Erich Isselhorst

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Erich Isselhorst
Naissance
Saint-Avold, Alsace-Lorraine
Décès (à 42 ans)
Strasbourg, France
Origine Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Allégeance Troisième Reich
Arme Waffen-SS
Grade Standartenführer (1944)
Années de service 1933 – 1945
Commandement Kommandeurs der Sicherheitspolizei und des SD (KdS)
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Ritterkreuz des Eisernen Kreuzes mit Eichenlaub und Schwertern
Autres fonctions Befehlshaber der Sicherheitspolizei und des SD (BdS)

Erich Isselhorst ( 1906-1948) est un juriste allemand, cadre du NSDAP. Standartenführer de la Waffen-SS, il fut chef de la Gestapo à Erfurt, Cologne, Klagenfurt et Munich.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et carrière[modifier | modifier le code]

Fils d'un sergent du 69e Feldartillerie-Regiment, un régiment lorrain du XVIe Armee-Korps, Erich Heinrich Georg Isselhorst naît le , à Saint-Avold, ville animée d'Alsace-Lorraine. Trop jeune pour s’être battu pendant la Première Guerre mondiale, Isselhorst nourrit un sentiment de revanche à l'encontre de la France. Après son Abitur, passé en , Erich Isselhorst fait des études de droit à Munich et Cologne. Docteur en 1931, il devient Rechtsreferendariat, Assistant de justice, auprès de la Cour de Düsseldorf. Il publie ses travaux en 1932[1]. Il se marie le . Comme son compatriote Theodor Berkelmann, Isselhorst se tourne naturellement vers le NSDAP. En , il s'inscrit au parti, devenant conseiller juridique de la section locale de Düsseldorf-Friedrichstadt. En , il devient membre de la Nationalsozialistischer Rechtswahrerbund, ou BNSDJ, l'association des juristes nazis. En , il rejoint les SA, puis la SS. Il intègre la Gestapo en à Berlin. Il poursuit sa carrière à Erfurt, Cologne, Klagenfurt et enfin Munich, gravissant rapidement les échelons hiérarchiques. Sous-lieutenant en 1935, premier lieutenant en 1936, il passe Sturmbannführer, commandant, en 1938. Chef de la Gestapo de Cologne lors de l'Anschluss, il est affecté provisoirement à Klagenfurt en Autriche, avant d'être muté à Munich en .

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Chef de la Gestapo de Munich au début de la Seconde Guerre mondiale, Erich Isselhorst est promu Obersturmbannführer en 1941. En , après une sanction disciplinaire, il est affecté sur le front russe, pour prendre la direction des sections I et II de l'Einsatzgruppe B, à Smolensk. Du printemps 1942 à l'été 1943, il y commande les Einsatzkommandos 1 et 8, au sein de l' Einsatzgruppe A, stationné à Krasnogvardeïsk, près de Leningrad.

Isselhorst dirige ensuite la Sicherheitspolizei dans l'oblast de Minsk, commandant le Sonderkommando 1b de l'Einsatzgruppe A. De retour à l'ouest fin 1943, Erich Isselhorst est nommé Befehlshaber, gouverneur, de la Sicherheitspolizei à Strasbourg. À ce poste, il est promu Standartenführer en 1944. Il ordonne notamment l'exécution systématique des résistants membres du réseau Alliance[2], ce qui donne lieu à l'exécution sommaire de 108 membres de ce réseau au camp de concentration du Struthoff, tués et incinérés dans la nuit du 1er au 2 septembre[3],[4], mais également à plusieurs autres exécutions collectives dans d'autres villes ou prisons allemandes. Il fait appliquer également les ordres d'exécution de Hitler, tel l'ordre Commando durant l'opération Waldfest, en faisant exécuter les membres du Special Air Service prisonniers après l'opération Loyton, ainsi que d'autres prisonniers, civils ou militaires.

La région ayant été libérée par les troupes alliées, Isselhorst est affecté dans un service de la Reichssicherheitshauptamtes, l'Office central de la sécurité du Reich, à Berlin. Peu avant la fin de la guerre, en , Isselhorst prend la tête d'un Waffen-SS-Gruppe, près de Jachenau en Bavière. Le , Isselhorst est fait prisonnier à Sachenbach.

Après guerre[modifier | modifier le code]

Interné dans diverses prisons et centres de détention à Augsburg, Karlsruhe, Heidelberg, Frankfurt-Oberursel, Dachau et Stuttgart-Zuffenhausen, Isselhorst est transféré à Wuppertal en . Dans une note, qu'il écrit en 1947, Isselhorst affirme qu'il est devenu nazi, pour lutter contre la menace bolchevique. Jugé par les autorités militaires françaises pour crime de guerre[5], Erich Isselhorst est condamné à mort et fusillé à Strasbourg, le .

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. [1]
  2. Mémorial de l'Alliance, p. 56.
  3. Mémorial de l'Alliance, p. 47.
  4. Selon Alain Guérin, d'autres — comme Jacques Granier, auteur de Schrimeck, un camp de concentration — situent ce massacre la nuit suivante (Guérin 2010, p. 646).
  5. Biographie et photographie sur olokaustos.org

Sources[modifier | modifier le code]

  • Hermann-J. Rupieper/Alexander Sperk (dir.): Die Lageberichte der Geheimen Staatspolizei zur Provinz Sachsen 1933–1936, Bd. 3: Regierungsbezirk Erfurt. Mit ergänzenden Materialien bearbeitet, eingeleitet und erläutert von Alexander Sperk, Halle (Saale) 2006.
  • Association Amicale Alliance, Mémorial de « l'Alliance », Paris, Durassié et Cie, , 80 p. (lire en ligne [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Marie-Madeleine Fourcade, L'Arche de Noé, t. 1, Paris, éditions Fayard, coll. « Le Livre de poche » (no 3139), (réimpr. 1998) (1re éd. 1968), 414 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Marie-Madeleine Fourcade, L'Arche de Noé, t. 2, Paris, éditions Fayard, coll. « Le Livre de poche » (no 3140), (réimpr. 1998) (1re éd. 1968), 446 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alain Guérin (préf. Marie-Madeleine Fourcade, Henri Rol-Tanguy), Chronique de la Résistance : La Résistance : Chronique illustrée (1930-1950), Place des éditeurs (Livre-Club Diderot), (1re éd. 1972-1976), 1812 p. (ISBN 978-2-258-08853-5). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes[modifier | modifier le code]