Prostitution en Algérie
La prostitution en Algérie est illégale comme le dispose l'article 343 du Code pénal algérien[1]. L'article 343 du Code pénal algérien interdit aussi la consommation d'un service de prostitution, le proxénétisme, la vie commune avec une prostituée, le racolage et forcer autrui à la prostitution.
Il existe cependant quelques maisons closes réglementées, héritage de la période coloniale[2], comme notamment en Tunisie.
Malgré l'interdiction de jure par le Code pénal algérien, la prostitution clandestine est présente dans la société algérienne contemporaine[3]. Les hommes sont aussi présents dans la prostitution homosexuelle et hétérosexuelle[4].
Histoire
Période ottomane
Durant la Régence d'Alger, la prostitution est tolérée et régulée[5]. Avant la Colonisation française de l'Algérie en 1830, on estime qu'il y avait 300 et 500 prostituées à Alger. Les femmes étaient Maures, Arabes et Noires. Il n'était pas permis aux Juives de devenir prostituées[6].
Un Mezouar était en charge de la régulation de la prostitution. Cette personnalité officielle était toujours un Maure. Cette place était lucrative car il collectait un tribut mensuel auprès de chaque prostituée. Il gardait un registre des prostituées et les femmes n'étaient pas autorisées à quitter les bordels et les bains publics dans lesquels elles travaillaient[6].
Notons que par ailleurs la polygamie ainsi que le concubinage (avec la plupart du temps des esclaves) étaient des pratiques légales.
Période coloniale
Sous l'administration française, la prostitution légalisée commence à se mettre en place, non sans se heurter à de nombreux murs culturels et religieux (les femmes ne quittant presque pas les maisons)[7].
Les bordels militaires et maisons de tolérances alors mis en place par Alexandre Parent-Duchâtelet choquent les populations locales. Dans le Maghreb colonial, dans les villes européennes, les activités prostitutionnelles vont être disséminées et invisibilisées et, dans les quartiers « indigènes », sont concentrées[7].
Période moderne
Pour le sociologue marocain Abdessamad Dialmy, le fait que le gouvernement algérien tolère les quelques bordels survivants de la période coloniale peut s’expliquer de deux manières : une approche historique et une approche religieuse, basée sur l'interprétation d'un verset coranique[pertinence contestée][8].
Notes et références
- Code pénal de l'Algérie.
- « Algérie : Informations sur la prostitution », Division de l'Information, de la Documentation et des Recherches de l'OFPRA, , p. 3 (lire en ligne [PDF]).
- Mohamed TOUATI, « La prostitution fait vivre des familles » , sur L'Expression, (consulté le )
- « La prostitution prend de l'ampleur à travers le territoire national, La face cachée du business du sexe », sur www.algerie360.com, (consulté le ).
- « Observing Prostitution in Algeria · Prostitution in Algeria: Free or Forced? · A la Recherche des Femmes Perdues », sur Oberlin College Library (consulté le )
- Larbi Abid, « Des maladies vénériennes, de la prostitution » [archive du ], sur Sante Tropicale,
- « La prostitution coloniale en Algérie, une réalité taboue - 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre) », sur www.4acg.org (consulté le )
- Tarek Bouraque, « Prostitution: le paradoxe algérien », sur telquel.ma, (consulté le ).