Aller au contenu

Nella Nobili

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 22 juillet 2022 à 14:02 et modifiée en dernier par Lepticed7 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Nella Nobili
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance

Bologne
Décès
Sépulture
Nationalité
Activités
Autres informations
Domaine
Poésie
Archives conservées par
Institut mémoires de l'édition contemporaine

Nella Nobili est une poétesse et écrivaine née à Bologne le 6 janvier 1926 et morte le 18 février 1985 à Cachan[1]. Elle est considérée comme une représentante de la littérature prolétarienne. Elle rédige des textes en français et en italien, parlant notamment du travail à l'usine et de l'amour des femmes[2],[3].

Biographie

Nella Nobili naît en 1926 à Bologne. Venant d'un milieu modeste, elle arrête l'école a douze ans pour travailler - nous sommes en plein fascisme - dans une usine, d'abord dans un atelier de céramique, puis à quatorze ans comme souffleuse de verre[4]. C'est en autodidacte qu'elle commence à développer un lien avec l'écriture et la poésie[5]. Pendant les pauses, après le travail, elle écrit ses premiers textes, et lit avidement tout ce qu'elle trouve : la poésie italienne, mais aussi Rilke - une poète qu'elle aime tant - et Emily Dickinson.

Après la Seconde Guerre mondiale, en 1949, elle s'installe à Rome. Là, elle fréquente des groupes anti-fascistes, des artistes et écrivains comme Renata Vigano, Enrico Berlinguer ou Sibilla Aleramo. Ils sont ses premiers lecteurs, et par l'originalité de sa voix poétique, elle commence à se faire reconnaître et soutenir, notamment par Giorgio Morandi, Elsa Morante[5] et Michel Ragon[3].

Travaillant dans un atelier dans sa jeunesse, aide-soignante pendant la guerre puis chef d'une entreprise artisanale de boutons de manchettes par la suite, Nella Nobili publie des poèmes en rapport avec le monde de l'usine (La jeune fille à l'usine, 1978)[6], ce qui lui vaut une reconnaissance comme représentante de la littérature prolétarienne. Mais à Rome, elle a l'impression "d'être exhibée comme un petit monstre habillé en poète-ouvrier" et désenchantée, elle part pour la France[4].

Nobili arrive en 1953 à Paris, où elle demeurera jusqu'à la fin de sa vie, et commence à écrire en français dans les années 1960. Elle publie alors des recueils de poèmes et des ouvrages, notamment Les femmes et l'amour homosexuel, avec sa compagne, Edith Zha, en 1979[7], qui rassemble des témoignages, des réflexions et de la documentation sur l'amour homosexuel féminin. Elle publie dans des revues telles que Sorcières[8] et correspond avec des figures comme Giorgio Morandi, Michel Ragon, Bernard Noël, Claire Etcherelli ou Henry Thomas[3]. En 1975, Simone de Beauvoir, l'une de ses détracteurs, juge son écriture maladroite, inexpérimentée, improvisée et ce jugement sera très douloureux pour la poétesse[9].

Elle se suicide à l'âge de 59 ans, en 1985[3], à Cachan[1].

Ses œuvres sont traduites en partie par Marie-José Tramuta, professeure à l'Université de Caen-Normandie. Ses archives sont conservées par l'Imec (Institut Mémoires de l'édition Contemporaine)[10].

Œuvres

  • I quaderni della fabbrica, 1948.
  • La Jeune fille à l'usine, Editions caractères, Paris, 1978[6].
  • Le Sommeil de la raison engendre des monstres, 1970.
  • Les Femmes et l'amour homosexuel, avec Edith Zha, Hachette, coll. Les travaux et les jours, 1979[7].
  • Histoire d'amour, 1980.
  • Nella Nobili, Douze poèmes de deuil, N. Stern, coll. « Inédits manuscrits », (lire en ligne).
  • « Les Immaternelles », dans la revue Sorcières : les femmes vivent, 1981, p. 45-47[8].

Notes et références

  1. a et b « Nella Nobili (1926-1985) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. (it) Andrea Federica de Cesco, « Nella Nobili come Saffo, una raccolta celebra la poetessa morta suicida », sur Corriere della Sera, (consulté le )
  3. a b c et d « Nobili, Nella (1926-1985) », sur Institut Mémoires de l'édition contemporaine (consulté le )
  4. a et b (it) « Nella Nobili, riscoperta di una poeta di frontiera (Jessy Simonini) », sur La macchina sognante, (consulté le )
  5. a et b « Poésie d'ailleurs : La poésie de Nella Nobili et autres expériences poétiques transnationales », sur iicbruxelles.esteri.it (consulté le )
  6. a et b Nella (1926-1985) Auteur du texte Nobili, La Jeune fille à l'usine / Nella Nobili, (lire en ligne)
  7. a et b Nella (1926-1985) Auteur du texte Nobili et Édith (1945- ) Auteur du texte Zha, Les Femmes et l'amour homosexuel / Nella Nobili, Édith Zha, (lire en ligne)
  8. a et b Nella Nobili, « Les immaternelles », Sorcières : les femmes vivent, vol. 23, no 1,‎ , p. 45–47 (lire en ligne, consulté le )
  9. (it) « Dalla frontiera : Nella Nobili, Ho camminato nel mondo con l’anima aperta, di Jessy Simonini », sur La macchina sognante, (consulté le )
  10. « Ressource «Nobili, Nella (1926-1985)» - », sur Mnesys (consulté le )

Liens externes