Christophe-Jacques de Sévigné

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Christophe-Jacques de Sévigné
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Christophe-Jacques de Sévigné (, Rennes), est un navigateur français. Pour se distinguer l'un de l'autre, Christophe-Jacques de Sévigné prenait le titre de chevalier de Monmoron, et son frère Jacques-Christophe celui de chevalier de Sévigné.

Origine[modifier | modifier le code]

Il est né le et baptisé[1] le dans l'église Saint-Étienne de Rennes. Il est le fils de Renaud de Sévigné et de Gabrielle du Bellay.

Biographie[modifier | modifier le code]

Comme son demi-frère Gabriel, et son frère Jacques-Christophe, il entre dans la marine. Il obtient sa nomination au grade d'enseigne de vaisseau en 1666. Comme son frère, il est à Brest au commencement de l'année 1671[2]. Il en est de même en 1671[3].

Guerre de Hollande[modifier | modifier le code]

En 1672, lors de la Guerre de Hollande, le sieur de Montmoron est enseigne à bord du Rubis, vaisseau de 3e rang, armé de 48 canons, fort de 310 hommes et commandé par Louis Le Roux d'Infreville. Il participe à la Bataille de Solebay. Au retour de cette campagne, Christophe-Jacques de Sévigné et son frère étaient revenus à Brest[4]. Au commencement de , les deux frères de Sévigné deviennent, à quelques jours d'intervalle, promus l'un comme l'autre au grade de lieutenant. Christophe-Jacques est appelé sur le Téméraire où il retrouve comme capitaine Louis Le Roux d'Infreville. En 1674, il est attaché au port de Brest. En 1675, il prend part à plusieurs expéditions sur mer.

Pendant l'hiver de 1676 à 1677, il est à l'expédition de Cayenne. Au printemps de 1678, il est lieutenant sur le Bon, et participe à la victoire de François Louis Rousselet de Châteaurenault sur une escadre hollandaise chargée de porter des secours à Messine. Il est nommé capitaine de vaisseau le .

Campagnes maritimes[modifier | modifier le code]

En 1684 et en 1686, il commande en second, le Cheval marin. Dans le testament de son demi-frère René-François, il est indiqué comme presque toujours en mer pour le service et sur les vaisseaux du Roy. Il hérite de ce dernier du château du Coudray, et du Manoir du Vauberger.

Envoyé au commencement de 1688 du port de Toulon au port de Brest, il est retenu à Brest par son nouveau service jusqu'au mois de juin. Les deux frères se rendent dans leurs terres du Coudray à partir de juin, et y passent l'été. Christophe-Jacques reprend son service à Brest en .

Guerre de la Ligue d'Augsbourg[modifier | modifier le code]

En 1689, il est nommé capitaine en second du Glorieux, commandé par Joseph Andrault de Langeron lors de la Guerre de la Ligue d'Augsbourg.

Au mois de , il reçoit le commandement du Sage[5]. Son vaisseau est désigné pour faire partie de l'escadre de dix vaisseaux que Ferdinand de Relingue devait emmener à Dunkerque pour de là tenir la mer pendant tout l'hiver et croiser dans la Manche.

Le , il reçoit le commandement du Palmier[6]. Il contient 206 hommes et 34 canons. Dans les derniers jours de juin, il doit abandonner le commandement du vaisseau Le Palmier pour prendre celui de la frégate la Vipère.

Pendant que son frère contribuait ainsi à la Bataille du cap Béveziers, il prend part lui aussi, bien que sur un autre théâtre aux opérations navales de cette même campagne. Destiné d'abord à servir dans la flotte d'Anne Hilarion de Costentin de Tourville avec son vaisseau le Palmier[7], il est laissé dans la rade de Brest pour y commander quatre vaisseaux, y compris le sien[8] et qui ne devaient rejoindre la flotte qu'un peu plus tard[9].

La flotte, gênée par le mauvais temps et les vents contraires, après quelques jours de navigation dans l'Océan et dans la Manche, avait été obligée de revenir à Brest pour s'y mettre à l'abri dans la rade ; puis le 23, elle s'était remine définitivement en mer. Mais en dépit des ordres pressants du ministre, les vaisseaux du sieur Montmoron étaient encore loin d'étre prêts, ce qui obligea leur commandant à assister, à son grand regret, au départ de la flotte de Tourville, sans pouvoir la suivre[10].

Il est donc déchargé du commandement du Palmier pour prendre celui de la Vipère qui devait faire partie d'une escadre placée sous les ordres de Job Forant à qui le Roi venait de confier la double mission, d'abord d'escorter jusqu'en Irlande un convoi de ravitaillement puis de croiser dans la Manche de Saint-Georges[11]. Monté sur le Palmier, Forant quitte Brest avec une partie de son escadre vers le et, arrive au bout de quelques jours à Kinsale. Il n'a pu emmener avec lui la Vipère et quelques autres frégates qui, faute sans doute d'un équipement suffisant, étaient toujours à Brest. Une fois arrivé à Kinsale, Forant devant presque aussitôt repartir pour Limerick, écrit au ministre Jean-Baptiste Colbert de Seignelay pour le supplier d'ordonner que le sieur de Montmoron, avec les autres frégates qu'il avait laissées à Brest vint aussi le ce rejoindre dans ce pays[12].

À la suite des événements qui venaient de se passer en Irlande, et avaient nécessité la transformation de l'escadre de Forant en une véritable flotte par l'adjonction de nouveaux vaisseaux, le commandement de l'expédition était passé à Louis Le Roux d'Infreville, sous lequel sert de Sévigné. La Vipère est un des bateaux qui arrivent à Limerick vers la fin d'août[13].

Christophe-Jacques de Sévigné et son frère semblent avoir pris part l'un comme l'autre aux diverses opérations maritimes en 1691: Christophe-Jacques est sur le Terrible où, sous le sieur de Vaudricourt, capitaine en premier, il remplit les fonctions de capitaine en second. Le Terrible est au nombre des vaisseaux désignés en août pour l'escadre de François Louis Rousselet de Châteaurenault qui doit retourner en Irlande. Le bateau est désarmé à Brest fin septembre. Le précédent, le « sieur de Sévigné-Monmoron » est déjà comme capitaine en second du Vermandois dont le capitaine en premier est le sieur de Vaudricourt[14].

Désigné de son côté dès le mois de pour faire les fonctions de capitaine en second sur le Conquérant sous Pierre Guérusseau du Magnou, capitaine en premier, Christophe-Jacques de Sévigné se trouve placé dans la seconde escadre de Brest commandée directement par Anne Hilarion de Costentin de Tourville. Il participe à la Bataille de la Hougue.

Bataille de Lagos, huile sur toile de Théodore Gudin

En 1693, après un passage au Château du Coudray[15], il est choisi par le Roi pour servir en qualité de capitaine en second sur le Brillant, commandé par le commandeur de Combes. Le Brillant fait partie de l'expédition[16] dirigée par Tourville, qui mène à la Bataille de Lagos.

Une fois les deux flottes réunies après la Bataille de Lagos, Tourville prend le commandement suprême, et effectue un remaniement dans la composition des escadres : Christophe-Jacques de Sévigné, avec son vaisseau le Brillant prend place directement dans la division et dans l'escadre de Tourville, pour être désarmé à Brest. En 1694, Christophe-Jacques de Sévigné ne reçoit aucun commandement actif. Il semble être resté à Brest, qui au mois de juin, sous les ordres de Langeron est défendue contre les Anglais. Il sert en 1695 sur le port de Brest[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Il eut pour parrain « Messire Christophe Budes, seigneur du Tertre-Jouan, conseiller au Parlement de Rennes », et pour marraine « demoiselle Anne de Sévigné », fille unique de Renaud, née de son premier mariage
  2. Quittance donnée par lui le 22 janvier de ses appointements « d'enseigne d'un des vaisseaux du Roy pendant les mois d'août, septembre, octobre, novembre et décembre dernier 1670 »
  3. Les deux frères de Sévigné sont à Brest où, comme « enseignes entretenus dans ce port », chacun d'eux donne, en mai et en novembre, quittance de ses appointements pendant les mois précédents
  4. Ils avaient pendant les derniers mois de 1672, donné l'un et l'autre à plusieurs reprises quittance de leurs appointements.
  5. Son état-major se compose du sieur du Coudray, lieutenant, et des sieurs de la Rochejançay et de Beauvau du Rivau, enseignes.
  6. Son état-major se compose du sieur de Beauregard, capitaine de frégate légère ; le sieur de Mimard, lieutenant, le sieur de Bricart, lieutenant de frégate légère, enfin le sieur Bourgart, du même gradée. Plus tard, le sieur Bochard de Scarron, est remplacé par le sieur de Sainte-Marthe.
  7. Quand celle-ci au commencement de juin mit à la voile pour la première fois.
  8. Dont l'équipement n'était pas sans doute tout à fait terminé.
  9. Lettre adressée à Sévigné de Versailles le 17 juin par le ministre Jean-Baptiste Colbert de Seignelay :
    • « A Monsieur de Sévigné. A Versailles, le 17 juin 1690.
    • Monsieur,
    • Comme il est de la dernière importance pour le service du Roy que les vaisseaux le Flamand, l'Eole, le Capable et le Palmier qui sont restés dans la rade de Brest sous votre commandement, joignent incessamment l'armée navalle, S. M. m'a ordonné de vous escrire que son intention est que vous mettiez promptement à la voille pour vous rendre dans l'endroit qui vous a été marqué par M. de Tourville. J'espère que vous ne perdrez pas un moment pour cela et que S. M. aura la satisfaction d'apprendre au plus tôt la nouvelle de votre départ. Je suis, » etc
  10. Lettre adressée à Sévigné de Versailles le 22 juin par le roi « Monsieur de Sévigné-Montmoron, ayant estimé du bien de mon service de donner au sieur Forant, chef d'escadre de mes armées navales, le commandement du vaisseau Le Palmier et vous fais cette lettre pous vous dire que vous ayiez à le luy remettre et à monter ma frégate la Vipère. Sur ce. je prie Dieu qu'il vous ayt, Monsieur de Sévigné-Monmoron, en sa sainte garde... » '.
  11. Archives nationales, Marine. B/2, 72, f. 125 : Mémoire servant d'instruction au sieur Forant, chef d'escadre des armées navales du Roi (Marly, 22 juin] Voir aussi ibidem la Liste des vaisseaux que le Roy veut estre armés pour croiser dans la Manche de St-Georges sous le commandement du sieur Forant, chef d'escadre de ses armées navales ». Parmi ces vaisseaux, figure La Vipère avec le sieur de Sévigné-Montmoron comme capitaine.
  12. A Versailles, le 30 juillet 1690. « Monsieur,
    • Le Roy ayant esté informé que M. Forant est parti de Kinsal avec les frégates qui son sous sont commandement pour se rendre à Limerick, l'intention de S. M. est que vous mettiez promptement à la voile pour l'y aller rejoindre avec les frégates la Vipère, la Mutine, le Soleil d'Afrique, le Marin, la Badine, la Fée, la Charmante, le Comte de Révoil, et les deux bruslots et les deux flûtes que M. Desclouzeaux a eu ordre de préparer, et que vous fassiez la plus grande diligence que vous pourrez. Je suis bien aise de vous dire qu'en exécutant promptement ces ordres, vous rendrez un service considérable et très agréable à S. M., et que j'aurai soin de l'en faire souvenir lorsque l'occasion se présentera de vous faire plaisir. Il faut pendant votre route que vous naviguiez avec précaution et que vous passiez au cap de Clare pour éviter la rencontre des vaisseaux de guerre anglais qui sont à présent sur les côttes d'Irlande »
  13. Au moment où Guillaume III d'Orange-Nassau levait le siège de cette ville. La Vipère contribua certainement à ramener en France une partie des troupes françaises et irlandaises qu'avait commandées Lauzun.
  14. Ancien commandant du Terrible.
  15. 27 janvier 1693, « messire Christophe-Jacques de Sévigné, chevalier de Monmoron », parrain en l'église de la Bazouge avec « dame Marie-Anne de Mescan, épouse de Messire Jacques- Christophe de Sévigné, comte dudit lieu, demeurant de présent en leur chasteau du Coudray, paroisse de Seint-Denis-du-Maine », de Jacquine-Marie Raison
  16. Le Brillant fait partie de l'escadre d'avant-garde sous François Louis Rousselet de Châteaurenault et dans la division de Ferdinand de Relingue. Il part de Brest le 26 mai.
  17. En septembre, on lui voit donner quittance de la somme de 150 livres à lui ordonnée pour ses appointements pendant le mois de juillet

Sources[modifier | modifier le code]