Noblesse de cloche

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La noblesse de cloche, noblesse municipale ou noblesse d'échevinage fait partie des moyens pour renouveler la noblesse. Elle fait référence aux roturiers anoblis au cours du XVIIe siècle par une fonction administrative, d'où l'appellation faisant référence aux cloches de l'hôtel de ville qui sonnaient lors des assemblées pour l'élection des officiers municipaux.

Le XVIe siècle connaît une diminution des lignages pour des raisons économiques (notamment la « mendicité honteuse » qui entraîne la perte de la qualité nobiliaire), ou, surtout, faute d'héritiers mâles (en l'espace d'un siècle, c'est le sort d'un quart à un tiers des familles). Le roi étant le seul apte à faire des nouveaux nobles, l'anoblissement s'est donc fait par lettres royales, par les charges dites « anoblissantes », ou encore par usurpation ou abus.

En effet, dans 14 villes, la charge de maire et, parfois, celles d'échevins, confèrent la noblesse ; c'est le cas à Angers, à Angoulême, Bourges, Paris, Poitiers et Toulouse durant pratiquement tout l'Ancien Régime, pendant une partie seulement à Cognac, Issoudun, La Rochelle, Lyon, Nantes, Niort, Saint-Jean-d'Angély et Tours. Toutefois, comme la plupart des charges anoblissantes, la qualité recherchée n'est conférée qu'après un bon nombre d'années d'exercices, une vingtaine en général, le temps de « décrasser » le roturier.

En , un édit abolit ce type d'anoblissement avec effet rétroactif jusqu'en 1600[1].

« Tantôt un protestant y a signé sa foi, tantôt un ligueur y a maudit Henry IV. Quelque bourgeois y a gravé les insignes de sa noblesse de cloches, la gloire de son échevinage oublié. (Honoré de Balzac - Eugénie Grandet) »

Notes et références

  1. Daniel courant (dir.), Histoire de Niort, La Crèche, Geste édition, , 890 p. (ISBN 978-2-36746-221-9), p. 185 et 243

Liens externes

Bibliographie

  • Garnot Benoît, Société, cultures et genres de vie dans la France moderne XVIe – XVIIIe siècle, Paris, Carré Histoire, 1991.