Agences administratives temporaires établies par la Russie en Ukraine

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Territoire ukrainien occupé par la Russie.

Lors de l'invasion russe de l'Ukraine en 2022, la Russie a mis en place une série d'agences administratives temporaires pro-russes sur le territoire ukrainien qu'elle occupait.

Selon les médias ukrainiens, le 27 février, le maire de Koupiansk de l'oblast de Kharkiv, Gennady Matsegora (Геннадій Мацегора) a remis la ville à l'armée russe sans résistance, et fut retenu comme maire[1].

Selon les médias internationaux, le 12 mars, l'armée russe a mis en place une agence administrative temporaire à Melitopol et nommé Halyna Danylchenko (en) comme maire de la ville, l'ancien maire Ivan Fedorov ayant été arrêté par l'armée russe[2].

Le 26 mars 2022, les autorités de la République de Crimée ont annoncé que la Russie avait créé une « agence administrative militaire-civile de Kherson » dans l'oblast de Kherson occupé par la Russie. L'homme politique pro-russe Volodymyr Saldo a été nommé gouverneur. Le 22 avril, Dmitri Belik, membre de la Douma d'État, a déclaré qu'après la fin de « l'opération militaire spéciale », la Russie rétablira le district fédéral de Crimée pour annexer le sud de l'Ukraine à la Russie[3]. Auparavant, le président russe Vladimir Poutine avait déclaré que la Russie n'avait pas l'intention d'occuper l'Ukraine[4].

La vie des habitants des zones occupées par la Russie[modifier | modifier le code]

Selon Sergei Tsekov (en), membre du Conseil de la fédération de Russie, le but de l'établissement par l'armée russe de branches administratives dans les zones occupées est de maintenir les moyens de subsistance de la population et d'optimiser la gestion des colonies et des territoires (par exemple: maintenir les hôpitaux, opérations de logement et services à la personne et services d'urgence). Le gouvernement du territoire occupé fournira de la nourriture, recevra et organisera l'aide humanitaire et, dans certains cas, pourra remplir les fonctions d'un organisme chargé de l'application de la loi[5].

Cependant, un enseignant de l'Académie militaire de l'état-major russe[1] a déclaré à BBC News Russian que les autorités militaires russes ne faisaient pas un bon travail pour soutenir les villes occupées et que les habitants et les responsables des zones occupées ont également signalé des pénuries de produits alimentaires et agricoles locaux[6],[7],[8].

Afin d'intimider les civils et d'affaiblir leur volonté de résistance, l'armée russe a souvent kidnappé des responsables locaux[9]. Après la commence de l'occupation de l'oblast de Kherson par les troupes russes, presque la moitié des habitants ont quitté la ville de Kherson, et un cinquième ont quitté l'oblast de Kherson entièrement. Ceux qui sont restés ont d'abord participé à des rassemblements pro-ukrainiens. Mais ensuite, l'armée russe a imposé un règne de terreur et l'État a signalé un grand nombre d'enlèvements, de tortures, de vols et de viols[10]. L'armée russe a interdit aux personnes des zones occupées de se rendre dans les zones contrôlées par les forces ukrainiennes, et a emmené près de 900.000 citoyens ukrainiens en Russie[11],[12]. Les autorités russes ont aussi détenu les ukrainiens dans des camps de filtrage[13].

En outre, l'armée russe intimide ou kidnappe régulièrement des journalistes, les forçant à faire de la propagande au profit de la Russie[14],[15]. La commissaire ukrainienne aux droits de l'homme de la Verkhovna Rada, Lyudmila Denisova, a accusé l'armée russe "d'instaurer la terreur et la censure" dans les territoires occupés[7] . Selon certaines informations, l'armée russe aurait forcé des étudiants universitaires dans les zones contrôlées par la RPD et la RPL à donner collectivement leur sang pour les soldats russes blessés. Si c'est vrai, cela viole les Conventions de Genève[16].

Les forces russes ont enlevé le drapeau ukrainien dans la zone occupée. À Iakymivka, dans l'oblast de Zaporijjia, ils ont forcé un habitant local qui avait décroché le drapeau russe à s'excuser auprès de la caméra. Le territoire occupé essaie de remplacer la hryvnia ukrainienne par le rouble russe [17], et délivre également des passeports russes dans le territoire occupé[18]. En termes de culture, les chaînes en langue ukrainienne ont été arrêtées dans les zones occupées et les tours de télévision ont été remplacées par des chaînes en langue russe et des stations d'information contrôlées par le gouvernement russe[19],[20].

Agences administratives temporaires créées par la Russie et leurs chefs[modifier | modifier le code]

Oblast de Nikolaïev[modifier | modifier le code]

Oblast de Kherson[modifier | modifier le code]

Oblast de Zaporijjia[modifier | modifier le code]

Oblast de Donetsk ( République populaire de Donetsk )[modifier | modifier le code]

Oblast de Louhansk ( République populaire de Louhansk )[modifier | modifier le code]

région de Kharkov[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (ru) Анастасия Лотарева, Андрей Захаров, « Экс-"регионал", бухгалтерша и горный инженер: кто стал новой властью на оккупированных украинских территориях »,‎ 1 avil 2022 (consulté le )
  2. a et b (en) By Helen Regan, Steve George, Maureen Chowdhury, Mike Hayes and Amir Vera, « March 13, 2022 Russia-Ukraine news / Treason investigation launched into newly installed mayor of Russian-occupied Melitopol » [archive du ], CNN, (consulté le )
  3. (ru) « «Важные истории» собрали главные новости дня » [archive du ], istories.media (consulté le )
  4. Путин врал, что войны с Украиной не будет. Хронология обмана президента РФ | Россия и россияне: взгляд из Европы | DW | 24.02.2022
  5. В Крыму заявили о создании на юге Украины военно-гражданских администраций | ОБЪЕКТИВ
  6. (en) « ‘We’re living a nightmare’: life in Russian-occupied southern Ukraine » [archive du ], the Guardian, (consulté le )
  7. a et b « Life under occupation: how Ukrainians are resisting Russian rule », Financial Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « Life Under Russian Occupation: Hunger, Fear and Abductions » [archive du ], VOA (consulté le )
  9. Katharine Fortin, « ABDUCTING DISSENT: KIDNAPPING PUBLIC OFFICIALS IN OCCUPIED UKRAINE » [archive du ], Lieber Institute (consulté le )
  10. (ru) « «Имущество вывозят на «Камазах», насилуют даже девочек 11 лет». Исповедь жителей оккупированного Херсона » [archive du ], The Insider (consulté le )
  11. (ru) « Захарова: Киев продолжает препятствовать эвакуации мирных жителей в РФ » [archive du ], Российская газета (consulté le )
  12. (ru) « Украина обвиняет Россию в депортации 700 тысяч человек. Москва называет это эвакуацией. Люди рассказывают о фильтрационных лагерях » [archive du ], Meduza (consulté le )
  13. (ru) « Так страшно мне не было никогда «Медуза» рассказывает, как устроена система «фильтрационных лагерей» для украинцев, организованная российскими военными. И что происходит с теми, кто не смог пройти «фильтрацию» » [archive du ], Meduza (consulté le )
  14. (en) « Russians use abduction, hostage-taking to threaten Ukrainian journalists in occupied zones | Reporters without borders » [archive du ], RSF, (consulté le )
  15. (ru) « "Держат в каком-то подвале". Как в захваченных Россией регионах Украины похищают людей » [archive du ], BBC News Русская служба,‎ (consulté le )
  16. (ru) « Омбудсмен Украины: Студентов вузов в «ЛДНР» заставляют сдавать кровь для раненых российских военных » [archive du ], The Insider (consulté le )
  17. avec AFP, « Guerre en Ukraine. Le rouble pourrait bientôt être introduit dans la ville occupée de Kherson », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  18. « Guerre en Ukraine : la Russie facilite l’octroi de passeports aux habitants du sud de l’Ukraine », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. (ru) « "Скоро перестроитесь". Как Россия закрепляется на оккупированных украинских территориях » [archive du ], BBC News Русская служба,‎ (consulté le )
  20. Par Le Parisien avec AFP Le 21 juin 2022 à 08h56, « Ukraine : la télévision russe diffusée dans le sud de l’Ukraine », sur leparisien.fr, (consulté le )
  21. (ru) « В Снигиревке в Николаевской области пройдет референдум о воссоединении с РФ », sur Tass,‎ (consulté le )
  22. (ru) « В Херсоне российских военных будут заселять в квартиры эвакуировавшихся украинцев », The Insider,‎
  23. a et b « Российские оккупационные силы назначили своих «руководителей» в Херсоне и области » [archive du ] (consulté le )
  24. a b et c (ru) « Структура администрации Херсонской области »,‎ (consulté le )
  25. (ru) « Представитель «новой администрации» Херсонской области заявил РИА Новости, что ее возврат под контроль Украины «исключен» » [archive du ], Meduza (consulté le )
  26. a b c d e f et g (ru) « Винтовка родила власть. Кого Россия объявляет мэрами и губернаторами захваченных территорий » [archive du ], Медиазона (consulté le )
  27. « «Это новый Освенцим и Майданек». Российские военные начали сжигать тела погибших в Мариуполе в мобильных крематориях » [archive du ] (consulté le )
  28. (ru) Анна Тохмахчи, « "Сдаваться никто здесь не собирается". Начальник патрульной полиции Мариуполя – о происходящем внутри "Азовстали" » [archive du ], Настоящее Время,‎ (consulté le )
  29. (ru) « Голоса в обмен на кур » [archive du ], Важные истории,‎ (consulté le )
  30. a b et c (ru) « Гауляйтеры Купянска и Изюма сбежали в Россию », kh.vgorode.ua (consulté le )
  31. « Former Russian mayor appointed head of Russian-occupied Kharkiv, TASS reports », 路透社,‎ (consulté le )
  32. « Leader of Russian-occupied Ukrainian town killed by car bomb -TASS », 路透社 (consulté le )

Articles Liés[modifier | modifier le code]