Olivier Lecerf
Naissance | |
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Décès |
(à 77 ans) Reugny (Indre-et-Loire) |
Nationalité | |
Formation |
Institut d'études politiques de Paris, Centre d'études industrielles de l'Université de Genève |
Activité |
Olivier Lecerf, né le à Merville-Franceville-Plage (Calvados) et mort le à Reugny (Indre-et-Loire), est un chef d'entreprise français. Il fut le PDG du groupe de BTP Lafarge de à .
Biographie
Famille et formation
Olivier Maurice, Marie, Guy Lecerf naît le à Merville-Franceville-Plage. Il est le fils de Maurice Lecerf, fabricant de drap, et de Colette Lecerf, née Lainée[1].
Après des études à l'école Saint-Louis-de-Gonzague, il entre à la Faculté de droit à Paris. Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et du Centre d'études industrielles de l'Université de Genève[1].
Carrière
Il commence sa carrière comme attaché de direction à l'Omnium pour l'importation et l'exportation en . Il rejoint le groupe Lafarge en . En , il participe au lancement de l'activité de l'entreprise au Brésil, et développe par la suite la présence du groupe au Canada. A la fin des années 1960, Lafarge Canada est devenu le troisième producteur de ciment du pays [2]. En , Olivier Lecerf cumule les fonctions de président à Montréal et à Vancouver. Le Canada devient la base d'où le groupe prépare son expansion en Amérique du Nord[3].
La carrière d'Olivier Lecerf s'accélère au sein du groupe, alors dirigé par Marcel Demonque, grande figure du patronat dans la France des Trente Glorieuses[4].
PDG du groupe Lafarge
À la mort du PDG de Lafarge en , Olivier Lecerf, qui est âgé de 45 ans, prend la direction de l'entreprise[2],[5]. La multinationalisation du groupe est déjà bien amorcée : cotée à la Bourse de Londres depuis , la Société Lafarge l’est aussi un an plus tard à celles de Francfort et de Düsseldorf. La mise en place du holding traduit l’accession du groupe à ce statut de multinationale. En parallèle de son internationalisation et de son expansion à de nouveaux marchés, le groupe diversifie également ses métiers autour du ciment[6],[7].
Patron chrétien, Olivier Lecerf fait aussi figure dans les années 1980 de "jeune turc" s'étant déjà confronté à la concurrence internationale parmi les autres dirigeants français[8],[9]. Pressenti pour prendre la présidence du Conseil national du patronat français à la suite de François Ceyrac en , Olivier Lecerf refuse de se présenter[10]. Il participe à la European Round Table aux côtés d'autres industriels du continent[11].
Lorsqu'Olivier Lecerf quitte la présidence de Lafarge en , le groupe qui est devenu le n°2 mondial du ciment figure également dans le classement AT. Kearney des 56 entreprises les plus performantes du monde[12],[13]. Il est remplacé à la tête du groupe de BTP par Bertrand Collomb mais en reste le président d'honneur. Il est également membre du conseil d'administration de l'Oréal de jusqu'à , année au cours de laquelle il met fin à son propre mandat[14].
Décès
Olivier Lecerf décède le à Reugny (Indre-et-Loire) à l'âge de 77 ans[15].
Publications
- Olivier Lecerf, Au risque de gagner. Le métier de dirigeant - Entretiens avec Philippe de Woot et Jacques Barraux, Paris, Editions De Fallois, , 249 pages (ISBN 978-2877061209)[16]
Vie privée
Il a épousé le Anne Bazin de Jessey. Il est père de quatre enfants[1].
Distinctions
Fondation Olivier Lecerf
Bertrand Collomb et Lafarge créent en une fondation au nom d'Olivier Lecerf à l’Académie des sciences morales et politiques[18]. Celle-ci remet chaque année un prix à un dirigeant pour récompenser son management "humaniste"[19].
Notes et références
- « Biographie Olivier Lecerf », sur Who's who in France (consulté le )
- « Olivier Lecerf », Les Echos, (lire en ligne)
- Léon Dubois, Lafarge Coppée, 150 ans d'industrie, Paris, Pierre Belfond, , 320 pages (ISBN 978-2714421463, lire en ligne)
- « Lafarge, deuxième cimentier mondial change de tête M. Olivier Lecerf, la succession tranquille », Le Monde, (lire en ligne)
- Mireille Rusinak, Les bons, les brutes et les autres. Les grands patrons : comment ils ont pris le pouvoir et comment ils l'ont gardé, Paris, Éditions Belfond, , 320 p. (ISBN 9782714422743, lire en ligne), Chapitre 2 : En tandem, ou en famille
- « Les ambitions de Lafarge », Le Monde, (lire en ligne)
- Dominique Barjot, « Lafarge : l'ascension d'une multinationale à la française (1833-2005) », Relations Internationales, (lire en ligne)
- Arthur Nazaret, « Lafarge : la chrétienté est-elle le ciment du recrutement ? », Le Nouvel Obs, (lire en ligne)
- Maria Green Cowles, « L’ERT (European Round Table of Industrialists) : les grands industriels et la promotion du grand marché européen », Milieux économiques et intégration européenne au XXe siècle, , p. 233-240 (lire en ligne)
- Benoit Collombat (dir.), David Servenay (dir.), Frédéric Charpier, Martine Orange et Erwan Seznec, Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours, Paris, La Découverte, 792 pages (lire en ligne)
- « Dessous de table », L'Humanité, (lire en ligne)
- Favilla, « Olivier Lecerf », Les Echos, (lire en ligne)
- « Lafarge Coppée devient le numéro deux mondial du ciment », Le Monde, (lire en ligne)
- « L'Oreal : suppression du droit de vote double », Boursier, (lire en ligne)
- « Disparition Olivier Lecerf, président d’honneur du groupe Lafarge », Le Moniteur, (lire en ligne)
- Andrée Muller, « Au risque de gagner. Le métier de dirigeant », L'Express, (lire en ligne)
- « Légion d'honneur », Le Monde, (lire en ligne)
- « Le Prix et la Fondation Olivier Lecerf, présentés par Bertrand Collomb », sur Canal Académie (consulté le )
- « Germe reçoit le prix Olivier Lecerf du management humaniste », Focus RH, (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Mireille Rusinak, Les bons, les brutes et les autres. Les grands patrons : comment ils ont pris le pouvoir et comment ils l'ont gardé, Paris, Éditions Belfond, , 320 p. (ISBN 9782714422743, lire en ligne), Chapitre 2 : En tandem, ou en famille
- Léon Dubois, Lafarge Coppée, 150 ans d'industrie, Paris, Pierre Belfond, , 320 pages (ISBN 978-2714421463, lire en ligne)