Anne Wahl
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Anna Estelle Olkowsky |
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Anne Wahl, née Anna Olkowsky le à Lunéville et morte le à Clamart[1], est une résistante française[2], et Juste parmi les Nations[3].
Biographie
[modifier | modifier le code]Issue d'une famille immigrée catholique de Pologne[3], Anne Wahl fait dans sa jeunesse du scoutisme laïque au sein d'une section neutre de la Fédération française des éclaireuses, à Lunéville. Son totem est Biche. Sa famille part en exode vers le sud de la France dans le contexte de l'invasion allemande en 1939-1940[4].
Elle suit une formation d’infirmière puéricultrice à l'université de Clermont-Ferrand, et obtient grâce au professeur Paul Rohmer un poste dans un préventorium pour enfants, à Prélenfrey-du-Gua en 1942[4]. L'établissement, géré par la famille Guidi, sert secrètement de refuge à des enfants juifs, notamment envoyés par l'Oeuvre de Secours aux Enfants (OSE) depuis Grenoble. Il sert également de ressource pour des résistants du maquis du Vercors, qui y cachent des armes. Des adultes juifs sont également cachés dans le village de Prélenfrey, et ne seront jamais dénoncé par la population[5],[2].
Anne Wahl intervient activement dans ces activités[6]. Ayant rencontré des camarades éclaireurs de Marseille, devenus résistants sur le territoire, elle est agent de liaison, et soigne des blessés du 8ème bataillon des Francs-tireurs et partisans, basé dans une ferme proche[5],[4]. Elle prend en charge les enfants juifs cachés, qu'elle protège lors des visites lorsque des soldats allemands fouillent l'établissement, en les faisant passer pour tuberculeux particulièrement contagieux[3],[5]. En juillet 1944, elle intervient auprès de soldats allemands qui avaient réunis 32 résistants et jeunes juifs à Prélenfrey pour les fusiller, et obtient qu'ils ne soient pas exécutés[3],[7], mais seulement interrogés à Grenoble. Tous hormis un seront relâchés[8].
En 1950, elle épouse Roger Wahl, ingénieur au Commissariat à l'énergie atomique puis dirigeant de société. Ils ont trois enfants[9]. Elle est administratrice de société avec lui[10]. Elle s'investit également dans plusieurs associations en région parisienne[4].
Hommages
[modifier | modifier le code]- Elle est reconnue Juste parmi les Nations par Yad Vashem en 1994[3].
- Chevalière de la Légion d'honneur le 1er janvier 2013[10].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « matchID - Moteur de recherche des personnes décédées », sur deces.matchid.io (consulté le ).
- Limore Yagil, « RÉSISTANCE ET SAUVETAGE DES JUIFS DANS LE DÉPARTEMENT DE L'ISÈRE (1940-1944) », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 212, , p. 51–74 (ISSN 0984-2292, lire en ligne, consulté le )
- « Anne Wahl sur Le comité Français pour Yad Vashem », sur yadvashem-france.org (consulté le ).
- « 1944 : Anne Wahl née Olkowsky, éclaireuse « neutre » avant la guerre, juste parmi les Nations - Histoire du Scoutisme Laïque », sur www.histoire-du-scoutisme-laique.fr (consulté le ).
- « Prélenfrey en résistance »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur L'Humanité, (consulté le ).
- Patrick Cabanel, Histoire des Justes en France, Armand Colin, , 320 p. (ISBN 978-2-200-27683-6, lire en ligne)
- (en) Limore Yagil, Désobéir : Des policiers et des gendarmes sous l'occupation 1940-1944, Nouveau Monde Editions, , 384 p. (ISBN 978-2-36942-656-1, lire en ligne)
- Parc naturel régional du Vercors, « Résister hier, s'engager aujourd'hui - cahiers pédagogiques », sur clvrhonealpes.org (consulté le ).
- « Biographie Roger Wahl Président de sociétés. », sur www.whoswho.fr (consulté le ).
- « Anna Wahl - Nominations au Journal officiel de la République française », sur jorfsearch.steinertriples.fr (consulté le ).