Chapelle Saint-Quido (Loctudy)

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Chapelle saint Quido
Image illustrative de l’article Chapelle Saint-Quido (Loctudy)
Présentation
Culte Catholique romain
Type Chapelle
Début de la construction XVe siècle
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Finistère
Coordonnées 47° 48′ 10″ nord, 4° 11′ 20″ ouest

Carte

La chapelle saint Quido ou sant Guido, située à Larvor (Loctudy), dans l'ancienne paroisse de Plonivel, est un monument religieux finistérien du XVe siècle.

Un saint Quido insaisissable[modifier | modifier le code]

La procession des saints de Bretagne (1871-1876), ici la fresque des saints cornouaillais, avec au premier rang saint Corentin.

Ce saint méconnu, fêté le mais à l'origine en novembre, et confondu avec saint Guy, apparaît au XVIe siècle dans le bréviaire latin Breviarum Corisopitensis (daté de 1510, aujourd'hui conservé à la bibliothèque des Bollandistes de Bruxelles), sous le nom latinisé de Quidavus : De sancto quidavo episcopo totum de communi. Son culte à la chapelle, la seconde de la paroisse de Plonivel, n'est pas exclusif : la chapelle de Languidou, du XIIIe siècle, témoigne également de sa présence en Bretagne sud. Assimilé à un certain Citaw (en gallois Ceidio, trois saint outre-manche portant ce nom) par Bernard Tanguy et Joseph Loth, Joseph Le Jollec suppose en 1952 que :

« En maints endroits [...] sant Diboan a été baptisé saint Languis, sinon remplacé par le Lazare de l'Évangile ou le pauvre de saint Yves. Il abandonne le titre de guérisseur pour prendre la condition de malade, ou le nom de la maladie, afin d'inspirer plus de confiance encore aux affligés. « Il y avait un malade, quidam languens (St. Jean, 11,1). — Le Languidic du Morbihan, le Languidou de Plovan (Finistère) comme le Languivoa de Plonéour-Lanvern ne trouveraient-ils pas là leur explication ? Une mauvaise interprétation de Languidou — Lan-Quidou — a pu nous valoir ce saint mystérieux honoré à Loctudy sous le nom de Quideau, Plouguer et ailleurs sous celui de Quijeau [...]. Ne serait-il pas à identifier avec le Guidian des Litanies de Saint-Vougay, avec le Citaw d'autres Litanies ? »

— J. Le Jollec, Guénolé, le saint de Landévennec : Vie, œuvre, culte

En 1922, François Duine, dans l'Inventaire liturgique de l'hagiographie bretonne rapproche Citaw de Citiaw (un compagnon de saint Corentin dans la vita sancti Chorentini ?) et dénombre de nouveaux lieux de cultes à Plouguer (Saint-Quijeau), Poullaouen et Lanvénégen. Il apparaît également sous le nom de Kideau.

Ainsi, la chapelle de Saint-Quido de Loctudy se retrouve parfois orthographiée Saint-Guido[1],[2] ou Saint-Guidou[3].

Le monument[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Jacques Banalec rapporte que le site, fondé par les barons du Pont et confié aux Carmes du Pont-l'Abbé, fut bâti pour l'édification des fidèles d'une zone marginalisée (en témoigne le toponyme de Palue du Cosquer, se référant à un marécage salant (Palud) et à d'éventuelles ruines (Kozhker).

La chapelle, à l'origine complémentaire de celle de Plonivel[4] à deux kilomètres au nord-ouest, est cependant rapidement abandonnée et, au XVIIe siècle[5], il faut la rénover pour éviter sa désaffectation.

La révolution française la vend comme bien national le au citoyen Guillaume Calvez, également propriétaire de monuments religieux à Saint-Tugdual et de la chapelle de Porz-Bihan en Loctudy, décidé à les rendre au culte mais elle reste longtemps abandonnée[6]. Le XIXe siècle apporte son lot de difficultés avec des vents violents à la Chandeleur et à la fête des Rameaux 1836.

Elle est une nouvelle fois restaurée au XXe siècle, après sa cession à la commune de Loctudy, notamment la toiture et les abords. La chapelle actuelle se situe donc sur le site religieux de la chapelle du XIVe siècle et elle est composée de la chapelle restaurée au XVIIe siècle, d'un calvaire et d'une fontaine[7].

Description[modifier | modifier le code]

Extérieur[modifier | modifier le code]

La chapelle, qui possède le triptyque traditionnel des monuments religieux bretons (chapelle, calvaire, fontaine) est rectangulaire avec abside orientale, correspondant au chœur. La sacristie lui adjoint un léger appendice au nord et son clocher original (clocheton à dôme) est typique de l'architecture sacrée bretonne du XVIIe siècle[8].

Le calvaire, situé au sud-ouest, était le lieu des rassemblements populaires après les cérémonies ; un officiant, au sommet des marches, clôturait les pardons par des prières.

La fontaine du placître, autrefois jugée capable de soigner les rhumatismes[5],[9],[8]. Ce monument possède un fronton cintré et contient une statuette du saint[8]. Elle est dédiée au saint local et avait fait naître une tradition : la chemise du malade était trempée dans son eau dans l'espoir d'une guérison rapide. Elle est flanquée d'une auge en pierre dans laquelle saint Quido aurait traversé la Manche et d'un bénitier à pied, à qui on attribuait le pouvoir de soigner les fidèles frottant leurs pieds sur le fût de l'objet.

Intérieur[modifier | modifier le code]

La toiture, en forme de coque de bateau renversée, se retrouve dans la chapelle de Plonivel, qui lui est plus ou moins contemporaine. Dotée d'une entrée au sud et d'une autre à l'ouest (la "grande porte"), on peut y voir un bénitier du XVIIe siècle gravé de trois poissons, se référant à la multiplication des pains et des poissons (Math. 14,14-21 et 15,32-38)[8]. Toujours du côté ouest de la chapelle, un ex-voto (une maquette du bateau Le Saint-Jacques) et une bannière de procession décorent les murs[7]. Quelques inscriptions en breton sur ladite bannière témoignent de l'activité du lieu depuis des siècles :

« Va Doue e maonp
O vont da Gol Salveteit
Ac'hanomp !
 »

« Mon Dieu, nous allons nous perdre, sauve nous ! »

Quelques statues viennent se joindre à la décoration plutôt sobre du monument :

Le pardon[modifier | modifier le code]

Le troisième dimanche de septembre, le pardon annuel est célébré[5] : à cette occasion, les bannières sont sorties et l'office est suivie d'une procession jusqu'à la cale du port de Larvor, où l'officiant bénit la mer en hommage aux marins disparus dont ceux du Bugaled Breizh[14],[1],[15].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Loctudy : Le pardon de Saint-Quido à Larvor a été célébré dimanche », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Duigou 1976, p. 20.
  3. Henri Gaidoz, « Guidou (saint) », Revue Celtique, Paris,‎ , p. 298 (lire en ligne)
  4. a b et c Couffon et Le Bars 1959, p. 207.
  5. a b et c « À la découverte du patrimoine religieux de Bretagne : les chapelles du Pays Bigouden », (consulté le )
  6. Duigou 1976, p. 21.
  7. a b et c Destination Pays Bigouden.
  8. a b c d e et f « Chapelle Saint-Quido », sur Diocèse de Quimper
  9. Duigou 1976, p. 4.
  10. « Statue : Saint Quido en évêque », notice no PM29004717, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  11. « Statue : Saint Evêque », notice no PM29004718, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  12. « Statue : Crucifix », notice no PM29004719, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  13. « Statue : Vierge à l'Enfant », notice no PM29004716, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  14. « Pardon de Saint-Quido. La tradition est de retour », Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Festivités du pardon de Saint-Quido ce week-end », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Serge Duigou, Les chapelles du pays bigouden, Rennes, Ouest-France, , 32 p. (lire en ligne)
  • R. Couffon et A. Le Bars (préf. S.E. Mgr Fauvel), « Chapelle Saint-Quido », dans Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et de Léon, Saint-Brieuc, Les Presses bretonnes, , p. 207

Liens externes[modifier | modifier le code]