Rénovationisme

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Rénovationisme (russe : Обновленчество; le nom officiel est l'Église orthodoxe russe, russe : Российская православная церковь, l'Église orthodoxe en URSS, russe : Православная церковь в СССР; titre non officiel l'Église vivante, en russe : Живая Церковь) désigne un ensemble de groupes et de mouvements schismatiques de l'Église orthodoxe de Russie, ayant existé entre 1922 et 1946.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1922, le patriarche Tikhon, primat de l'Église orthodoxe russe, est arrêté et emprisonné par les autorités soviétiques, décidées à persécuter l'Église[1].

En mai 1922, profitant du vide créé par l'emprisonnement du patriarche, un groupe de clercs et de prêtres de l'Église russe favorables à l'idéologie communiste s'auto-proclame « Direction ecclésiastique provisoire », et appelle l'ensemble des fidèles et du clergé à se soumettre à lui[1] ,[2],[3]. Le groupe, qui change bientôt son nom en « Eglise vivante », affiche son intention d'introduire des réformes ecclésiales radicales, notamment en changeant différents dogmes chrétiens au moyen d'idées communistes et humanistes [4] , [5].

En 1923, le mouvement schismatique « dépose » symboliquement le patriarche Tikhon.

L'Église vivante est activement soutenue par les autorités soviétiques qui y voient un moyen d'affaiblir l'Église orthodoxe russe « officielle » [6]. Nombre de prélats ou de clercs restés fidèles à l'Église orthodoxe « officielle » sont exécutés, emprisonnés ou exilés par les autorités pour « activités contre-révolutionnaires » [4]. Le clergé de l'Eglise vivante participe aux persécutions en collaborant avec le GPU, ce qui le décrédibilise durablement auprès des fidèles [2] , [3].

Cependant, malgré le soutien actif des autorités, l'Église vivante va se révéler un échec. En effet, le mouvement connaît des dissensions internes et finit par se diviser en plusieurs fractions [7]; En outre, les paroisses dont l'Église vivante s'est emparée sont en règle générale désertées par les fidèles, et malgré les pressions des autorités, la très grande majorité de ceux-ci reste fidèle à l'Église orthodoxe « officielle » [2] , [8].

À partir de 1927, l'Église vivante subit les défections de nombreux clercs qui font acte de repentance et reviennent à l'Église orthodoxe[9]. En outre, le mouvement schismatique perd le soutien du gouvernement soviétique[1]. Il disparaît progressivement, ne se maintenant – avec difficulté – que dans quelques grandes villes[9].

En 1929, l'Église vivante, privée de soutien officiel, n'est pas épargnée par la nouvelle campagne anti-religieuse des autorités soviétiques[9]. Elle disparaît définitivement en 1946, après la mort de son seul fondateur encore acquis à ses idées, Alexandre Vvedenski[9].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « The Orthodox Faith - Volume III », sur oca.org (consulté le ).
  2. a b et c https://www.britannica.com/topic/Renovated-Church
  3. a et b Gousseff Catherine. Le schisme rénovateur : un mouvement pro-communiste dans l'Église orthodoxe russe. In: Revue d'études comparatives Est-Ouest, vol. 24, 1993, n°3-4. p.11
  4. a et b Shubin Daniel, A History of Russian Christianity, Vol. IV: Tsar Nicholas II to Gorbachev’s Edict on the Freedom of Conscience, Algora Publishing, New York, 2006, p.91
  5. Goudal E. Les Églises russes. In: Échos d'Orient, tome 27, n°149, 1928. p.57
  6. E. Goudal, Les Églises russes, Échos d'Orient, tome 27, n°149, 1928. p.67
  7. E. Goudal, Les Églises russes, Échos d'Orient, tome 27, n°149, 1928. p.59
  8. Shubin Daniel, A History of Russian Christianity, Vol. IV: Tsar Nicholas II to Gorbachev’s Edict on the Freedom of Conscience, Algora Publishing, New York, 2006, p.93
  9. a b c et d Gousseff Catherine. Le schisme rénovateur : un mouvement pro-communiste dans l'Église orthodoxe russe. In: Revue d'études comparatives Est-Ouest, vol. 24, 1993, n°3-4. p.13

Liens internes[modifier | modifier le code]