Elizabeth Roger's Virginal Book
Le Elizabeth Roger's Virginal Book est un recueil de 112 pièces pour virginal, compilé en Angleterre au milieu du XVIIe siècle par une personne ou des personnes encore inconnues.
Manuscrit
[modifier | modifier le code]Le manuscrit est un folio contenant 94 pièces pour clavier et 18 leçons de chant (vocal Lessons). La première page porte l'inscription « Elizabeth Rogers hir virginall booke. Ffebruary ye 27 1656 ». La signification de la date est inconnue. Sur la même page est écrit « Elizabeth Fayre ». On a suggéré que ces deux Elizabeth étaient la même personne, avant et après son mariage, mais on ne peut être affirmatif. Les initiales « EF » figurent sur la couverture.
Parmi les quatre différentes mains qui ont été distinguées, il y a :
- Main une : nos 1 à 65, puis 77 à 94. Il s'agit sans doute d'un scribe ou d'un professeur de musique.
- Main deux : 66 à 76, 95 à 104, 107 à 109. On peut en comparant avec la signature du folio 1 attribuer à Elizabeth elle-même la copie de cette partie.
- Main trois : 105 et 106. Semble de la main assurée d'un professionnel enseignant le chant.
- Main quatre : 110 à 112.
S'y trouve cité un certain John Tillett qui doit avoir été un des possesseurs du manuscrit. Il a ajouté quelques extraits poétiques et une note concernant l'accord de la viole de gambe.
Le verso de la page de titre contient une table des morceaux, elle est incomplète puisqu'elle ne contient les titres que des nos 1 à 18, 20 à 65 et 77 à 94. En outre, elle indique quatre titres disparus : Preludium, An Almaine, Philena et Corrante[1]. Au folio 60 on trouve une table incomplète des Vocal Lessons nos 95 à 105, 107 à 110.
Le manuscrit, acquis le , est conservé à la British Library et catalogué Additional Manuscript 10337. Il a subi une restauration en 1949. L'American Institute of Musicology a publié l'édition de George Sargent en 1971[2].
Contenu
[modifier | modifier le code]Les pièces contenues dans le manuscrit sont relativement simple d'exécution et sont écrites pour un amateur. Il propose des mélodies populaires, des mouvements de danses et des pièces vocales. Sur 94 pièces pour clavier et 18 leçons de chant, 25 pièces sont fondées sur des mélodies. Aucune des pièces ne cite le nom du compositeur et seulement quelques pièces vocales sont attribuées ; mais, grâce à d'autres sources beaucoup d'auteurs sont identifiés. Il contient des pièces de William Byrd avec sa Battel datant d'environ 1591 (12 pièces), Orlando Gibbons, Henry Lawes et son frère William, Robert Johnson et Nicholas Laniere (1588-1666). Quelques pièces sont attribuées à Thomas Strengthfield, qui n'est pas connu par ailleurs, mais a sans doute été le maître de musique d'Elizabeth Roger. D'autres morceaux sont attribuées à Richard Balls (mort vers 1622), un musicien public (wait) de Londres, et John Wilson (1595-1674), qui fut son remplaçant.
La datation de composition des pièces est étalée sur une période allant du règne d'Élisabeth Ire (deuxième moitié du XVIe siècle), à la restauration de Charles II en 1661.
Les compositions sont courtes et dépassent rarement la page.
- Sir Thomas Fairfax's March [folio 2][2]
- Nan's Masque (Orlando Gibbons) [folio 2v] Une pièce intitulée The Wooing Nan était une jig très populaire sous l'ère élisabéthaine. Le morceau peut en être une courte adaptation qui figure aussi dans le Manuscrit Cosyn sous le nom de French Almaine, avec l'attribution à Gibbons.
- Almaine [folio 2v]
- The Fairest Nymphs the Valleys or Mountains Ever Bred [folio 3]
- The Scots March [folio 3v]
- Prince Rupert's March [folio 4] cf. n° 66 : la mélodie étant la même.
- One of the Symphonies [folio 4v]
- One of the Symphonies (William Lawes) [folio 5] Il s'agit d'une transcription pour clavier d'une des symphonies de The Triumph of Peace.
- Sarabande [folio 5v]
- When the King enjoys his own again [folio 5v] Cette mélodie était un chant de raliment des royalistes pendant la guerre civile, jusqu'à la restauration.
- Almaine [folio 6]
- A Trumpet tune [folio 6v]
- Essex's last goodnight [folio 7]
- Almaine by Thomas Strengthfield [folio 7]
- The Corrant to the last Almaine by Thomas Strengthfield [folio 7v]
- Rupert's Retraite [folio 7v]
- Almaine by Thomas Strengthfield [folio 8]
- Corrant to the former Almaine by Thomas Strengthfield [folio 8b]
- [sans nom] [folio 8b] La pièce n'est pas listée dans l'index.
- The Nightingale [folio 9v] cf. no 59 : Mock-Nightingale.
- Corrant Bear
- Selebrand Beare
- Corrant Beare
- Almaine
- Courant
- Courant Beare
- Courant Beare
- The Battle (William Byrd) : The Soldiers Summons (nos 28 à 39)
- The March of Foot
- The March horse
- The Trumpets
- The Irish March
- Bagpipes
- The Drum and Flute
- The Martch to the Fight
- Tarra-tantarra
- The Battel Joined
- Retrait
- The Burying of the Dead
- The Souldiers delight
- Courant
- Sarabande
- A Masque
- Courant
- Sarabande
- Lie still my Dear (destiné au chant avec la portée de voix)
- The Chestnut
- Cloris Sighed (destiné au chant avec la portée de voix)
- Now ye Spring is come (destiné au chant avec la portée de voix)
- Oh Jesu meek (destiné au chant avec la portée de voix)
- Courant
- Courant
- Masque
- Corrant
- Almaygne
- Lupus Ayre (Thomas Lupo ?)
- Could thine incomparable eye (destiné au chant avec la portée de voix)
- Almaine : Mr. Johnson
- Mock-Nightingale
- What if the King should come to the City
- The Kings Complaint
- Almaygne
- Corrant
- Selebrand
- My delyght
- A Scotts Tuen
- An Irish Toy
- Allmayne
- The Spaniard
- [sans nom]
- Selabrand
- The Phoenix
- The faithfull Brothers
- A Courant
- This soldier loves (destiné au chant avec indication voix I, voix II et chœur)
- Carron o carron (Charon) (destiné au chant avec indication voix I, voix II)
- A horn pipe
- Almaine
- Courant by Thomas Strengthfield
- Selebrand
- Almaine
- Corant
- Almaygne
- I wish no more (Nicolas Laniere) (destiné au chant avec la portée de voix)
- [sans nom]
- Sarabande
- Love is strange (folio 42b)
- Almaine Mercure
- Glory of the North
- Almaine
- Mercury
- Corrant
- Corrant
- Phill : Porters Lamentation
- Psalme 42 (William Lawes) Début des Vocal Lessons
- Must your fair inflaming eye
- Since 'tis my fate
- No flattring pellow
- Baloo, my boy
- I'll wish no more
- Dearest love, I do not go
- No no ! I tell ye no
- O that myne Eyes
- Yes I could love
- Let God, the God of Battle Rise
- Sing to the king of kings (Wiliam Lawes)
- Psalme 39. verse 12 (William Lawes)
- I prithee sweet (Henry Lawes)
- Fire ! Fire ! (Nicholas Laniere, poème de Thomas Campion)
- Come, you pretty false-eyes Wanton (Thomas Campion)
- All you forsaken lovers, Come
- Think not, dear love (William and Henry Lawes)
Édition
[modifier | modifier le code]- Elizabeth Rogers hir Virginall Booke, édité par Charles J.F. Cofone. Dover, New York 1975, réd. 1982. (ISBN 0-486-23138-0). Précédé d'une introduction savante, mais en anglais et de quelques reproduction du manuscrit (couverture, nos 87, 69 et 103). La transcription du texte est modernisée.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- À noter qu'une copie du manuscrit datant du milieu du XVIIIe siècle (New York Public Library Dextel MS 5609) ne reprend pas non plus ces morceaux manquants.
- George Sargent, Elizabeth Rogers' Virginal Book 1656, American Institute of Musicology, (lire en ligne [PDF]) – Table de l'édition moderne et les deux premières pièces.