Barka Mbodj

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Barka Bo, né vers les années 1221, communément appelé Barka Mbodj, est le premier brak de patrilinéage Mbodj du royaume Waalo, entre la Mauritanie et le Sénégal ancien.

Demi-frère de Ndiadiane Ndiaye et l'arrière-grand-père Ndjeumbeut Mbodj, son épouse Fadouma Youmaiga, d'une tribu berbère venant de l’Est qui s’était installée à Gouyar Mboyoro Ngaar, tout près de Mégnguégne Boye, donne deux fils, Thiaka Mbarr et Amadou Fadouma, et une fille Deguene Mbodj, à l'origine de la lignée maternelle royale des Loggar.

Origine ethnique de Barka Mbodj[modifier | modifier le code]

Son père est Mbarick Bo[1] (également orthographié Mbarik Bo, le père de Barka Bo), un prince bambara, de la dynastie Massassi des Bamana (Bambara) de Kaarta.

Sa mère est Fatoumata Sall (ou Fatoumata Sallah en Gambie) une princesse toucouleur, fille du lamtoro (chef toucouleur) qui régnait dans une province du Fouta-Toro au nord de l'actuel Sénégal. Elle est également la mère de Ndiadiane Ndiaye, fondateur du royaume du Djolof et considéré comme l'ancêtre des Wolofs.

Il est rapporté dans une tradition orale que le fait que Barka Bo possédait d'immenses terres et y employait des populations wolofs pour battre son mil or battre le mil se dit Mbooj en wolof. Alors, à force de dire "Allons chez Barka, Mbooj" (Allons chez Barka, battre le mil) le nom de "Bo" a été wolofisée en "Mbodj" (ou Mbooj).

Succession et couronnement[modifier | modifier le code]

Au Waalo, le brack était élu par le seb ak baor, représentant l'assemblée des grands électeurs, le diogomay qui est le maître des eaux, le diawoudine maître de la terre, gouverneur des Kangame chefs de provinces, le Maalo trésorier du royaume. Le brack était choisi parmi les trois dynasties du royaume, il devait appartenir par le lignage maternel Meen, et à l'une des trois lignées : les Loggar d'origine Maure, les Diouss ou Dyoos d'origine Sérères et les Tedyek d'origine peul. L'héritier était choisi parmi les fils des sœurs du brak et non parmi les fils du brak, la société du Waalo étant matrilinéaire. La famille Mbodj suivie des familles Diaw, Wade, Ndiaye, Ndiouck, Diop constituaient les clans les plus puissants du Waalo.

Royaume du Waalo[modifier | modifier le code]

Le Waalo est un des anciens royaumes (1287-1855) issus de l'éclatement de l'empire wolof du Djolof au XVIe siècle (1350-1549). Le royaume du Waalo était situé au nord du Sénégal et au sud de la Mauritanie et occupait une position stratégique entre le monde arabo-berbère et l'Afrique noire. Sa capitale était Njurbel, située au sud de la Mauritanie actuelle, désormais Rosso.

Les habitants du Waalo sont appelés les Waalo-Waalo[2]. Les femmes du walo étaient réputées pour leur courage.

Le mot brack, nom du souverain, serait dérivé de Barka Bo (Mbodj). Pour d'autres, il serait issu du mot arabo-berbère, Baraka ou Barka (bienfaiteur).

Généalogie[modifier | modifier le code]

Une courte généalogie de la famille de Barka Mbodj

Famille de Barka Mbodj

(1) Aboubakar Ibn Omar + Princesse Fatoumata Sall + Prince Mbarick Bo (2)
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Ndiadiane Ndiaye                         Barka Bo + Fadouma Youmaiga
(Bourba Djolof)           (Barka Mbodj, roi du Waalo) |
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                      Amadou Fadouma Brack Caaka Mbodj + Linguère Ndoye Demba (Royaume du Sine)        Deguene Mbodj
                                           (Roi de Waalo)   |  (Princesse de Sine, reine de Waalo) (2)
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                                                  Brack Tiouckli Mbodj  + (?)
                                                                        |
                                                                Brack Fara Mbodj + (?)
                                                                                 |
                                                                                 |
                                                           Awo Fatim Borso Mbodj + Prince Niokhou Fatim Mbodj
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                                             Ndjeumbeutt Mbodj Prince Waly Mbodj Ndaté Yalla Mbodj
                                               (Reine du Waalo)                         (Successeure de Ndjeumbeutt Mbodj)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Histoire : La légende de Maghana Birane Khouma, fondateur du village de Khouma.( par Amadou Bakhao DIAW). », sur NDARINFO.COM (consulté le ).
  2. « Histoire des Waalo-Waalo », sur NDARINFO.COM (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Alexis B.A. Adande et Emmanuel Arinze (dir.), « The place of Women in the Museum of Saint-Louis », dans Museums & urban culture in West Africa, Institut africain international, Oxford, 2002, 168 p. (ISBN 0-85255-276-9)
  • (fr) Boubacar Barry, « Le règne de la linger Ndate Yalla et la conquête du Waalo par Faidherbe en 1855 », dans Le royaume du Waalo. Le Sénégal avant la conquête, Karthala, Paris, 1985, p. 275-281 (ISBN 2-86537-141-7)
  • (fr) David Boilat (abbé), Esquisses sénégalaises (avec une introduction de Abdoulaye-Bara Diop), Karthala, Paris, 1984 (1853), 499 p. (ISBN 2865370976)
  • (en) Sylviane Anna Diouf, « Ndate Yalla Mbodj, Queen of Walo », dans Kings and Queens of West Africa, Franklin Watts Library, 2000, p. 41-49 (ISBN 9780531203750) (livre pour la jeunesse)
  • (fr) Yves-Jean Saint-Martin, Le Sénégal sous le Second Empire, Karthala, Paris, 2000, p. 320, 322, 331 (ISBN 2865372014)
  • (fr) Sylvia Serbin, Reines d'Afrique et héroïnes de la diaspora noire, Éditions Sépia, 304 p. (ISBN 2842800826)
  • (fr) Amadou Wade, « Chronique du Wâlo sénégalais (1186?-1855) (traduite du wolof par Bassirou Cissé ; publiée et commentée par Vincent Monteil) », dans Bulletin de l'IFAN, 1964, tome 26, no 3-4, p. 440-498

Liens externes[modifier | modifier le code]