Dentaneosuchus crassiproratus

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Dentaneosuchus

Dentaneosuchus crassiproratus
Description de cette image, également commentée ci-après
Les ossements trouvés à Réalmont.
41.2–37.8 Ma
2 collections
Classification Paleobiology Database
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Reptilia
Super-ordre Crocodylomorpha
Sous-ordre  Notosuchia
Clade  Sebecosuchia
Clade  Sebecia
Famille  Sebecidae

Genre

 Dentaneosuchus
Martin (d) et al., 2023

Espèce

 Dentaneosuchus crassiproratus
(Astre (d), 1931)

Synonymes

  • Atacisaurus crassiproratus Astre, 1931
  • Iberosuchus crassiproratus (Godinot et al., 2018)

Dentaneosuchus crassiproratus, unique représentant du genre Dentaneosuchus, est une espèce fossile de crocodilomorphes adaptée à un mode de vie terrestre. De très grande taille, ces carnassiers vivaient en Europe pendant l'Éocène moyen et étaient probablement les superprédateurs de cet écosystème.

Classification[modifier | modifier le code]

Dentaneosuchus crassiproratus.
Dentaneosuchus crassiproratus.

L'espèce type du genre, Dentaneosuchus crassiproratus, a été décrite en 1931 par le naturaliste français Gaston Astre (d) (1896-1975) sous le protonyme Atacisaurus crassiproratus[1] sur la base d'un fragment de mâchoire découvert à Issel, dans le département de l'Aude, en France[2].

Il existait des membres du clade Ziphosuchia en Europe pendant le Crétacé, appartenant aux genres Ogresuchus et Doratodon. Cependant, les importantes différentes morophologiques font que Dentaneosuchus n'est probablement pas leur descendant, il semble beaucoup plus proche des Notosuchiens sud-américains. Sa présence en Europe est difficile à expliquer[3].

Renommage[modifier | modifier le code]

En 2023, Jeremy E. Martin (d) et son équipe (Yohan Pochat-Cottilloux (d), Yves Laurent (d), Vincent Perrier (d), Emmanuel Robert (d) et Antoine (d)) redécrivent un spécimen presque complet et renomment l'espèce sous le taxon Dentaneosuchus crassiproratus[4].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom générique, Dentaneosuchus, est la combinaison de dentaneo qui signifie « effrayant ou qui montre les dents », suivi du suffixe suchus propre au crocodiliens.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Dentaneosuchus crassiproratus était un crocodilomorophe, mais pas un crocodilien : c'est-à-dire que ses plus proches parents actuels sont des crocodiles, mais il est plus éloigné d'eux que les crocodiles ne sont les uns des autres. C'était un prédateur terrestre, et sans doute le plus grand en Europe pendant cette période. Il était d'une taille très proche de son parent Barinasuchus, qui vivait en Amérique du Sud pendant la même période et est considéré comme le plus grand prédateur terrestre depuis l'extinction K-T[4].

Dentaneosuchus est zyphodonte, c'est-à-dire que ses dents sont adaptées à la prédation sur la terre ferme. Les crocodiles aquatiques ont des dents de forme coniques, qui servent à immobiliser la proie pour l'emmener sous l'eau (elle meurt alors par noyade). Chez Dentaneosuchus, les dents ont une forme beaucoup plus aplaties et présente des serrations, ce qui permet de tuer une proie par perte de sang. C'est un caractère qu'il partage avec les autres Notosuchiens[5], et qui a aussi évolué, indépendamment, chez d'autres suchiens ayant évolué vers un mode de vie tout ou partie terrestre, dont Postosuchus au Trias, Boverisuchus pendant l'Éocène, Mekosuchus plus récent, et, dans une moindre mesure, chez une espèce contemporaine, le caïman de Schneider[6].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Publications originales[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Astre 1931, p. 41-42
  2. (en) Francisco Ortega, Angela D. Buscalioni et Zulma Gasparini, « Reinterpretation and new denomination of Atacisaurus crassiproratus (Middle Eocene; Issel, France) as cf. Iberosuchus (Crocodylomorpha, Metasuchia) », Geobios, vol. 29, no 3,‎ , p. 353–364 (DOI 10.1016/S0016-6995(96)80037-4, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Jeremy E. Martin, Yohan Pochat-Cottilloux, Yves Laurent et Vincent Perrier, « Anatomy and phylogeny of an exceptionally large sebecid (Crocodylomorpha) from the middle Eocene of southern France », Journal of Vertebrate Paleontology,‎ (ISSN 0272-4634 et 1937-2809, DOI 10.1080/02724634.2023.2193828, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b Martin et al. 2023, p. e2193828
  5. (en) Diego Pol, Paulo M. Nascimento, Alberto B. Carvalho et Claudio Riccomini, « A New Notosuchian from the Late Cretaceous of Brazil and the Phylogeny of Advanced Notosuchians », PLoS ONE, vol. 9, no 4,‎ , e93105 (ISSN 1932-6203, PMID 24695105, PMCID PMC3973723, DOI 10.1371/journal.pone.0093105, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Christopher A. Brochu, « Phylogenetic relationships of Palaeogene ziphodont eusuchians and the status of Pristichampsus Gervais, 1853 », Earth and Environmental Science Transactions of the Royal Society of Edinburgh, vol. 103, nos 3-4,‎ , p. 521–550 (ISSN 1755-6910 et 1755-6929, DOI 10.1017/S1755691013000200, lire en ligne, consulté le )