 1991, alors qu'elle était appelée à devenir la première femme à présider la chambre haute du parlement[7].

Profil politique[modifier | modifier le code]

Personnalité à fort caractère mais aux positions consensuelles, Esther Bührer jouit de sympathies jusque dans le camp bourgeois[1].

Elle se profile principalement dans les domaines de l'école, de l'éducation et du féminisme et, sur le plan national, sur les questions de politique sociale et environnementale[1]. Féministe de la première heure[1], elle est l'une des anciennes personnalités politiques qui ouvre le cortège de la Grève des femmes du 14 juin 2019 à Schaffhouse alors qu'elle se déplace en chaise roulante[2] depuis une attaque en 1997[8].

Elle est cosignataire en 1985 d'une lettre ouverte au Conseil fédéral demandant une plus grande action de la Suisse en faveur de la paix au Nicaragua[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i Eduard Joos (trad. Lucienne Hubler), « Esther Bührer » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. a b et c (de) tis, « Nachruf. Esther Bührer, 94 », NZZ am Sonntag, (consulté le ), p. 21
  3. a b c et d (de) Andreas Schiendorfer, « Esther Bührer verdankt ihre Wahl der Migros-Partei », Schaffhauser Nachrichten, (consulté le )
  4. (de) « SH: FDP verliert Sitz », Neue Zürcher Nachrichten,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  5. « Biographie de Esther Bührer », sur le site de l'Assemblée fédérale suisse.
  6. « 89.006. Événements survenus au DFJP. Rapport de la commission d'enquête parlementaire (CEP) du 22 novembre 1989 », sur Documents diplomatiques suisses 1848-1975, (consulté le )
  7. (de) Otto Piller, « Esther Bührer – eine charakterstarke und besonnene Visionärin », sur Parti socialiste suisse, (consulté le )
  8. (de) Ursula Hafner, « Abschied von einer charismatischen Frau », Schaffhauser Nachrichten,‎ , p. 19
  9. « No 1054. Lettre ouverte au sujet du Nicaragua », sur Documents diplomatiques suisses 1848-1975, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]