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Combinaison anti-g

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Combinaison anti-g MSF830.

Une combinaison anti-g est un vêtement spécial utilisé principalement par les pilotes de chasse et les astronautes, destiné à empêcher l'apparition du phénomène appelé voile noir, constaté dès la Première Guerre mondiale au cours des combats aériens. Les puissances et manœuvrabilités des aéronefs augmentant rapidement, il devint vite indispensable de protéger les pilotes pour leur permettre d'effectuer des manœuvres aériennes induisant des facteurs de charge très élevés. La combinaison anti-g permet aux pilotes de chasse de résister jusqu'à 9 g (positif c'est-à-dire renvoyer le sang dans le cerveau) afin d'empêcher la perte de connaissance.

Historique[modifier | modifier le code]

En 1942, l'Armée nazie doit faire face à l'hypothermie critique des aviateurs abattus au-dessus de la mer et des soldats et des armes sur le front de l'Est face à l'hiver russe. Dans le camp de concentration de Dachau, le scientifique developpeur du caisson de decompression et des capsules au cyanure et du polygal[1], Sigmund Rascher, chercheur specialisé dans les phenomènes de haute altitude et de froid extrême, immergeait des déportés nus dans de l'eau glaciale — l'experimentation sur des criminels lui ayant été refusée. L'objectif est de determiner les limites de la résistance physique humaine et trouver des moyens d'améliorer les conditions de combat. Si Rascher ne developpe rien dans ce domaine, ses observations permirent de mettre au point la combinaison anti-g.

Officiellement, le principe de la combinaison anti-g a été attribué en 1941 au Canadien Wilbur R. Franks de Toronto. Plusieurs scientifiques ont contribué à son perfectionnement parmi lesquels les neurophysiologistes américains Edward Howard Lambert et Forrest Morton Bird.

En 1975, une étude est réalisée pour comparer les différentes capacités des combinaisons[2].

Principe de fonctionnement[modifier | modifier le code]

Au départ, il consistait en un simple sanglage serré de la partie inférieure du corps (cuisses en particulier) pour éviter que le sang ne s'y accumule, provoquant une mauvaise irrigation du cerveau, résultant en une perte de connaissance.

Une autre technique couramment employée consiste à pressuriser le corps à l'aide d'air comprimé.

Les caractéristiques physiologiques du réseau sanguin de la girafe, comme refouler le sang à plusieurs mètres de hauteur, ont été copiées pour sa réalisation[3].

Le principe de fonctionnement des combinaisons modernes développées entre autres en Allemagne sous l'appellation Libelle (« libellule » en allemand) est calqué sur un phénomène observé en particulier chez ces insectes dont le vol très saccadé fait subir au corps des accélérations pouvant aller jusqu'à 30 g.

La combinaison contient un liquide circulant librement et venant comprimer les parties basses du corps. Un pilote équipé et entraîné peut résister à des accélérations de 10 g avant de perdre connaissance.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Seconde Guerre mondiale - Histoire de la médecine - Xavier Riaud - Le Polygal 10 et le camp de concentration de Dachau. », sur www.histoire-medecine.fr (consulté le )
  2. (en) RR Burton, RW Krutz Jr, « G-Tolerance and Protection with Anti-G Suit Concepts », sur apps.dtic.mil, (consulté le )
  3. (en) Alan R. Hargens, Developmental Adaptations to Gravity/Cardiovascular Adaptations to Gravity in the Giraffe, Life Sciences Division, NASA Ames Research Center (California), 1994, p.12.