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Filmographie de Laurel et Hardy

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Stan Laurel et Oliver Hardy forment le duo comique le plus célèbre de l'histoire du cinéma. Ils ont tourné plus d'une centaine de films ensemble.

Les courts métrages muets

Pour respecter une certaine chronologie les films sont classés en fonction de leur date de production et de leur distribution et non celle de leur sortie indiquée entre parenthèses.

Stan Laurel et Oliver Hardy apparaissent pour la première fois ensemble au générique d’un même film en tant qu’acteurs dans Le Veinard (The Lucky dog) bien avant que le duo comique qui va les rendre célèbres ne soit constitué. En 1925, Oliver Hardy rejoint les Studios Hal Roach et tourne dans le film Yes, Yes, Nanette que réalise Stan Laurel qui y travaille déjà depuis plus de deux ans.

Ils vont naturellement travailler et tourner ensemble sans qu’il soit possible de dire à partir de quel film on puisse véritablement considérer que la constitution du duo soit effective. Cette dernière se déroule sur plusieurs d’entre eux mais a cependant lieu très tôt durant les premiers films qu’ils tournent sous la direction de Fred Guiol.

Le duo comique se forme à l’aube du cinéma parlant et les premiers films de Laurel et Hardy sont des films muets. Il faut cependant signaler que certains de ces derniers comme Habeas Corpus ou Vive la liberté (Liberty) sont sortis sonores, mais ne comportant que musique et bruitage, les dialogues restant des intertitres, peuvent être considérés comme des films muets.

Distribué par Metro Pictures Corporation

Distribué par Pathé Exchange

Distribué par Metro-Goldwyn-Mayer

Les courts métrages parlants

Les films produits à partir d'avril 1929 sont parlants et c'est une nouvelle technique que le duo comique va pleinement exploiter. Laurel et Hardy font partie de la minorité des acteurs du muet ayant réussi le passage au cinéma parlant et ce dernier conforte le succès du duo.
On n'a pas l’habitude (Unaccustomed As We Are) est le premier film parlant de Laurel et Hardy. Son titre vient de la formule : « unaccustomed as we are to public speaking »[5] couramment employée en guise de préambule et de formule de politesse avant de commencer un discours[6]. Il existe une particularité dans le doublage en langue française des Laurel et Hardy, ces derniers ont un accent très prononcé. Cela vient du fait que certaines des premières versions parlantes de leur comédies étaient tournées directement en français (voir chapitre Les films tournés en langues étrangères) par Oliver Hardy et Stan Laurel. Devant le succès de ses premières versions, les acteurs français ayant effectué le doublage ont conservé cet accent, lui donnant même une couleur « so british » qui fait désormais partie des personnages de Laurel et Hardy

Distribué par Metro-Goldwyn-Mayer

Les longs métrages

Laurel et Hardy tournent plusieurs longs métrages ; beaucoup sont des films musicaux, genre en vogue à l'époque. Beaucoup de longs métrages de Laurel et Hardy sont, à l'origine, des moyens métrages (de trois à cinq bobines) qui ont été rallongés pour atteindre le format du long métrage pour la diffusion à l'étranger. Soit avec des versions tournées dans la langue du pays (voir chapitre suivant), des montages de deux courts métrages ensemble, des scènes spécifiques absentes de la version originale diffusée aux États-Unis, comme Sous les verrous (Pardon Us), ou bien encore l'ajout en préambule d'un "court métrage inédit", comme dans Les As d'Oxford (A Chump at Oxford).

Les longs métrages reflètent aussi les dissensions entre Hal Roach et Laurel et Hardy au milieu des années trente, qui conduisent le duo à arrêter les courts-métrages et à changer de producteur après 1940.

Produits par Hal Roach[7]

Produits par la 20th Century-Fox et autres

Caméos et apparitions

Parallèlement à leur carrière d'acteur et en raison de leur grande popularité, Laurel et Hardy sont sollicités pour apparaître dans des productions autres que les leurs. Cela peut aller du simple caméo clin d'œil comme dans En vadrouille (On the Wrong Trek)[9] à un rôle à part entière comme dans Hollywood Party. Leur participation peut être sollicitée pour promouvoir l'activité du studio comme Hollywood chante et danse (The Hollywood Revue of 1929) pour la nouvelle technique du cinéma parlant ou Le Chant du bandit (The Rogue Song) pour un procédé couleur. Parfois cette participation est destinée à soutenir un film comme dans On the Loose avec lequel Hal Roach entend bien lancer un nouveau duo comique féminin, ou une cause avec un court métrage destiné à recouvrir des fonds pour the National Variety Artists tuberculosis sanatarium, Les Bijoux volés (The Slippery Pearls).

Les films tournés en langues étrangères

Avec l'apparition du cinéma parlant se pose la question de la distribution des films à l'étranger. À l'époque du muet, il suffit d'intercaler au montage, des intertitres spécifiques à la langue du pays dans lequel on veut les distribuer. Avec les débuts du parlant, même si la post-synchronisation existe pour les bruitages et que le doublage existe, les Studios Hal Roach choisissent de tourner des versions spécifiques à destination des pays étrangers[10]. Certaines scènes sont alors tournées en différentes langues, parfois avec des acteurs du pays visé.

Ils sont parfois le montage de deux courts métrages ensemble et ont aussi souvent des scènes additionnelles inédites. De plus, l'histoire des différentes copies des films étant différente, il arrive que subsistent des versions en langue étrangère qui soient en meilleur état et plus complètes que leurs originaux. Quelle bringue ! (Blotto) en est une bonne illustration. Tourné à l'époque du Pré-Code, il va subir la censure et être expurgé de près d'une bobine et être remonté en 1937 par la censure. La version originale en anglais de 1930 a disparu et il ne reste plus désormais que La Vida nocturna (version en espagnol) pour se faire une idée de ce qu'était le film original.

Ces versions en langues étrangères qui peuvent être considérées comme des films à part entière ont été tournées et distribuées durant une très courte période en 1930 et 1931 et ne concernent qu'une dizaine de courts-métrages de Laurel et Hardy.

Film biographique sur Laurel et Hardy

Divers

Les films de Laurel et Hardy ont eu très rapidement un succès planétaire et subirent une exploitation pas toujours respectueuse. C'était aussi la grande époque du « cinéma familial » où les bobines et les formats ne correspondaient pas forcément à ceux des originaux. Les longs métrages ont été parfois l'occasion d'en tirer « plusieurs » courts métrages. Il s'ensuit une multitude de copies tronquées ou ayant des montages inédits sans qu'on puisse véritablement les considérer comme faisant partie de la filmographie de Laurel et Hardy. À l'inverse, en vue d'une exploitation en salle, certains longs métrages ont été constitués à partir de plusieurs courts métrages à l'image du film français Les Trois mariages de Laurel et Hardy sorti en 1946.

Le succès de Laurel et Hardy initia beaucoup de produits dérivés sur lesquels leurs créateurs n'eurent pas toujours la maîtrise. Les bandes dessinées reprenant les personnages et tentant de reproduire les traits de Stan Laurel et Oliver Hardy apparaissent dès le début des années trente. En 1961, après le décès d'Oliver, Stan vendit les droits de reproduction à Larry Harmon et en 1966 et 1967 William Hanna et Joseph Barbera ont produit près de 150 courts dessins animés destinés à la diffusion télévisuelle.

La plupart des comédies de Laurel et Hardy sont ressorties en versions colorisées consécutivement à la demande des télévisions américaines. Le procédé a été inventé par Wilson Markle et a d'abord été utilisé en 1970 pour ajouter la couleur à des images monochromes de la Lune par la mission Apollo. En 1983, Markle fonde Colorisation, Inc. et associé aux Studios Hal Roach, se lance dans la colorisation systématique de leurs films. Les procédés de l'époque sont loin d'avoir les performances des procédés actuels et le résultat, au-delà du débat sur l'intégrité de l'œuvre originale, est très médiocre. La colorisation gomme les détails et n'a un rendu acceptable qu'en produit télévisuel de petit format.
Il est très difficile de mesurer l'impact de la colorisation sur la diffusion des films et la persistance du succès de Laurel et Hardy. L'aspect indéniablement positif résulte de la nécessité d'une restauration de la copie en noir et blanc avant d'y appliquer tout procédé qui permet aujourd'hui de bénéficier de copies monochromes de ces comédies d'excellente qualité.

Notes et références

  1. « The lucky dog - Production history: Written and filmed circa November 17-29, 1919. Released circa 1922 by Metro Pictures. » Laurel and Hardy : The Magic Behind the Movies by Randy Skretvedt - 1987 - page 62 (ISBN 978-0313251726)
  2. Ce film bien antérieur aux autres n'est pas une production de Hal Roach Studios mais de The Amalgamated Producing Company
  3. Certaines scènes complémentaires ont été tournées en mai 1928
  4. Certaines scènes complémentaires ont été tournées en juin 1928
  5. Nous n’avons pas l’habitude de parler en public.
  6. « The speech from the throne is replied to by the speech from the pothouse parlour ; and yet in our impudence, every time that we practise our unhappy propensitv, we excuse our deficiencies, upon the proverbial plea, consecrated by the use of ages — certainly dark ones — of " unaccustomed as we are to public speaking." Alas! it would be well for us if we were so; and unaccustomed to public listening as well. » Speachmaking article sur l’art du discours paru dans The new monthly magazine (périodique anglais) - 1845 - page 120 du volume 37 de la version consulatable en ligne de Google Book
  7. À l'exception de Laurel et Hardy conscrits (The Flying Deuces) produit par la RKO Pictures.
  8. Il s'agit de la date de sortie du film en France.
  9. Où ils apparaissent en auto-stoppeurs sur le bord d'une route
  10. Ce sera aussi le cas pour les comédies de Charley Chase, Harry Langdon ou Les Petites Canailles (Our Gang)

Voir aussi

Sources

Liens internes

Liens externes