Carioca
Carioca est le gentilé donné aux personnes nées à Rio de Janeiro, au Brésil. L'adjectif carioca signifie « venant de (ou relatif à) Rio de Janeiro ».
Étymologie
[modifier | modifier le code]Le mot portugais carioca est transcrit du tupi kari'oka, qui associe les mots kari (« blanc ») et oka (« maison »), mais plusieurs explications sont données pour le sens de ce mot :
- la plus répandue est que kari est ici une contraction de kara'iwa (« homme blanc »), et donc que kari'oka signifie « maison de l'homme blanc »[1]. Elle est cependant contestée par une majorité de linguistes, parce qu'aucun témoignage n'indique que les indigènes auraient dénommés kari les Européens ;
- une variante de cette explication traduit simplement kari'oka par « maison blanche », par référence aux premières maisons de pierre construites en 1503 au bord du rio Tijuca[2] ;
- kari pourrait être une contraction de waka'ri ou akari, mot tupi désignant des poissons-chats de la famille des Loricariidae, et carioca serait une déformation de akari'oka (« maison des poissons-chats »), nom donné au rio Tijuca ;
- kari'oka pourrait être une contraction de kariîó et oka, le premier de ces termes désignant les indiens Carijós, et signifierait donc « maison des Carijós ». Un village nommé Kariók ou Karióg, situé à l'une des deux embouchures du rio Tijuca, est mentionné par Jean de Léry dans son Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil (1578) ;
- Carioca pourrait être le nom d'une tribu indigène, car on connaît (mais dans l'État de Bahia) une guerre entre les Mungurus et les Cariocas[3] ;
- Le dictionnaire Aurélio (pt) mentionne une tribu appelée carii qui habitait la région de Niterói ; kari'oka signifierait alors « maison des Carii ».
Quel que soit son sens originel, le mot carioca est devenu le nouveau nom du rio Tijuca. C'est ce rio Carioca, longtemps la principale source d'eau potable de Rio de Janeiro, qui a donné son nom aux habitants de Rio, soit directement, soit — d'après Dom Juan Francisco de Aguirre en 1782 — via l'Aqueduto da Carioca (« aqueduc de la Carioca »). Bien qu'utilisé depuis le xvie siècle, le gentilé Carioca n'a été officialisé qu'en 1960, lors de la transformation de l'ancien District fédéral (pt) en l'État de Guanabara, comme gentilé de l'État. En 1975, lors de la formation du nouvel État de Rio de Janeiro, il a été restreint au gentilé de la ville.
Culture et société
[modifier | modifier le code]Alimentation
[modifier | modifier le code]- le café carioca (au Brésil) ou Carioca de café (au Portugal) est un café très dilué, préparé à partir de la moitié d'un expresso, ou à partir d'une dose de café déjà utilisée précédemment pour un expresso, dilué dans de l'eau chaude.
Cinéma
[modifier | modifier le code]- Carioca (Flying Down to Rio) est un film américain réalisé par Thornton Freeland et sorti en 1933. C'est le premier que Fred Astaire et Ginger Rogers tournèrent ensemble.
- Carioca est un film philippin réalisé par Susana C. de Guzman, sorti en 1963.
- José Carioca est un personnage de fiction de l'univers des canards créé par les studios Disney.
Entreprises et produits
[modifier | modifier le code]- Carioca est un jeu de cartes proposé par Microsoft, utilisant deux jeux de 52 cartes.
- Flor Carioca est une école de Samba à Nantes (France).
Musique
[modifier | modifier le code]- Le thème musical du film de Thornton Freeland, La Carioca, de Vincent Youmans, a popularisé un style musical et a été reprise entre autres par Bobby Short.
- La Carioca est une chanson et une danse interprétée par Alain Chabat et Gérard Darmon dans le film La Cité de la peur. Cette chanson est tirée du film de Thornton Freeland et adaptée en français par les Nuls.
Anthroponyme
[modifier | modifier le code]- Tahia Carioca, de son vrai nom Badaweya Muhammad Ali el Nidani (1919-1999), est une danseuse et actrice égyptienne.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (pt) A. B. H. Ferreira, Novo dicionário da língua portuguesa, Rio de Janeiro, Nova Fronteira, , 2e éd., p. 353.
- (pt) « Origem da palavra “carioca” », (consulté le ).
- (pt) Felisbello Freire, « Historia Territorial do Brazil », Jornal do Commercio, Rio de Janeiro, vol. 1 (Bahia, Sergipe e Espirito Santo), , p. 153.