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== Les premiers cuirassés ==
== Les premiers cuirassés ==

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{{article détaillé|Cuirassé à coque en fer}}

L'adoption de la vapeur n'est qu'une des avancées technologiques qui ont révolutionné les navires de guerre du {{s-|XIX|e}}. Le navire de ligne est bientôt remplacé par les premiers cuirassés, [[cuirassé à coque en fer|à coque en fer]] : propulsés à la vapeur, protégés par un blindage métallique, et armés de canons tirant des obus explosifs. Le premier navire de la [[Royal Navy]] ainsi équipé est le [[HMS Warrior|HMS ''Warrior'']] de 1860<ref>''The HMS Warrior Story'', Permanent Joint Headquarters, Northwood {{lire en ligne|lien=http://www.northwood.mod.uk/nwood/history/warrior/warrior.htm}}.</ref>.

=== Obus explosifs ===

Les anciennes [[coque (navire)|coques]] en [[bois]] résistaient plutôt bien aux [[boulet]]s de canon, comme l'avait démontré la [[Bataille de Lissa (1866)|bataille de Lissa]], où le navire de ligne autrichien ''Kaiser'' pénétre un champ de bataille confus, éperonne un cuirassé italien et reçoit une bordée de plusieurs boulets de 300 livres ; il perd sa figure de proue et son mât de misaine, prend feu, mais se trouve tout de même prêt pour le combat dès le jour suivant<ref name="Wilson">H. W. Wilson, ''Ironclads in Action - Vol 1'', London, 1898, p. 240</ref>. Par contre, les canons qui tirent des obus explosifs ou incendiaires représentaient une plus grande menace pour les navires en bois, et ces armes commencent à être utilisées massivement à partir desannées 1840. Durant la [[guerre de Crimée]], la flotte russe de la mer Noire détruit une flottille de navires en bois turcs avec des obus explosifs à la [[bataille de Sinop]], en 1853. Plus tard durant cette même guerre, des batteries flottantes cuirassées françaises utilisent des armes similaires contre les défenses de [[Kinburn]]<ref name = "Lambert">Andrew Lambert, ''Battleships in Transition'', pp. 92–96</ref>.

=== Le blindage ===
[[Image:LaGloirePhotograph.jpg|thumb|Le navire français ''[[La Gloire]]'', premier cuirassé de haute mer.]]

Le développement des obus explosifs rend nécessaire l'utilisation de plaques de [[blindage]] métalliques. En 1859, la France lance le navire ''[[La GLoire]]'', premier cuirassé de haute mer. Elle possède un profil de navire de ligne, réduit à un pont pour réduire le poids. Bien qu'elle ait été construite en bois et soit propulsée principalement à la voile, ''La Gloire'' dispose d'une hélice et sa coque est protégée par une couche de blindage en fer<ref>Tony Gibbons, ''The Complete Encyclopedia of Battleships'', pp. 28–29</ref>. ''La Gloire'' déclenche la réaction de la Royal Navy, soucieuse de préserver son avantage technologique : la frégate ''[[HMS Warrior]]'' plus puissamment armée est lancée quatorze mois plus tard ; les deux pays démarrent alors un programme de construction de nouveaux cuirassés et convertissent leurs anciens navires de lignes en frégates blindées<ref>Gibbons, ''op. cit.'', pp. 30–31.</ref>. Deux ans après, l'Italie l'Autriche, l'Espagne et la Russie ont tous commandé de tels navires, et au moment du [[combat de Hampton Roads]], au moins huit marines possèdent des cuirassés<ref name ="Sondhaus"/>.

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Les marines essayent différentes positions pour la position des canons : en tourelles (comme sur le ''[[Monitor]]''), en batteries centrales ou en [[barbette]]s, ou en utilisant l'[[éperon]] comme arme principale. Au fur et à mesure que les machines à vapeur évoluent, les mâts sont progressivement enlevés. Au milieu des années 1870, l'[[acier]] commence à être utilisé comme matériau de construction, avec le fer et le bois. ''[[Le Redoutable (1876)|Le Redoutable]]'', mis sur cale en 1873 et lancé en 1876, est le premier navire au monde à utiliser l'acier comme principal matériau de construction<ref>Conway Marine, ''Steam, Steel and Shellfire'', p. 96.</ref>.


== Les pré-''Dreadnought'' ==
== Les pré-''Dreadnought'' ==

Version du 4 octobre 2007 à 17:15

La puissance de feu d'un cuirassé démontrée par l’USS Iowa.

Un cuirassé est un grand navire de guerre doté d'un épais blindage, dont l'armement principal est formé de pièces d'artillerie du plus gros calibre. Par rapport aux croiseurs, ils sont plus grands, possèdent un meilleur blindage et un armement plus puissant.

Les cuirassés ont considérablement évolué au cours du temps, les nouveaux navires s'adaptant continuellement aux avancées technologiques pour rester au niveau des marines étrangères. En anglais, le mot battleship apparaît vers 1794[1], contraction de line of battle ship (« navire de ligne de bataille », et désigne les navires de ligne, qui dominaient à l'époque les marines à voiles. En français, le mot « cuirassé » apparaît plutôt vers les années 1860 pour désigner les premiers cuirassés à coque en fer[2] ; le nom de battleship devient standard dans les pays anglophones à partir des années 1880[3]. À partir des années 1890, il désigne les cuirassés pré-Dreadnought, en référence à la révolution du HMS Dreadnought en 1906.

Les cuirassés forment autant un type séparé de navires de guerre qu'un symbole de pouvoir et de fierté nationale, et de domination navale[4]. Pendant plusieurs décennies, le nombre et lescapacités des cuirassés d'une marine étaient des facteurs déterminants dans les relations diplomatiques et les stratégies militaires. Ainsi, la course aux armements des années 1900 avec la construction accélérée de cuirassés fut un des facteurs importants à l'origine de la Première Guerre mondiale, durant laquelle la bataille du Jutland vit l'affrontement de nombreux cuirassés. Après la guerre, des traités limitent la construction de ces navires, ce qui n'empêcha pas le déploiement de cuirassés aussi bien récents que plus vieux durant la Seconde Guerre mondiale.

Toutefois, certains historiens remettent en cause l'utilité de ces navires. Hormis pendant la bataille du Jutland, il y eut peu d'affrontements entre cuirassés. Et en dépit de leur grande puissance de feu et de leur blindage, ils restaient vulnérables à des armes plus légères, portées par de plus petits bateaux, comme les torpilles et les mines, puis plus tard les avions et les missiles guidés[5]. Les cuirassés ont peu à peu été remplacés par les porte-avions en tant que principal navire des groupes de combat à partir de la Seconde Guerre mondiale. Seuls les États-Unis en ont conservé durant la guerre froide en tant que navires de soutien ; les derniers cuirassés, de la classe Iowa, ont été désarmés en 1990 et rayés des registres en mars 2006.

Les navires de ligne


Les navires de ligne, à l'époque de la marine à voile, étaient de grands navires de guerres à voiles, sans blindage, possédant jusqu'à 120 canons à fût lisse et de caronades. Ils représentaient l'évolution progressive des navires à voiles depuis le XVe siècle ; mais, en-dehors de l'augmentation de taille, ils n'avaient que peu changé entr el'adoption de la ligne de bataille au début du XVIIe siècle et la fin de la marine à voile vers les années 1830.

Le Napoléon (1850), le premier navire de ligne propulsé à la vapeur.

Le grand nombre de canons et le tir par bordée permettait aux navires de ligne d'endommager gravement n'importe quel navire en bois, en défonçant la coque et les mâts en tuant l'équipage. Cependant, la portée des canons n'excédait pas quelques centaines de mètres et les évolutions restaient limitées par le vent.

Le premier changement majeur fut l'introduction de la machine à vapeur en tant que système de propulsion auxiliaire. La vapeur fut progressivement introduite dansles marines durant la première moitié du XIXe siècle, au départ pour les frégates et autres bateaux de petites dimensions. La marine française installe pour la première fois la propulsion à vapeur sur un navire de ligne en 1850 : Le Napoléon[6]. Il était armé comme les autres navires de ligne, mais ses machines à vapeur lui permettaient d'atteindre une vitesse de 12 nœuds quelles que soient les conditions de vent, ce qui lui conférait un avantage décisif en cas d'engagement. La vapeur accéléra l'accroissement de la taille des navires de ligne. Au final, seuls la France et le Royaume-Uni ne disposaient de flottes à navires à hélice ; d'autres pays possédaient des flottes composées de navires de lignes à hélice et de frégates à roues à aubes, comme la Russie, la Turquie, la Suède, Naples, la Prusse, le Danemark et l'Autriche[4].

Les premiers cuirassés

Le HMS Warrior (1860), actuellement à Portsmouth.

L'adoption de la vapeur n'est qu'une des avancées technologiques qui ont révolutionné les navires de guerre du XIXe siècle. Le navire de ligne est bientôt remplacé par les premiers cuirassés, à coque en fer : propulsés à la vapeur, protégés par un blindage métallique, et armés de canons tirant des obus explosifs. Le premier navire de la Royal Navy ainsi équipé est le HMS Warrior de 1860[7].

Obus explosifs

Les anciennes coques en bois résistaient plutôt bien aux boulets de canon, comme l'avait démontré la bataille de Lissa, où le navire de ligne autrichien Kaiser pénétre un champ de bataille confus, éperonne un cuirassé italien et reçoit une bordée de plusieurs boulets de 300 livres ; il perd sa figure de proue et son mât de misaine, prend feu, mais se trouve tout de même prêt pour le combat dès le jour suivant[8]. Par contre, les canons qui tirent des obus explosifs ou incendiaires représentaient une plus grande menace pour les navires en bois, et ces armes commencent à être utilisées massivement à partir desannées 1840. Durant la guerre de Crimée, la flotte russe de la mer Noire détruit une flottille de navires en bois turcs avec des obus explosifs à la bataille de Sinop, en 1853. Plus tard durant cette même guerre, des batteries flottantes cuirassées françaises utilisent des armes similaires contre les défenses de Kinburn[9].

Le blindage

Le navire français La Gloire, premier cuirassé de haute mer.

Le développement des obus explosifs rend nécessaire l'utilisation de plaques de blindage métalliques. En 1859, la France lance le navire La GLoire, premier cuirassé de haute mer. Elle possède un profil de navire de ligne, réduit à un pont pour réduire le poids. Bien qu'elle ait été construite en bois et soit propulsée principalement à la voile, La Gloire dispose d'une hélice et sa coque est protégée par une couche de blindage en fer[10]. La Gloire déclenche la réaction de la Royal Navy, soucieuse de préserver son avantage technologique : la frégate HMS Warrior plus puissamment armée est lancée quatorze mois plus tard ; les deux pays démarrent alors un programme de construction de nouveaux cuirassés et convertissent leurs anciens navires de lignes en frégates blindées[11]. Deux ans après, l'Italie l'Autriche, l'Espagne et la Russie ont tous commandé de tels navires, et au moment du combat de Hampton Roads, au moins huit marines possèdent des cuirassés[4].

Le Redoutable de 1876, le premier cuirassé à utiliser l'acier comme matériau de construction principal[12].

Les marines essayent différentes positions pour la position des canons : en tourelles (comme sur le Monitor), en batteries centrales ou en barbettes, ou en utilisant l'éperon comme arme principale. Au fur et à mesure que les machines à vapeur évoluent, les mâts sont progressivement enlevés. Au milieu des années 1870, l'acier commence à être utilisé comme matériau de construction, avec le fer et le bois. Le Redoutable, mis sur cale en 1873 et lancé en 1876, est le premier navire au monde à utiliser l'acier comme principal matériau de construction[13].

Les pré-Dreadnought

L'ère des Dreadnought

Première Guerre mondiale

L'entre-deux-guerres

Seconde Guerre mondiale

Guerre froide

Actuellement

Les cuirassés dans la doctrine navale

Annexes

Références

  • (sv) Erik et al Appel, Finland i krig 1939–1940 - första delen, Espoo, Finland, Schildts förlag Ab, , 261 p.
  • (en) E. H. H. Archibald, The Fighting Ship in the Royal Navy 1897–1984, Blandford,
  • (sv) Albert et al Axell, Kamikaze - Japans självmordspiloter, Lund, Sweden, Historiska media, , 316 p.
  • (en) D. K. Brown, Warrior to Dreadnought: Warship Development 1860–1905, Book Sales,
  • (en) D. K. Brown, The Grand Fleet: Warship Design and Development 1906–1922, Caxton Editions, , 208 p.
  • (sv) Kai et al Brunila, Finland i krig 1940–1944 - andra delen, Espoo, Finland, Schildts förlag Ab, , 285 p.
  • (en) Robert (Ed.) and Gray, Randal (Author) Gardiner, Conway's All the World's Fighting Ships, 1906–1921, Naval Institute Press, , 439 p.
  • (en) Robert (Ed.) Gardiner, Conway’s All the World’s Fighting Ships, 1922–1946, Conway Maritime Press,
  • (en) Robert (Ed.) and Lambert, Andrew (Ed.) Gardiner, Steam, Steel and Shellfire: The steam warship 1815–1905 - Conway's History of the Ship, Book Sales, 192 p.
  • (en) Tony Gibbons, The Complete Encyclopedia of Battleships and Battlecruisers - A Technical Directory of all the World's Capital Ships from 1860 to the Present Day, London, UK, Salamander Books Ltd, , 272 p.
  • (de) René Greger, Schlachtschiffe der Welt, Stuttgart, Stuttgart, Motorbuch Verlag, , 260 p.
  • (en) Bernard and Grove, Eric Ireland, Jane's War At Sea 1897–1997, London, Harper Collins Publishers, , 256 p.
  • (sv) Alf R. Jacobsen, Dödligt angrepp - miniubåtsräden mot slagskeppet Tirpitz, Stockholm, Sweden, Natur & Kultur, , 282 p.
  • (en) Paul M. Kennedy, The Rise and Fall of British Naval Mastery, London,
  • (en) Andrew Lambert, Battleships in Transition - The Creation of the Steam Battlefleet 1815–1860, London, Conway Maritime Press, , 161 p.
  • (sv) H. T. Lenton, Krigsfartyg efter 1860, Stockholm, Sweden, Forum AB, , 160 p.
  • (sv) Jan et al Linder, Ofredens hav - Östersjön 1939–1992, Avesta, Sweden, Svenska Tryckericentralen AB, , 224 p.
  • (en) Robert Massie, Castles of Steel - Britain, Germany and the Winning of the Great War at Sea, London, Pimlico,
  • (en) Robert L. O'Connell, Sacred Vessels: the Cult of the Battleship and the Rise of the U.S. Navy, Boulder, Westview Press,
  • (en) Oscar Parkes, British Battleships, first published Seeley Service & Co, 1957, published United States Naval Institute Press,
  • (en) Anthony (Foreword) Preston, Jane's Fighting Ships of World War II, London, UK, Random House Ltd, , 320 p.
  • (en) Scott J. Russel, The Fleet of the Future, London,
  • (en) Lawrence Sondhaus, Naval Warfare 1815–1914, London,
  • (en) Paul Stilwell, Battleships, New Your, USA, MetroBooks, , 160 p.
  • (sv) Michael et al Tamelander, Slagskeppet Tirpitz - kampen om Norra Ishavet, Norstedts Förlag, , 363 p.
  • (sv) A. J. P. (Red.) et al Taylor, 1900-talet: Vår tids historia i ord och bild; Part 12, Helsingborg, Bokfrämjandet, , 159 p.
  • (sv) Claes-Göran Wetterholm, Dödens hav - Östersjön 1945, Stockholm, Sweden, Bokförlaget Prisma, , 279 p.
  • (en) H. W. Wilson, Ironclads in Action - Vol 1, London,
  • (sv) Niklas et al Zetterling, Bismarck - Kampen om Atlanten, Stockholm, Sweden, Nordstedts förlag, , 312 p.
  • Corbett, Sir Julian. "Maritime Operations In The Russo-Japanese War 1904–1905." (1994). Originally Classified and in two volumnes. ISBN 1-5575-0129-7.


Notes

  1. "battleship", The Oxford English Dictionary, 2e édition, 1989, OED Online, Oxford University Press, 4 avril 2000.
  2. Entrée « cuirassé » du portail lexical [lire en ligne].
  3. J. Stoll, Steaming in the Dark?, Journal of Conflict Resolution Vol. 36 no 2, juin 1992.
  4. a b et c L. Sondhaus, Naval Warfare 1815–1914, (ISBN 0-415-21478-5)
  5. H. T. Lenton, Krigsfartyg efter 1860, 1971
  6. « Napoleon (90 guns), the first purpose-designed screw line of battleships », Steam, Steel and Shellfire, Conway's History of the Ship, p. 39.
  7. The HMS Warrior Story, Permanent Joint Headquarters, Northwood [lire en ligne].
  8. H. W. Wilson, Ironclads in Action - Vol 1, London, 1898, p. 240
  9. Andrew Lambert, Battleships in Transition, pp. 92–96
  10. Tony Gibbons, The Complete Encyclopedia of Battleships, pp. 28–29
  11. Gibbons, op. cit., pp. 30–31.
  12. Gibbons, op. cit., p. 93
  13. Conway Marine, Steam, Steel and Shellfire, p. 96.

Pour aller plus loin

Articles connexes

Liens externes

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