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Version du 2 mai 2015 à 20:37

L'ancien hôtel de ville de Kazimierz

Kazimierz est actuellement l'un des dix quartiers qui composent le premier arrondissement de Cracovie, ancienne capitale du Royaume de Pologne. Réputé pour ses galeries d'art, ses monuments, ses restaurants et sa vie nocturne, il est très prisé des touristes. C'est aussi un des principaux lieux de mémoire pour la communauté juive.

Fondée en 1335, Kazimierz s'est constituée en ville indépendante avant d'être rattachée à Cracovie en 1801. La ville, puis le quartier, furent peuplés par une importante communauté juive à partir du XVIe siècle et jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale (Kazimierz regroupait alors la majeure partie des 65 000 Juifs de Cracovie, soit le quart de la population totale de la ville).

Histoire de Kazimierz

Kazimierz (détail d'une vue de Cracovie) — Chronique de Hartmann Schedel (1493).

Sur les terrains formant aujourd'hui le quartier de Kazimierz furent créés des villages dès le haut Moyen Âge, sur les bords de la Vistule, profitant de la proximité de la capitale de la Pologne, Cracovie. Le quartier doit son nom au roi Casimir III qui fonda la ville en 1335. L'intention du roi était de renforcer les défenses de la capitale de la Pologne du côté sud. Pour cette raison la ville fut rapidement dotée de murailles et de donjons. Quatre églises furent bâties également, la bourgade s'étendit au nord vers Cracovie (quartier de Stradom), à côté du château de Wawel.

En 1495, l'histoire de la ville changea radicalement lorsque le roi Jan Olbracht décida de créer à l'est de la bourgade chrétienne de Kazimierz, sur les terrains marécageux du village de Bawół, une bourgade juive (oppidum iudaeorum) afin d'y installer, pour des raisons politiques et économiques, les Juifs qui habitaient à Cracovie ou qui viendraient s'y installer.

Le quartier juif de Kazimierz, entouré d'une muraille, se développa ainsi de manière autonome au cours des siècles, à côté du quartier chrétien. Commerçants et banquiers juifs s'y firent construire des maisons de plus en plus importantes.

Comme nombre de villes polonaises, Kazimierz souffrit beaucoup des invasions étrangères à partir du XVIIe siècle. Après leur départ, la bourgade se reconstruisait rapidement, de nouvelles églises, hors du quartier juif, étant construites. Les villes de Cracovie et de Kazimierz devenant mitoyennes, la diète de 1788-1792 décida que Kazimierz serait intégré à la ville de Cracovie. Malgré l'opposition de la municipalité, la ville devient quartier de Cracovie en 1801. Simultanément le pouvoir autrichien imposait aux Juifs d'habiter le ghetto, tandis qu'étaient supprimées deux paroisses catholiques locales. C'est au cours de la période 1815-1846 au cours de laquelle Cracovie fut une ville libre indépendante que furent abattus, en 1822, les murs du quartier juif, ce qui permit aux Juifs de s'établir progressivement dans le quartier chrétien. En 1860, l'interdiction faite aux Juifs d'habiter ailleurs que dans le ghetto fut officiellement levée.

Sous l'occupation autrichienne (1846-1918) sera comblé le méandre de la Vistule qui séparait alors Kazimierz du reste de Cracovie (aujourd'hui rue Józef Dietl).

C'est surtout au cours du XIXe siècle que Kazimierz devint un centre culturel et religieux important pour les Juifs d'Europe centrale. De nombreuses synagogues furent édifiées, ainsi que des écoles, yeshivas et heders.

L'occupation nazie au cours de la Seconde Guerre mondiale, fut la période la plus noire de l'histoire du quartier. Après avoir chassé beaucoup de Juifs de la ville à partir de mai 1940, les nazis firent construire en mars 1941 un ghetto au sud de Kazimierz, de l'autre côté de la Vistule, dans le quartier de Podgórze, où furent entassés jusqu'à 20 000 Juifs de la ville et des environs. C'est dans ce ghetto que les nazis firent bâtir plusieurs usines où des Juifs étaient employés. La fabrique d'Oscar Schindler, qui parvint à sauver ses travailleurs (La liste de Schindler), se situait toutefois à l'est, en dehors des limites du ghetto. La première évacuation du ghetto eut lieu en juin 1942, la suivante en octobre de la même année. Ses habitants étaient déportés vers les camps de la mort. Finalement, le 13 et 14 mars 1943, le ghetto fut totalement liquidé. Les vieillards, les enfants et les malades furent tués sur place ou déportés Belzec, et seulement une petite groupe à Auschwitz-Birkenau. Les personnes encore aptes à travailler furent incarcérées dans le camp de travail forcé voisin, à Plaszów.

Après la guerre, environ 3 000 Juifs revinrent à Cracovie. Ils y trouvèrent leurs maisons détruites ou occupées, furent victimes de violences, s'éparpillèrent dans la ville sans reformer de véritable communauté. Pour éviter d'autres affrontements, certains acceptèrent de s'installer dans les nouvelles provinces incorporées à la Pologne, la Silésie et la Poméranie d'où les Allemands avaient été chassés, mais suite aux pogroms dans la Pologne d'après-guerre, ils émigrèrent. Il ne reste aujourd'hui que quelques centaines de Juifs à Cracovie.

Les monuments de Kazimierz

La synagogue Remuh

Sept synagogues subsistent à Kazimierz dont une (Remuh) encore ouverte au culte. La plupart des autres sont ouvertes aux visites touristiques, certaines sont en cours de rénovation, d'autres servent de salles d'exposition. Aujourd'hui, des légions de touristes viennent en pèlerinage sur les traces du passé tragique du quartier. Ils arpentent les synagogues, le cimetière juif, caressent les pans de la muraille, entrent sur les placettes et les cours où le réalisateur Steven Spielberg tourna plusieurs scènes de La Liste de Schindler.

Le Kazimierz d'aujourd'hui

Délaissé au cours de la période communiste, le quartier renaît à partir des années 1990. Lieu de mémoire juive (Kazimierz et Podgórze comptent plus d'une trentaine de sites à voir ou visiter) et chrétienne, il devient aussi lieu de vie pour les artistes et les étudiants qui réoccupent un quartier longtemps bon marché. Librairies, cafés, pubs, restaurants, boites de nuit coexistent à côté de plaques en mémoire de la Shoah, du centre culturel juif et de lieux de cultes, constituant un mélange des genres qui n'est pas toujours exempt de critiques. Mais une fusion s'opère sans doute dans les discothèques proposant de la musique klezmer et les restaurants une cuisine juive, dont la fameuse carpe farcie[réf. nécessaire].

Le festival de culture juive de Cracovie (juin-juillet), qui se déroule principalement à Kazimierz, est devenue sans doute la principale manifestation de ce genre dans le monde. Ce rendez-vous international rassemble des centaines d'artistes et des milliers de spectateurs.

En 1978 les quartiers historiques de Cracovie, avec la Vieille Ville (Stare Miasto), le Wawel et Kazimierz ont été inscrits au Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-François Forges et Pierre-Jérôme Biscarat, Guide historique d'Auschwitz et des traces juives de Cracovie, Éd. Autrement, Paris, 2011, 288 p. (ISBN 978-2-7467-1484-7)
  • (pl) Henryk Halkowski, Żydowski Kraków, Wydawn, Austeria, Kraków, 2009, 362 p. (ISBN 978-83-89129-90-1)
  • Stanisław Markowski, Kazimierz : la ville juive de Cracovie : 1870-1988 (trad. Serge Blondin), N. Jenson, Tours, 2006, 147 p. (ISBN 2-916308-03-2)

Articles connexes

Liens externes

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