Château de la Mothe-Gajac

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Château de
la Mothe-Gajac
Image illustrative de l’article Château de la Mothe-Gajac
La Mothe-Gajac (angle nord-est)
Type château fort
Début construction XVe siècle
Propriétaire actuel privé
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1988)
Logo monument historique Inscrit MH (2013)[1]
Coordonnées 44° 53′ 07″ nord, 0° 41′ 59″ ouest[2]
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Gironde
Commune Saint-Médard-en-Jalles
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de la Mothe-Gajac
Géolocalisation sur la carte : Aquitaine
(Voir situation sur carte : Aquitaine)
Château de la Mothe-Gajac

Le château de la Mothe-Gajac ou simplement Château de Gajac est un château fort du XVe siècle[1], sur la commune de Saint-Médard-en-Jalles en Gironde (France). Bien que peu mis en valeur, c'est l'un des rares châteaux forts subsistant dans la région bordelaise[1]. Il est inscrit en totalité aux monuments historiques en 2013.

Description[modifier | modifier le code]

Cette maison forte est constituée d'une muraille en forme de quadrilatère délimitant une cour et flanquée de quatre tours d'angle, 3 circulaires et 1 carrée au nord-est qui abrite la chapelle[3]. C'est de ce côté que se trouve l'habitation initiale, un bâtiment rectangulaire à un étage[4]. Le château reste entouré de fossés en eau, désormais sur trois côtés. Un petit pont enjambe le fossé ouest. L'entrée principale est située au centre de la face est. On y accédait par une allée devenue la rue Alfred de Musset. En effet le château est aujourd'hui enserré entre des lotissements et un centre commercial.

Le Docteur Arnaud Alcide Castaing en fait en 1946 la description suivante : « Des constructions édifiées à la fin du XVIIIe siècle ont bien changé l'aspect du château tel qu'il existait auparavant, mais les éboulements causés par le bombardement d'avril-, en détruisant quelques parties de ces adjonctions ont mis au jour les murailles du Moyen Âge et permis de retrouver l'état primitif, tout au moins du côté de la façade. En cet endroit, le mur extérieur était doublé à quelques mètres en arrière d'un deuxième mur. Une voûte les réunissait l'un à l'autre, disposée en anse de panier à sa face inférieure, située à la hauteur d'un premier étage. Il y avait donc au rez-de-chaussée entre les deux tours une galerie pour employer le terme de l'inventaire de 1574. La face supérieure de la voûte était plane et formait un chemin de ronde qui donnait accès au premier étage des tours. Trois de celles-ci sont rondes, la quatrième de forme carrée. Toutes sont disposées de façon identique : au rez de chaussée existe une pièce voûtée en pierre, au-dessus il y a une pièce recouverte d'une charpente en bois. »

En 2015 la tour carrée dispose d'une couverture à 4 secteurs surmontée d'un oiseau ailes déployées, la tour nord-ouest d'une couverture conique récente[Note 1] surmontée d'un pic, la tour sud-ouest d'une couverture à 9 secteurs alors que la tour sud-est n'est pas couverte. Une couverture distincte à 4 pans (à faîtière est-ouest) est disposée au-dessus de l'entrée.

Chapelle[modifier | modifier le code]

Mme de Basterot, qui venait d'acquérir la seigneurie de Gajac, demande à l’archevêque de Bordeaux de « bien vouloir faire constater l'état de la chapelle et d'accorder le renouvellement de la permission »[4]. Le , le vicaire général Camiran en fait la description suivante : « […] la chapelle est à l'extrémité des bâtiments sans communication extérieure. On y parvient par une petite cour fermée qui ne sert à aucun usage […] La chapelle qui nous a paru grande est en bon état […] Elle est ornée de plusieurs beaux tableaux. […] J'estime que la permission peut être accordée. »

Histoire[modifier | modifier le code]

Le château de la Mothe-Gajac, a été vraisemblablement construit sur une ancienne motte castrale. Son implantation se situe dans une zone peu stratégique[Note 2] du quartier Gajac (également écrit Gayac) mais permettant de surveiller la rive droite de la Jalle à proximité du grand chemin de Bordeaux à Lacanau.

La première mention du château date de 1289, année où Édouard 1er confie son château de Blanquefort au prêtre Arnaud de Lacaze, mais le bâtiment actuel a été reconstruit après la guerre de Cent Ans[3].

Il a appartenu[4] :

  • en 1335 à n'Aude de Tyran, qui le céda à bail à n'Ayquem de Lacaze ;
  • en 1427 à Arnaud Rostanh/Roustaïng (peut-être le jurat de Saint-Eloy à qui aurait été attribué en 1400 le droit de bégueyrieu (justice) sur la terre de Gajac)[Note 3] ;
  • en 1541 à Mary de la Roche-Chaudry, veuve de Jean de Roustaïng, Maître d'Hôtel du Roy ;
  • en 1544 à Pierre Eyquem de Montaigne (oncle paternel de Michel de Montaigne, ecclésiastique), seigneur de Gajac, titre que gardera sa famille jusqu'en 1786, où Mme de Basterot (Marie Daugeard, seigneure de Belfort à Cérillan) rachètera les seigneuries de Gajac, Corbiac et Saint-Médard.

Le château a été attaqué pendant les guerres de religion. La famille de Montaigne le modifiera aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Le , sous la Révolution française, Mme de Basterot et son gendre de Ségur sont portés sur la liste des émigrés ce qui entraina la confiscation de leurs biens. Ainsi le château a été vendu comme bien national. C'est le citoyen Cambon qui en fera l'acquisition le 19 floréal III.

En 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale, un blockhaus toujours présent a été construit devant le château.

Protection[modifier | modifier le code]

Dans un premier temps, en 1988, les façades et toitures, à l'exclusion des toitures des quatre tours d'angle sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du . Puis dans un second temps, en 2013, la totalité du château (dont le pont et la terrasse, les douves, l'emprise des anciennes douves) est inscrite par arrêté du . L'arrêté de 1988 est abrogé[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Elle n'existait pas sur la photo de 2013.
  2. Le château surplombe la Jalle d'environ 8 m alors que le coin sud-ouest du stade est à 10 m ; il permet néanmoins, en l'absence d'arbres, une surveillance des marais de Berdus et de l’actuel pont rouge mais les constructions de Gajac gênent la surveillance du gué ; le Dr Castaing explique sa position par la disponibilité d'eau pour remplir les douves.
  3. Un jurat de Saint-Éloi avait ce nom en 1407 et le droit de bégueyrieu (oc begueiriu, du latin vicarius , viguier) était attribué à la seigneurie de Gajac en 1400 (mais en pratique c'est le seigneur de Veyrines qui usait de ce droit).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Notice no PA00083786, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Coordonnées vérifiées sur Google Maps
  3. a et b Visites Aquitaine : Château de Gajac
  4. a b et c Notes du Dr Arnaud Alcide Castaing sur la paroisse de Saint-Médard-en-Jalles sous l'ancien régime et sur la commune de la Révolution au XXe siècle, 1946, 2011.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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