Élections générales maltaises de 1987

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Élections législatives maltaises de 1987
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Corps électoral et résultats
Inscrits 246 292
Votants 236 719
96,1 % en augmentation 1,5
Blancs et nuls 1 551
Parti nationaliste – Edward Fenech Adami
Voix 119 721
50,91 %
en stagnation
Sièges obtenus 35 en augmentation 4
Parti travailliste – Karmenu Mifsud Bonnici
Voix 114 936
48,87 %
en diminution 0,2
Sièges obtenus 34 en stagnation
Premier ministre
Sortant Élu
Karmenu Mifsud Bonnici
PL
Edward Fenech Adami
PN
Législature élue
18e

Les élections générales maltaises de 1987 (en anglais : Maltese general election, 1987) permettent d'élire les députés de la dix-huitième législature de la Chambre des députés de Malte, pour un mandat de cinq ans.

Le Parti travailliste du Premier ministre sortant Karmenu Mifsud Bonnici est défait par le Parti nationaliste d'Edward Fenech Adami. Ce dernier bénéficie de la réforme électorale adoptée peu avant les élections, qui permet au parti réunissant plus de 50 % des suffrages d'obtenir automatiquement une majorité absolue des sièges au parlement.

Contexte[modifier | modifier le code]

Dom Mintoff en 1974.

Les élections de 1981 voient la réélection du Premier ministre travailliste Dom Mintoff, au pouvoir depuis dix ans. Bien que le Parti nationaliste arrive en tête des suffrages avec 50,9 % des voix, c'est le Parti travailliste qui obtient la majorité des sièges (34 sur 65)[1]. Ces résultats provoquent une crise politique importante, conduisant le Parti nationaliste à boycotter le nouveau parlement jusqu'en 1983[2]. En 1984, Karmenu Mifsud Bonnici remplace Dom Mintoff en tant que Premier ministre de l'île.

Les années 1980 sont marquées par la corruption et une importante violence politique[1],[3],[4],[5]. En 1986, un jeune militant nationaliste (Raymond Caruana) est tué lors d'une réunion de son parti. La police tente alors de faire accuser un autre militant d'opposition, en déposant l'arme du crime chez ce dernier. Le scandale pousse le gouvernement et l'opposition à se rapprocher pour trouver une solution au conflit politique[3],[5].

En [5], la Constitution est amendée pour s'assurer que le parti arrivé en tête des voix obtienne une majorité à la Chambre des représentants[6]. En échange de cette concession aux nationalistes, le Parti travailliste obtient l'inscription de la neutralité du pays dans la Constitution[5].

Système électoral[modifier | modifier le code]

Depuis l'indépendance du pays en 1964, la Chambre des représentants est le parlement monocaméral de Malte. Elle est composée d'au moins 65 sièges. Ses membres sont élus pour un mandat de cinq ans au vote unique transférable dans treize circonscriptions de cinq sièges chacune. Aucun seuil électoral n'est requis pour entrer au parlement[6].

Avant les élections, la Constitution est amendée : en plus des 65 sièges attribués par circonscription, des sièges supplémentaires peuvent être attribués si un parti réunit plus de 50 % des suffrages exprimés sans obtenir une majorité des circonscriptions, pour que ce parti atteigne la majorité absolue (d'un siège) à la Chambre des représentants. Ces sièges supplémentaires sont attribués aux candidats qui ont obtenu le plus de suffrages sans être élus, quelle que soit leur circonscription[6].

Principales forces politiques[modifier | modifier le code]

Force politique Idéologie Chef de file Résultats en
Parti travailliste
Partit Laburista (PL)
Centre gauche
Social-démocratie
Karmenu Mifsud Bonnici 49,1 % des voix
34 sièges
Parti nationaliste
Partit Nazzjonalista (PN)
Centre droit
Libéral-conservatisme
Démocratie chrétienne
Eddie Fenech Adami 50,9 % des voix
31 sièges

Résultats[modifier | modifier le code]

Les résultats sont annoncés deux jours après les élections[5].

Résultats des élections générales maltaises de 1987[7]
Partis Voix % +/- Sièges +/-
Parti nationaliste (PN) 119 721 50,91 en diminution 0,01 35 en augmentation 4
Parti travailliste (PL) 109 990 48,87 en diminution 0,2 34 en stagnation
Parti démocratique (DP) 380 0,16 en augmentation 0,16 0 en stagnation
Parti communiste (PK) 199 0,05 en augmentation 0,05 0 en stagnation
Indépendants 12 0,01 en stagnation 0 en stagnation
Suffrages exprimés 235 168 99,34
Votes blancs et invalides 1 551 0,66
Total 236 719 100 69 en augmentation 4
Abstentions 9 573 3,89
Inscrits / participation 246 292 96,11

Analyse[modifier | modifier le code]

Fenech Adami devient Premier ministre à l'issue des élections de 1987.

Les élections voient la victoire du Parti nationaliste, qui bénéficie de la réforme électorale adoptée avant les élections[3] en gagnant quatre sièges supplémentaires. C'est la première fois que le centre-droit remporte les élections générales depuis 1966.

Ces élections démontrent une nouvelle fois la forte polarisation du pays. Malgré les violences et les accusations de corruption, le Parti travailliste obtient un score comparable à celui de 1981[3]. Pour le Parti nationaliste, cela s'explique notamment par les milliers d'emplois publics accordés à des habitants peu avant les élections[5].

À l'issue des élections, Eddie Fenech Adami devient Premier ministre, disposant d'une majorité d'un seul siège à la Chambre des représentants jusqu'en 1992[5]. L'une des premières mesures de son gouvernement est la ratification de la Convention européenne des droits de l'homme, en vue d'une adhésion future de Malte à la Communauté économique européenne[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Matthew Xuereb, « 40 years from the election that sparked chaos: 1981 revisited », sur timesofmalta.com, Times of Malta, (consulté le ).
  2. (en) Sergio Carbonaro, « Parliament’s boycott : 1981 to 1983 », sur um.edu.mt, Université de Malte, (consulté le ).
  3. a b c d et e (en) Jean Claude Cachia et André P. DeBattista, « The Malaise of Malta: Social Divisions, Weak Institutions, and Political Partisanship », sur psa.ac.uk, Political Studies Association, (consulté le ).
  4. (en) Raphael Vassallo, « PN remembers the violence of the 1980s… », sur maltatoday.com, (consulté le ).
  5. a b c d e f et g (en) « Pre-1987 Election violence ‘product of PN militancy’ », sur independent.com.mt, Malta Independent, (consulté le ).
  6. a b et c (en) Matthew Wall, « Electoral System Change in Europe since 1945: Malta », sur electoralsystemchanges.eu (consulté le ).
  7. (en) « Parliamentary Election Results, 1921 - 2013 », sur um.edu.mt, Université de Malte (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]