Renaud de Sévigné

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Renaud de Sévigné
Biographie
Naissance
Décès
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Château de Montmoron (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Famille
Conjoint
Renée du Breil (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
Propriétaire de
Château de Montmoron (d), château du Coudray, manoir du VaubergerVoir et modifier les données sur Wikidata
Blason

Renaud de Sévigné, comte de Montmoron, né en 1592, mort le au château de Montmoron, est un magistrat français.

Il s'agit d'un membre de la famille de Sévigné.

Biographie[modifier | modifier le code]

Au lieu de suivre, comme ses ancêtres, la carrière des armes, il devient magistrat, et, tout jeune encore, entre au Parlement de Bretagne, où il se fait recevoir conseiller dès le .

En , il épouse Bonaventure Bernard de la Turmelière, dame de La Bouëxière, fille du maire de Nantes Pierre Bernard. Il reste veuf avec un fils et une fille nés de leur mariage:

  • Charles, né en 1622
  • Anne, née en 1624.

Il se remarie en avec Gabrielle du Bellay. Il a de sa seconde union :

En 1627, à l'occasion du mariage de sa fille Gabrielle avec Renaud de Sévigné, seigneur de Monmoron, Radegonde des Rotours avait donné à celle-ci en avancement d'hoirie la maison et terre seigneuriale de Vauberger, situées en la paroisse de Saint-Denis-du-Maine, avecq la mestairie du Boullay et partie de celle de la Dorbellière.

En 1637, Renaud de Sévigné devient au droit de sa femme seigneur du Coudray. On voit à partir de 1640 quelques actes montrant Renaud de Sévigné agissant en qualité de seigneur propriétaire.

Renaut de Sévigné ne faisait dans ses possessions du comté de Laval que des séjours passagers ; sa principale résidence était à Rennes[7] où le retenait, du mois de février au mois d'août, sa charge de conseiller au parlement de Bretagne.

En 1650, pendant un séjour fait par le couple, le seigneur de Montmoron et sa femme font venir Me Martin Raison en leur manoir et là, avec l'assistance de son ministère, invoquant l'amitié conjugale qu'ils se portaient mutuellement, s'étaient fait a don mutuel et réciproque, du prémourant au survivant de tout ce qu'ils pouvaient et leur était loisible de se donner l'un à l'autre tant en meubles, immeubles, acquêts et conquets que patrimoine. À cette époque le seigneur et la dame de Montmoron étaient, paraît-il, en procès devant la juridiction des Requêtes du Palais avec René du Bellay au sujet du partage de la succession de Radegonde des Rotours, et une sentence de cette juridiction rendue le porta cassation du partage de la terre du Coudray. La sentence ainsi intervenue ne semble avoir eu aucune conséquence effective, puisque la terre en question devait continuer à appartenir à Gabrielle du Bellay et, après elle, à ses enfants.

En , Gabrielle du Bellay, à peine âgée de cinquante ans, décède[8]. Elle repose à sa demande après sa mort auprès de son aïeul Robert des Rotours devant le maître-autel de l'église de la Bazouge[9].

Veuf pour la seconde fois, Renaud de Sévigné épouse le , Renée du Breil, dame de Rays, veuve depuis quatorze mois de Charles de Visdelou de Bienassis, mère de trois enfants.

Quelques années après, en , il obtenait du roi Louis XIV l'érection en comté de sa terre de Montmoron. Les lettres d'érection[10] étaient accordées à notre ami et féal conseiller ordinaire en nos conseils, Regnaud de Sévigné, sieur de Montmoron, du Coudray, Chemeré, la Guimbergère, le Pont-Rouault, la Boissière, et doyen des conseillers de nostre cour de Parlement de Bretagne.

Ses obsèques sont célébrées avec toute la pompe due à sa haute position dans l'église des Dominicains de Rennes ; tous les membres du parlement de Bretagne ainsi que tous les chanoines du chapitre de la Cathédrale de Rennes avait tenu à honneur d'y assister.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. René-François devait succéder à son père comme conseiller originaire au parlement de Bretagne, et ce au préjudice de son demi-frère Charles. Saulnier indique dans Les Sévigné oubliés que « Le beau-fils de cette dernière avait vu de mauvais œil le deuxième convoi du vieux magistrat. Un vieillard de soixante-deux ans, chargé de famille, épouser une jeune veuve, mère de trois enfants ! D'une part aveuglement et folie ; de l'autre, séduction et calculs intéressés ! Au tort inexpiable que Charles de Sévigné eut peut-être d'apprécier trop librement la conduite de son père et surtout les manœuvres de Renée du Breil, il en ajouta un autre en insistant pour une reddition de compte. C'en fut assez pour lui aliéner les bonnes grâces des deux époux, pendant que les plus proches parents de Gabrielle du Bellay, mus par un intérêt de famille, s'attachaient au contraire à les gagner. M. et Mme de Malnoë tramèrent au profit de leur neveu un véritable complot auquel s'associa certainement la troisième femme. Le conseiller, cajolé, circonvenu, capté, se prêta à ce qu'on voulut. Six semaines après avoir épousé Mme de Bienassis, appelé en Basse-Bretagne par une commission de justice, il fut attiré à Hennebont;là, sous la couleuvrine du Fort-Louis dont son beau-frère était commandant militaire, il comparut le 30 août 1654 devant deux notaires du lieu. Marquer et Bourgeois et déclara se démettre de son office, à charge de survivance, en faveur de son fils puîné, René-François de Sévigné, seigneur de Chemeré. Le lendemain, il la lui vendit au prix de 50.000 livres — elle en valait plus de 100.000! — et stipula toutefois qu'en cas de survenance d'enfants de sa récente union, le cessionnaire verserait une somme de 12.000 livres payable à leur majorité, avec intérêts du jour de la mort du cédant. Mais en souscrivant à ces conditions exorbitantes, le vieillard n'avait pu obéir qu'à des suggestions étrangères. Il ne fut pas difficile à Charles de Sévigné, l'héritier lésé, de nommer les instigateurs de cette collusion et d'obtenir de la justice la reconnaissance formelle de ses droits méconnus. En moins de deux ans, il fit prononcer par le Parlement de Rennes et par le conseil du Roi la nullité des actes de 1654 : le 16 novembre 1659, la cour l'admit , à l'exclusion de son frère puîné, à prendre possession du siège qu'il devait occuper vingt-cinq ans, p. 110-111. Il semble dès lors que le château du Coudray soit depuis cet évènement l'habitation la plus ordinaire de René-François.
  2. Gilles de Sévigné, vicomte du Pontrouault, avait épousé, tout jeune encore, le 10 août 1654, Marie de Keraldanet, fille unique de Guy de Keraldanet baron de Rascol, et de Marguerite de Coetnempren, celle-ci remariée en secondes noces avec Charles de Sévigné, seigneur des Rochers, et en troisièmes avec Honoré d'Acigné, seigneur de Grandbois. Entrée malgré elle par la volonté de sa mère et de son premier beau-père au couvent des bénédictines de Vitré, relevée au bout de quatorze ans de ses vœux par un arrêt du Parlement de Rennes, enfin bien plus âgée que son jeune mari, la vicomtesse du Pontrouault a eu une vie des plus aventureuses que dans ses Sévigné oubliés, Fr. Saulnier raconte au chapitre intitulé : Le roman d'une dame de Sévigné. Gilles de Sévigné était dans la marine, comme indiqué dans une requête présentée le 27 août 1667 par Marie de Keraldanet au Parlement de Paris (Arch. Nat., Z. 7652). Le vicomte de Pontrouault ne vivait plus en 1670.
  3. Il eut pour parrain « Messire Christophe Budes, seigneur du Tertre-Jouan, conseiller au Parlement de Rennes », et pour marraine « demoiselle Anne de Sévigné », fille unique de Renaud, née de son premier mariage
  4. Il eut pour parrain son oncle « Messire Jacques de Malnoë, seigneur dudit lieu, gouverneur du fort Louys », et par « dame Marie de Rabustin-Chantal. espouse de Messire Henry de Sévigné, soigneur baron dudit lieu ».
  5. Jacques Christophe. Né de Messire Renauld de Sévigne, seigneur de Monmoron. conseiller du Roy au Parlement de Rennes, et de dame Gabrielle du Bellay son espouse, a esté baptisé sur les fonts baptismaux de l'Eglise paroissialle de Sainct-Estienne les Rennes, nay et venu au monde le jour de pasques, vingt et septiesme mars mil six centz quarante et quatre ; parrain messire Jacques de Mallenoe, seigneur dudit lieu, gouverneur du fort Louys ; marraine dame Marie de Rabustin Chantal, espouse de messire Henry de Sévigné, seigneur baron dudit lieu, le vingt et cinquiesme juin md six centz quarante et cinq. Signatures : Marie de Rabustin, Jacques de Mallenoe , Henriette de Golanges,Renée du Bouillye, Marie de Vauclin, Marie Despinoze, Renée de Bourgneuf, Renault de Sévigné, Gabrielle du Bellay, Charles de Sévigné, Desclaux, P. de Lorgeril.
  6. Il convient d'ajouter qu'en acceptant d'être marraine d'un des fils de son cousin de Montmoron, la jeune femme d'Henri de Sévigné ne faisait que payer en quelque sorte à ce dernier une dette de reconnaissance. Lorsque, veuf de Marguerite de Vassé, Charles de Sévigné s'était remarié en 1629 avec Marguerite de Coempnon, Renaud de Sévigne avait été nommé tuteur de son fils, et il s'était depuis acquitté avec zèle et dévouement de cette charge que des procès sans fin avaient rendue aussi lourde que compliquée. C'est ainsi qu'en janvier 1647 Renaud de Sévigné figure encore dans un acte comme curateur créé par justice à Messire Henry de Sévigné, marquis dudit lieu
  7. Il possédait rue Saint-Sauveur, près de la cathédrale de Rennes, un vieux logis transformé depuis en un bel hôtel, où il faisait sa demeure.
  8. Sans doute dans l'hôtel de son mari à Rennes.
  9. « Ce 4 janvier (1653) a été transporté le corps de haute et puissante dame Gabrielle du Bellay, épouse de haut et puissant seigneur Regnaud de Sévigné, conseiller du Roy et doyen en son parlement de Bretagne, et ledit corps fut mis reposer en la chapelle du Coudray, et puis le 7 dudit mois fut apporté en l'église de céans où ont été faites les cérémonies ordinaires de sépulture par M« François Raison, prestre, curé de la Cropte, où ont assisté les curés de Chemeré, de Saint-Denys-du-Maine, de Saint-Georges-le-Feschal et plusieurs chapelains ».
  10. On y rappelait d'abord qu'il avait rendu v( service » au Roi « et au publicq depuis quarante deux ans à l'imitation de Gilles de Sévigné, son père, qui avoit exercé mesme charge l'espace de trente ans » ; on y énumérait ensuite « ceux de ses prédécesseurs qui avaient fait profession des armes, notamment Jamet de Sévigné, lequel en considération de ses grands services fut honoré par un duc de Bretagne de la qualité de chevallier en l'an 1251 », Guillaume de Sévigné IVe du nom, un chambellan du duc Jean VI, qui mérita aussy de sa recongnoissance l'érection de sa terre et seigneurie de Sévigné en baronie par lettres patentes de l'an 1440 ; Guillaume de Sévigné « Ve du nom, qui avait souffert la ruine de son chasteau de Sévigné pour avoir esté affectionné au bien de la province » et que « le duc François voulut récompenser des pertes qu'il avoit receues en la démolition de son dit chasteau qui estoit des plus considérables de la province ». Il était enfin fait mention dans ces lettres des alliances contractées par les seigneurs de Sévigné avec les « plus illustres maisons, comme d'Assigné, de Chasteaugiron, de Mathefelon, de Malestroit, de Montmorency, de Tréal, de Champaigne, du Bellay, de Barenton, de Quellenec, de Vassé, de Rabutin, par le moyen desquelles ils ont eu l'honneur de toucher aussy d'alliance les maisons de Champaigne, de Bretaigne, de Vendosme, de Brienne, de Vitré, de Montfort, de Rohan, de Surgères, du Chastel. de Guébriac, du Pont, de Gondy, de Clermont, et, par aussi celles, celles de du Guesclin, de Beaumanoir, d'Espinay, de Busson, du Gué, de Chasteaubriant, de Guémadeuc »

Sources[modifier | modifier le code]