Bataille de Fornoue
Date | |
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Lieu | Fornoue, à 20 km au sud-ouest de Parme |
Issue |
Victoire stratégique française : l'armée vénitienne ne parvient pas à arrêter la retraite française vers Asti Victoire tactique italienne : l'armée française ne peut garder ses possessions en Italie |
Royaume de France | Ligue de Venise |
Charles VIII Louis II de La Trémoille |
François II Gonzague [1] |
9 000 hommes (dont 3 000 Suisses) | 2 200 chevaliers, plus de 2 000 estradiots, 8 000 fantassins[2] |
2 200 morts, blessés et prisonniers | 4 000 morts, blessés et prisonniers |
Batailles
Coordonnées | 44° 41′ nord, 10° 06′ est | |
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⁸La bataille de Fornoue est un affrontement de la première guerre d'Italie qui eut lieu le à Fornoue, à 20 km au sud-ouest de Parme.
Bien que Charles VIII ait réussi à s'emparer du royaume de Naples sans rencontrer beaucoup de résistance, l'hostilité grandissante des États italiens face à l'occupation et surtout la formation de la ligue de Venise contre les Français, l'obligent à écourter son séjour à Naples et à faire retraite vers la France afin de ne pas se retrouver pris au piège. Ses ennemis lui bloquent le passage à Fornoue, l'obligeant à livrer bataille.
Campagne précédant la bataille
Après avoir quitté Naples, l'armée française fait plusieurs haltes prolongées, notamment à Sienne puis Pise, ce qui donne le temps à l'armée ennemie de la devancer et de l'attendre au débouché des Apennins, à proximité de Parme. Mais, ne pouvant se résoudre à abandonner totalement sa conquête, Charles VIII laisse de fortes garnisons dans les villes les plus importantes, réduisant d'autant l'effectif de son armée.
Après avoir traversé à grand-peine les montagnes, handicapé par son artillerie qu'il ne pouvait se décider à abandonner, le roi parvient devant les coalisés le à Fornoue.
Déroulement
Le lendemain, après avoir envoyé Philippe de Commines proposer en vain aux coalisés de laisser l'armée française poursuivre son chemin vers la France sans combattre, les Français, à court de vivres, se mirent en branle.
Le maréchal de Gié commandait l'avant-garde, La Trémoille le corps de bataille et le vicomte de Narbonne l'arrière-garde.
Ils étaient dans un vallon d'où ils ne pouvaient déboucher qu'en prêtant le flanc à l'armée ennemie située sur une colline de l'autre côté d'un torrent guéable à cette période de l'année. Voyant les Français en mouvement, l'ennemi passa le torrent et attaqua simultanément l'avant et l'arrière-garde françaises. S'emparant du bagage de l'armée française, l'ennemi se mit à le piller plutôt que de combattre, et ne pouvant gagner la bataille se retira, puis les Français firent de même. Le combat ne dura pas une heure en tout. Les troupes françaises[3] montrèrent tout particulièrement un courage et une fougue que les Italiens reconnurent en lui donnant le nom de furia francese. Le roi, tout particulièrement, y fit preuve de bravoure et risqua par deux fois de se faire capturer ou blesser à la suite de confrontations directes avec l'ennemi.
Philippe de Commines relate l'exploit réalisé par Mathieu de Bourbon dit le Grand Bâtard de Bourbon. Celui-ci a sauvé le roi Charles VIII et a poursuivi les ennemis. À la suite de cette bataille, Mathieu de Bourbon resta prisonnier chez les Mantoue qui étaient ses cousins. Mathieu de Bourbon revint en France en fin d'année 1495 et au retour il construisit la plus belle tour de toute la plaine du Forez, au château de Bouthéon.
Bilan
L'ennemi retiré vers Parme. Les Français, ayant perdu les bagages, le trésor royal et deux drapeaux, en profitèrent et secrètement levèrent le camp pendant la nuit et prirent une certaine avance sur les coalisés qui, après s'être regroupés et avoir pris conscience du départ des Français, furent bloqués par le torrent dont le débit avait brusquement augmenté.
La bataille de Fornoue permit donc à l'armée française de poursuivre sa retraite pour rejoindre Asti.
La « victoire » de Charles VIII est contestée car contrairement aux lois de la guerre de l'époque celui qui est à la tête d'une armée ne doit pas quitter le champ de bataille avant la fin de celle-ci, ce que Charles VIII fit pourtant.
Iconographie
- Andrea Mantegna, La Vierge de la Victoire, 1496, musée du Louvre, Paris.
- E. F. Féron, Bataille de Fornoue. 6 juillet 1495, 1837, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, Versailles.
Sources
- (it) A. Benedetti, Diaria de Bello Carolino, éd. Schullian, D. M., New York, 1967.
- (it) A. Benedetti, Il fatto d'arme del Tarro fra i principi italiani et Carlo ottavo re di Francia ; insieme con l'assedio di Novara, éd. Domechi, L., Novara, 1863.
- P. de Commynes, Mémoires, éd. Blanchard, J., 2 t., Genève, 2007.
- (it) F. Guicciardini, Storia d'Italia, éd. Mazzali, E., 3. vol. Milan, 2006.
- A. de La Vigne, Le Voyage de Naples, éd. Slerca, A., vol. II, Milan, 1981.
- Lettre de Gilbert Pointet à Jehan Parent, Asti, 15 juillet 1495, dans J. de La Pilorgerie, Campagne et bulletins de la grande armée d'Italie commandée par Charles VIII, Nantes-Paris, 1860, p. 351-361.
- (it) D. Malipiero, Annali veneti dell'anno 1457 al 1500, éd. Longo, F., 2 vol., Florence, 1843-1844, dans Archivio storico italiano, t. VII, vol. I, 1843, p. 5-586.
- (it) M. Sanudo, La Spedizione di Carlo VIII in Italia, éd. Fulin, R., Venise, 1873.
Liens externes
Notes
- Francesco II Gonzaga at Battle of Fornovo.
- D'après François Guichardin, Histoire d'Italie, vol. 1 : 1492-1513, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (réimpr. 1996)
- Composée des bandes suisses et des bandes françaises.