Erwin Giesing

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Erwin Giesing
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Erwin Giesing, né à Oberhausen le et mort à Krefeld le , est un médecin oto-rhino-laryngologiste allemand. Il est connu pour avoir été le médecin traitant d'Adolf Hitler.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires en 1926, Erwin Giesing étudie la médecine aux universités de Marburg, Düsseldorf et Cologne. Après avoir terminé ses études, il obtient son doctorat à Cologne en 1932. Il travaille ensuite comme médecin assistant à l'hôpital Rudolf Virchow à partir de 1929 et, après avoir terminé sa formation de spécialiste en médecine ORL en 1936, a travaillé comme spécialiste dans cette clinique jusqu'en 1939.

Giesing adhère au Parti National Socialiste Allemand (NSDAP) dès 1932, avant que les nazis ne prennent le pouvoir.

Il était également membre de la S.A., dans laquelle il a atteint le grade de SA-Sturmbannführer.

Après le début de la Seconde Guerre Mondiale, il fait son service militaire dans la Wehrmacht et travaille dans plusieurs Hôpitaux militaires, a partir de 1940, comme médecin-chef de réserve. Puis il devient médecin-chef de la Luftwaffe.

Attentat du 20 Juillet 1944[modifier | modifier le code]

Après au moins six tentatives échouées de tuer Adolf Hitler, Claus von Stauffenberg décide de commettre un attentat contre lui lors d'une conférence le . Son projet est de liquider dans le même temps Goering et Himmler. Stauffenberg, qui n'avait encore jamais rencontré Hitler, apporte la bombe dans une mallette qu'il place au sol avant de s'absenter pour un appel. La bombe explose et tue quatre personnes, blessant sévèrement Hitler au bras droit.

Examen médical à la suite de l'attentat[modifier | modifier le code]

Le secrétaire d’Hitler, Traudl Junge, auteur de To The Last Hour: Hitler's Last Secretary (2002), commenta à ce sujet : « Bien qu'il se sentait indemne, Hitler fit appel à un spécialiste ORL de Berlin, parce que son audition lui causait des troubles et des maux de tête. »

Erwin Giesing est donc appelé au « quartier général du Führer Wolfsschanze » pour soigner les blessures à l'oreille d'Adolf Hitler.

Le docteur Giesing découvrit que l'un de ses tympans avait explosé et l'autre était endommagé.

Giesing indiqua plus tard [a] qu'Hitler n'était pas un « homme puissant et craint » avec une personnalité « fascinante » ou même « hypnotique ». « L'impression qu'il me fit fut celle d'un homme vieilli prématurément, un homme épuisé voire exténué et essayant de conserver les vestiges de sa force d'antan. Je ne fus pas très impressionné par ses yeux et son regard prétendument pénétrant ou par sa personnalité réputée magistrale voire tyrannique, dont j'avais entendu parler dans la presse, à la radio ou par des propos rapportés. »

Le docteur Giesing fit à Hitler un examen complet[b] : « Hitler repoussa le couvre-lit et se redressa dans sa tenue de nuit afin que je puisse examiner son corps. Il était globalement quelque peu émacié et je pus détecter distinctement des flatulences (provenant de gaz intestinaux).... Les réflexes du péritoine lors des tests avec une aiguille semblaient très concluants. J'ai alors demandé à Hitler de se soumettre à un examen de contrôle neurologique, ce qu'il accepta... je ne trouvais rien d'anormal au niveau des parties génitales... La peau pâle était presque sèche sans sueur au niveau des aisselles. Les réflexes des triceps et des bras étaient bons de chaque côté, les réflexes spasmodiques sur les extrémités supérieures furent négatifs. » Hitler dit à Giesing : « J'espère que tout va rentrer dans l'ordre bien vite. Même mes crampes intestinales se calment. Je n'ai pratiquement rien pu manger les trois derniers jours donc mes intestins se sont pratiquement vidés... et j'ai pu me reposer... merci de jeter un œil au niveau de mon nez et d'y mettre vos trucs de cocaïne. »

Giesing put examiner Hitler de très près : « Il était une figure politique bien trop puissante et bien trop convaincue de la justesse absolue de ses opinions, et il n'aurait jamais toléré personne d'aussi intelligent ou éclairé près de lui. Il avait la simple croyance qu'il comprenait mieux les choses, et qu'il pouvait faire les choses mieux que quiconque. J'ai observé comment il se contrôlait — et se concentrait durant nos conversations d'alors... des différences d'opinions ont surgi, mais quiconque... avait la malchance d'apporter de mauvaises nouvelles tombait... avec un discrédit certain mettant en péril sa position et son futur... Hitler était convaincu presque exclusivement par les statistiques et il adorait que les choses lui soient présentées en pourcentages ou d'autres éléments chiffrés. »

Heinrich Himmler avertit Hitler qu'il était en danger de se faire empoisonner par ses docteurs. Après que les médecins accompagnateurs d'Hitler Karl Brandt et Hanskarl von Hasselbach eurent critiqué les pratiques de traitement de son médecin personnel Theo Morell, Giesing, en tant qu'initiateur de la dispute des médecins, fut démis de ses fonctions de médecin accompagnateur aux côtés de Brandt et Hasselbach début octobre 1944.

Ils furent remplacés sur recommandation de Himmler par le physicien SS Dr Ludwig Stumpfegger.

Linge, le valet d’Hitler, souligna : « Hitler n'acceptait des médicaments que venant de moi. Sa méfiance devenait excessive. Depuis le début d'octobre, il pouvait entendre la teneur de propos murmurés à cinq ou six pas de distance, mais cela ne soulageait en rien ses soupçons, ce qui rendait la vie de tous infernale. Si je n'avais pas eu les nerfs solides, j'aurais eu du mal a gérer tout cela. »

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Après la fin de la guerre, il fut arrêté par l'armée des États-Unis et interrogé à plusieurs reprises sur les maladies d'Hitler. Le 12 juin 1945, il soumit un « rapport sur le traitement » à Hitler à l'unité de renseignement militaire américaine et en novembre 1945 un autre rapport.

En mars 1947, il est libéré. Il a ensuite rejoint sa famille à Krefeld, où il s'est établi comme médecin ORL.

Il a ensuite donné des entrevues à des auteurs révisionnistes historiques tels que David Irving et Werner Maser, ainsi que des informations à la télévision sur les maladies d'Hitler, récits que les témoins et historiens contemporains qualifient parfois de peu crédibles.

Il meurt à Krefeld le 22 mai 1977.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Journal de Erwin Giesing, entrée du 11 novembre 1945. My impression on meeting Hitler for the first time on 22 July 1944 was not of a “powerful and feared man” with “fascinating” or even “hypnotic” personality. The impression he made on me was of a prematurely old, almost depleted and exhausted man trying to keep going on the vestiges of his strength. I was not impressed very much by his allegedly penetrating eyes or his predicted masterful or even tyrannical personality which I had expected from the press, radio, personal accounts and the reports of others...
  2. Déclaration d’Ejrwin Giesing du 12 juin 1946.

Références[modifier | modifier le code]

  • Hans-Joachim Neumann, Henrik Eberle: War Hitler krank? – Ein abschließender Befund. Lübbe-Verlag, Bergisch Gladbach 2009, (ISBN 978-3-7857-2386-9).
  • Traudl Junge avec la collab. de Melissa Müller (trad. de l'allemand par Janine Bourlois), Dans la tanière du loup : les confessions de la secrétaire de Hitler [« Bis zur letzten Stunde : Hitlers Sekretärin erzählt ihr Leben »], Paris, Jean-Claude Lattès, , 307 p. (ISBN 2-7096-2643-8)
  • Anton Joachimsthaler: Hitlers Ende. Legenden und Dokumente. Bechtermünz Verlag, Augsburg 2000, (ISBN 3-8289-0285-5).