Chapelle de la Madeleine (Saint-Émilion)

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Chapelle de la Madeleine
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propriété privée
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Localisation
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La chapelle de la Madeleine est un édifice religieux rectangulaire de petites dimensions (10 m de long sur 4 m de large) de la fin du XIIe siècle situé sur une éminence au sud du bourg médiéval de Saint-Émilion, dans l'enceinte du domaine viticole du château Ausone.

Description[modifier | modifier le code]

La chapelle est édifiée sur un épais banc de calcaire. Le banc de calcaire a été creusé sous le chevet de l'église pour aménager un petit sanctuaire. La chapelle a peut-être été une église paroissiale au XIVe siècle. Elle a été entourée d'un cimetière important dont a été conservé des tombes creusées dans le rocher près du chevet. Elle été un lieu de culte protestant au XVIe siècle. Elle a été vendue en 1791.

Elle conserve une décoration peinte, en relativement bon état, de la première moitié du XIVe siècle d'un faux appareil et de frises de motifs végétaux ou géométriques. Elle est entourée par des sépultures taillées dans le rocher et surplombe une rotonde funéraire peinte d'une scène de Jugement dernier du XIVe siècle.

La rotonde souterraine[modifier | modifier le code]

Sous la chapelle, une cavité est creusée dans le rocher. Il n'en est plus conservé que le tiers, l'érosion naturelle et la création d'une nouvelle grotte vers le sud-ouest ont détruit une large portion de l'aménagement primitif. Celui-ci prenait vraisemblablement la forme d'une rotonde couverte d'une coupole. Dans la partie supérieure de la rotonde, un percement permet de faire entrer la lumière du jour. Au XIVe siècle, un décor peint est exécuté sur la rotonde partiellement effondrée. Postérieurement, la disparition d'une portion du support rocheux entraîne la perte d’éléments du programme décoratif. Par la suite, au XVIe siècle, alors qu'une carrière est ouverte sous la chapelle, un mur est adossé à la paroi rocheuse. Un deuxième mur, en grand appareil, est positionné perpendiculairement au premier, et est pour partie employé à la construction d'une maison d'habitation. Il comporte une petite porte à arc en bâtière qui permettait l'accès à la rotonde. Cette porte est bouchée dans un second temps et le premier mur est percé d'une porte ouvrant sur la rotonde[GB 1].

En préalable à l'exécution des peintures, la roche, à la surface irrégulière, est recouverte d'une fine couche de préparation blanche. Une esquisse, tracée en rouge, est ensuite réalisée : un premier trait, schématique, est suivi d'un deuxième, plus large et plus dense délimitant les formes extérieures des personnages. Des couleurs vives, notamment le rouge, le jaune d'or, le noir et quelques mélanges de ces couleurs sont utilisées en à-plats. Des traits noirs précisent des détails, modèlent les visages ou les plis des vêtements, donnent des indications d'architecture. Quelques-uns de ces traits, épais, et certaines zones colorées débordantes sont probablement des repeints réalisés au XVIe siècle. Des traces de peinture s'observent d'ailleurs sur les murs clôturant la grotte[GB 2].

Protection[modifier | modifier le code]

La chapelle de la Madeleine est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 12 juillet 1965[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Chapelle de la Madeleine », notice no PA00083724, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Luc Piat, Christian Scuiller et Valérie Delaugeas, « A six pieds sous terre ou au ciel : les lieux d'inhumation de surface et souterrains de Saint-Emilion », dans Frédéric Boutoulle, Dany Barraud, Jean-Luc Piat, Fabrique d'une ville médiévale, Saint-Emilion au Moyen Âge, Bordeaux, Aquitania, , 411 p. (ISBN 2-910763-27-7), p. 39-101.
  • Michelle Gaborit, « Saint-Émilion, chapelle de la Madeleine et sa rotonde souterraine », dans Des Hystoires et des couleurs : Peintures murales médiévales en Aquitaine, Bordeaux, éditions confluences, , p. 216-221
  • Michèle Gaborit et Serge Bois-Prévost, La chapelle d'Ausone à Saint-Emilion, Bordeaux, Confluence, , 38 p. (ISBN 2-914240-33-3).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]