Édit de janvier 1562

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 8 mai 2014 à 19:10 et modifiée en dernier par Xaviateur (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Le 17 janvier 1562, Catherine de Médicis fait signer au roi Charles IX, alors âgé de 12 ans, l'Édit de Janvier, ou édit de tolérance de Saint-Germain qui reconnaît officiellement aux protestants le droit de s'assembler pour leur culte dans les faubourgs des villes et à la campagne. Dans un contexte très tendu où chaque camp, catholique comme protestant se prépare à l'affrontement, cet édit montre le désir de conciliation de la régente et de son chancelier.

Un texte d'apaisement...

Le texte a été préparé par la mère du jeune roi, Catherine de Médicis, régente du royaume, assistée du chancelier Michel de L'Hospital. Il marque, après la période de répression du règne de Henri II et l'échec du colloque de Poissy, et des Conférences de Saint-Germain un revirement dans la politique royale à l'égard des réformés[1]. Il est un signe de tolérance de la part de Catherine de Médicis, mais limitée et provisoire. Dans une lettre écrite le 16 février, la reine déplore la « dureté et obstination des uns et des autres, qui ont plutôt combattu pour ne se laisser vaincre, que disputé et conféré pour se soumettre à la vérité et à la raison »[2]. La reine est en effet dans l'attente d'une décision du concile de Trente.

Dans ce texte, le jeune roi permet aux protestants de célébrer le culte à l'extérieur des villes fortifiées ainsi que de tenir des assemblées dans les maisons privées à l'intérieur de ces mêmes villes. Les protestants doivent en échange renoncer aux lieux de culte dont ils s’étaient emparés. La création de consistoires et la réunion de synodes sont autorisés. Les pasteurs sont reconnus mais doivent prêter serment aux autorités civiles[3]. Le lendemain, le concile de Trente reprend. L'opinion générale est que les pères conciliaires durcissent leurs positions face aux protestants[4]. Le Parlement de Paris, très catholique, refuse d'enregistrer l'Édit de Janvier.

... qui déclenche les guerres de religion

Les protestants refusent dans la plupart des cas, et principalement dans le midi de rendre les lieux de cultes qu'ils occupaient. Ils préfèrent détruire les églises et les chapelles. Ils pratiquent le "vandalisme pédagogique" consistant à détruire les images et les croix pour faire remarquer que Dieu reste muet devant ce que les catholiques considèrent comme un sacrilège[4]. Le 1er mars 1562, le duc François de Guise et ses hommes perpètrent le massacre de Wassy, en Champagne, surprenant 200 protestants en train d'écouter un prêche dans une grange, à l'intérieur de la ville close et dans des conditions donc illégales. Sur son ordre, la troupe massacre les protestants. On compte une soixantaine de morts et une centaine de blessés. C'est le début des guerres de religion. Elles dureront plus de trente ans.

Pour les protestants, l'édit de janvier 1562 a toujours été considéré comme un modèle, une référence, lors des négociations qui ont eu lieu par la suite entre eux et le pouvoir royal quand il a fallu négocier de nouveaux édits.

Notes et références

  1. Valois Noël. Les essais de conciliation religieuse au début du règne de Charles IX. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 31. N°119, 1945. pp. 237-276.
  2. H. de La Ferrière, Lettres de Catherine de Médicis, t. I, p. 276.
  3. Jean Delumeau, "Renaissance et discordes religieuses", dans L'histoire de France, sous la direction de Georges Duby, Paris, Larousse, 2007, p. 474.
  4. a et b Michel Péronnet, Le XVIe siècle, Paris, Hachette, 1981 (Hachette U), p. 287.

Le texte

  • L'Édit de Nantes et ses antécédents, sous la direction de Bernard Barbiche, avec la collaboration d'Isabelle Chiavassa, Paris, Ecole des chartes, s.d. Edition commentée du texte de l'édit.

Voir aussi

Articles connexes