Antoinette Kebi-Mounkala
Antoinette Kebi, née Mounkala le 27 octobre 1954 à Dolisie en république du Congo, est une juriste et personnalité politique congolaise.
Elle est secrétaire exécutive du Conseil consultatif de la femme depuis 2018.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Antoinette Kebi naît le 27 octobre 1954 à Dolisie, dans le département du Niari en république du Congo. Mariée, elle est mère de cinq enfants.
Formation
[modifier | modifier le code]Après des études secondaires au lycée technique du 1er mai de Brazzaville, Antoinette Kebi obtient son Baccalauréat en techniques administratives en 1974. Elle intègre ensuite l’ECSEDI dont elle obtiendra un Graduat (BTS) de secrétariat de direction. Elle obtient par la suite un diplôme de fin d’étude de l’Académie européenne des secrétaires à Bruxelles en 1977.
En 1980, elle décroche une licence de droit privé. En 1987, elle finalise son doctorat en droit après avoir soutenu une thèse sous la direction du professeur Youri Markovitch Kozlov à l'université d'Etat Lomonossov de Moscou.
Carrière professionnelle
[modifier | modifier le code]De 1977 à 1981, Antoinette Kebi occupe les fonctions de secrétaire de direction à l’Union africaine des postes et télécommunications.
De 1991 à 2019, elle est enseignant permanent à la faculté de droit de l’université Marien Ngouabi de Brazzaville. Elle y enseignera principalement les régimes matrimoniaux et les successions[1] et occupera successivement le poste de chef de département de droit privé, de 1996 à 2001, puis celui de chef de cabinet du recteur de l’université, de 2002 à 2003.
En 2001, à la suite des conflits armés ayant endeuillé le Congo, sera créé le haut-commissariat à la Réinsertion des ex-combattants. De 2005 à 2011, Antoinette Kebi y occupera les fonctions de :
- Conseillère administrative et juridique du haut-commissaire à la Réinsertion des ex-combattants, de (2001-2005) ;
- Coordonnatrice de la composante prévention et règlement des conflits du Programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants (PNDDR), (2005-2009) ;
- Conseillère administrative et juridique du haut-commissaire à la Réinsertion des ex-combattants (2009-2010) ;
- Directrice de cabinet du haut-commissaire à la Réinsertion des ex-combattants (2010-2011).
Autres fonctions
[modifier | modifier le code]En Septembre 2016, elle est nommée par le chef de l’État Denis Sassou Nguesso, conseillère du président de la République, chef du département de la Promotion de la femme, de la famille et des groupes vulnérables[2].
En 2017, cumulativement avec sa fonction de conseillère du président de la République, elle est directrice générale du partenariat au ministère du Plan, de la statistique et de l’intégration régionale[3]; poste qu'elle occupera jusqu'à sa nomination par le chef de l’État congolais, en décembre 2018 en tant que secrétaire exécutive du Conseil consultatif de la femme[4], un des organes institué par la nouvelle Constitution du 25 octobre 2015, dont l'objectif est d'émettre des avis au président de la République et des suggestions au gouvernement afin de promouvoir et d'intégrer les femmes au développement du pays.
Carrière politique
[modifier | modifier le code]En 2014, l'initiative politique d'Antoinette Kebi est soulignée dans la thèse Genre et Paix ! Les femmes dans la résolution des conflits au Congo-Brazzaville[5] du sociologue Maixent Cyr Itoua Ondet, sous la direction de Serge Dufoulon à l'université de Grenoble. Elle est membre du bureau politique du Parti congolais du travail (PCT)[6].
Engagement pour la démocratie
[modifier | modifier le code]En 2009, Antoinette Kebi, alors coordonnatrice du Programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (PNDDR)[7]déclare à Gabonews à cette période : « Chaque fois, il faut dialoguer, faire comprendre aux différentes personnes surtout les politiques que le pouvoir ne se trouve pas au bout du canon mais s'acquiert par la voie des urnes »[7].
Engagement pour les femmes
[modifier | modifier le code]Antoinette Kebi encourage les femmes à s'engager en politique. En 2017 elle déclare lors d'une conférence avec les femmes des partis politiques organisée par le Centre de promotion de la femme en politique, dirigé par Émilienne Raoul, que les femmes ne devraient pas s'engager en politique de manière hasardeuse, mais le faire en se formant en la matière[8].
Elle fait partie de la division de la condition féminine au Parti congolais du travail (PCT)[6] et occupera la charge de Secrétaire exécutive nationale par intérim de l'organisation féminine de ce parti: l'Organisation des femmes du Congo (OFC), succédant à Jeanne Sarah Dambendzet, nommée ambassadrice du Congo en Italie[6]. Elle était jusqu'alors secrétaire à l'organisation et à la mobilisation de cet organe. A l'issue du premier congrès extraordinaire de l'OFC, elle passera le flambeau à Inès Nefer Bertille Ingani[9] et sera remplacée au poste de secrétaire à l'organisation et à la mobilisation par Chantal Nkodia[9].
Lors du 5e congrès ordinaire du PCT en 2019, en sa qualité de secrétaire à l'organisation et à la mobilisation et secrétaire exécutive nationale intérimaire de l'Organisation des femmes du Congo (OFC), elle plaide pour une réelle implication de la femme au développement. Elle dénonce la faible représentativité de celles-ci dans les sphère de gouvernance et exhorte les congressistes à veiller au respect d'un quota d'au moins 30% de femmes tant au plan administratif que politique. Un discours qu'elle continue de porter lors de ces différents échanges avec les femmes engagées politiquement[10].
En sa qualité de secrétaire exécutive du Conseil consultatif de la femme, elle échange avec les acteurs du système des Nations unies au Congo, sur ses différentes activités notamment[11].
Elle s'attache notamment à sensibiliser à la conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle[12], notamment dans des milieux peu féminisés comme l'action publique, l'armée, l'agriculture[13], les sociétés savantes et religieuses[14].
La question de la représentativité des femmes dans les sphères de décision reste un de ses cheval de bataille, sa vision de l'émancipation des femmes est attachée à un respect des croyances de chacun[14].
Ouvrages
[modifier | modifier le code]- Antoinette Kebi-Mounkala, Droit congolais de la famille. Filiation, régimes matrimoniaux, successions et libéralités, L'Harmattan, coll. Études africaines, 2008, 285p
- Antoinette Kebi-Mounkala, « La situation successorale du conjoint survivant au Congo », Ann. Univ. M. NGouabi, n° 1, vol 3, Sciences Juridiques et Politiques, 2002, pp. 45-54
- Antoinette Kebi-Mounkala, « Les régimes matrimoniaux ou les difficultés d'un choix », Revue Congolaise de droit, n°15-16, 1994, pp.71-83
Références
[modifier | modifier le code]- « Antoinette Kebi-Mounkala », sur data.bnf.fr (consulté le )
- République du Congo, « Partie officielle, Décrets et arrêtés, B - Textes Particuliers, Présidence de la République, Nomination, Décret n° 2016-248 du 21 septembre 2016 », Journal officiel de la république du Congo, vol. 58e année, no 39, , pp. 1209-1215 (lire en ligne)
- « COMPTE RENDU DU CONSEIL DES MINISTRES DU LUNDI 07 AOUT 2017 | adiac-congo.com : toute l'actualité du Bassin du Congo », sur www.adiac-congo.com (consulté le )
- « Conseil consultatif de la femme : Antoinette Kebi nommée secrétaire exécutive | adiac-congo.com : toute l'actualité du Bassin du Congo », sur www.adiac-congo.com (consulté le )
- Maixent Cyr Itoua Ondet. Genre et Paix ! : les femmes dans la résolution des conflits au Congo Brazzaville. Sociologie. Université de Grenoble, 2014. Français.https://theses.hal.science/tel-01423843/file/39461_ITOUA_ONDET_2014_archivage.pdf
- Deutsche Welle (www.dw.com), « Congo-Brazzaville : Le PCT à l'heure du bilan | DW | 30.12.2019 », sur DW.COM (consulté le )
- Kevin Doukaga Doukaga, « Gabon: « Le pouvoir ne se trouve pas au bout du canon mais s'acquiert par les urnes » (Antoinette Kébi) », sur All Africa, (consulté le )
- admin, « Elections législatives et locales 2017 : les femmes politiques congolaises interpellées », sur Réseau International de Connaissances sur les Femmes en Politique, (consulté le )
- Parfait Wilfried Douniama, « Inès Nefer Bertille Ingani élue secrétaire exécutive nationale », sur Les Dépêches de Brazzaville (consulté le )
- Parfait Wilfried Douniama, « Les femmes déplorent l’absence des textes d’application des lois », (consulté le )
- « la relation se renforce entre le Congo et les Nations Unies », sur Sird, (consulté le )
- « Mois de mars : les femmes de la Garde républicaine invitées à cultiver le dialogue conjugal | adiac-congo.com : toute l'actualité du Bassin du Congo », sur www.adiac-congo.com (consulté le )
- Brey Pambou, « Antoinette Kebi face aux coopératives », sur LA BREVE ONLINE, (consulté le )
- Par Parfait Wilfried Douniama, « Congo-Brazzaville: Genre - Le Conseil consultatif de la femme à l'écoute des confessions religieuses », sur allAfrica.fr, (consulté le )