Carl Alois de Lichnowsky

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Carl Alois de Lichnowsky
Titre de noblesse
Prince
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Famille
Lichnowsky (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Johann Carl Gottlieb von Lichnowsky (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Maria Karolina von Althann (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Moritz Lichnowsky (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Maria Christina Thun und Hohenstein (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Eduard von Lichnowsky (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Blason

Carl Alois, second prince Lichnowsky-Woschütz (en allemand : Karl Alois Johann Nepomuk Vinzenz, Fürst Lichnowsky), né le et mort le à Vienne, était un chambellan à la cour impériale autrichienne. De nombreuses compositions musicales du compositeur Ludwig van Beethoven furent dédiées au prince Lichnowsky pour son mécénat, son amitié, et sa générosité dont bénéficia Beethoven[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Carl Alois Lichnowsky était le fils aîné du comte Friedrich Carl Johann Amadeus Lichnowsky (1720-1788) et de son épouse Carolina, comtesse d'Althann. En 1773, son père a été élevé au rang de prince (Fürst) par le roi Frédéric II de Prusse. La famille résida à Vienne, mais posséda également de vastes biens à Hradec (Grätz) et à Kreuzenort en Silésie prussienne.

Le jeune prince a étudié le droit à Leipzig et à Göttingen où il rencontra le musicologue Johann Nikolaus Forkel, premier biographe de Johann Sebastian Bach. Lichnowsky lui-même était actif comme musicien ; il fut brièvement l'élève de Mozart[1].

Le , il épousa Wilhelmina Christina comtesse de Thun und Hohenstein (1765-1841) ; ils ont eu un enfant, Eduard (1789-1845). Sa femme a gardé son propre salon musical et était considérée comme l'une des meilleures pianistes viennoises de l'époque.

Mozart[modifier | modifier le code]

Lichnowsky était franc-maçon et appartenait à la même loge que Wolfgang Amadeus Mozart[2]. Lorsqu'il partit pour un voyage à Berlin en 1789, il proposa à son frère de loge de l'accompagner à ses frais (de Lichnowsky). Ils quittèrent Vienne le matin du et atteignirent Potsdam le , où Mozart fut reçu par le roi Frédéric-Guillaume II.

Il lui a également prêté de l'argent, mais Mozart n'a pas pu rembourser sa dette. Cela a conduit le prince à poursuivre Mozart, et le , quelques semaines avant la mort de Mozart, le tribunal de Basse-Autriche (Landrechte) tranche l'affaire en faveur du prince, jugeant que Mozart lui devait la somme de 1 435 florins et 32 kreuzer, un montant substantiel. Le tribunal ordonne à la chambre de la cour impériale, employeur de Mozart, de saisir la moitié du salaire de Mozart de 800 florins par an. La preuve du procès n'a été découverte qu'en 1991, et n'est donc pas discutée dans les biographies antérieures de Mozart.

Beethoven[modifier | modifier le code]

Après la mort de Mozart, Lichnowsky est devenu l'un des principaux mécène et soutien de Ludwig van Beethoven. En 1796, le compositeur l'a accompagné en voyage à Kreuzenort et à Berlin.

Lichnowsky ayant menacé de mettre Beethoven aux arrêts s’il s’obstinait à refuser de jouer du piano pour des officiers français stationnés dans son château de Hradec en automne 1806 (la Silésie était occupée par l’armée napoléonienne depuis Austerlitz), le compositeur quitte son hôte après une violente querelle et lui envoie un billet qui se passe de tout commentaire () :

« Prince, ce que vous êtes, vous l’êtes par le hasard de la naissance. Ce que je suis, je le suis par moi. Des princes, il y en a et il y en aura encore des milliers. Il n’y a qu’un Beethoven[3]. »

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : Tome 2, Les Hommes et leurs œuvres. L-Z, Paris, Bordas, , 1232 p. (ISBN 2-04-010726-6), p. 645
  2. Maynard Solomon, Mozart: A Life, New York: Harper Collins, 1995
  3. « Fürst, was Sie sind, sind sie durch den Zufall der Geburt, was ich bin, bin ich aus mir selbst heraus. Es gab und wird noch Tausende von Fürsten geben, es gibt nur einen Beethoven. » Mot envoyé par Beethoven à Lichnowsky, octobre 1806, reproduit sur Cndp.fr

Liens externes[modifier | modifier le code]