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Veillée

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Taccuino Sanitatis (XIVe siècle).
Femmes cousant sous la lampe
(La Veillée)

Jean-François Millet, 1853-1854
Musée des Beaux-Arts (Boston)

Une veillée est une réunion de personnes présentant un caractère traditionnel, voire rituel, souvent la veille d'un événement important ou pour le préparer.

Dans la religion chrétienne, la veillée pascale désigne la nuit du samedi au dimanche de Pâques.

La veillée paysanne est l'habitude qu'avaient les habitants d'un hameau de se réunir à la tombée de la nuit pour passer le temps en compagnie, souvent pour effectuer un travail en commun.

La veillée scoute est l'occasion pour tous les membres d'une unité de se réunir chaque soir du camp.

En Gallo, on utilise le terme de vigile.

La veillée du jour de l'an est dite réveillon de la Saint-Sylvestre.

Par tradition, les violoneux du Québec se rassemblent au cours de veillées où chacun se doit de porter un pantalon noir et une chemise de couleur blanc cassé.

De nos jours, pour désigner une nuit passée sans dormir, on parle plutôt de « nuit blanche ».

Veillée funèbre

Au Moyen Âge, après l'annonce du décès au village, au quartier et à la paroisse, la veillée funèbre commence, à la lueur de chandelles chez les humbles, dans un grand apparat chez les riches. Elle réunit les proches, les amis et la famille autour du de la dépouille enveloppée dans un suaire, avant les funérailles. L'accompagnement du défunt « donne matière à des manifestations organisées où les récitations de prière, les éloges stéréotypés, les promesses alternent avec les pleurs, les cris de veilleuses et de pleureuses patentées qui frisent l'hystérie[1] ».

Dans le monde occidental, jusqu'au milieu du XXe siècle, la veillée, comme les autres rites funéraires, font partie des moments forts de la vie collective[2].

Dans la seconde moitié du XXe siècle et au XXIe siècle, avec la médicalisation et la désocialisation de la mort, cette pratique funéraire se désacralise et se déritualise comme tous les rites funéraires qui s'affadissent voire disparaissent[3]. La veillée a ainsi tendance à s'exprimer loin du domicile du défunt, et à se vivre dans une salle d'exposition du funérarium, dans une chambre mortuaire ou une maison funéraire implantée dans des quartiers urbains[4].

Références

  1. Jean-Pierre Leguay, Le feu au Moyen Âge, Presses universitaires de Rennes, , p. 269
  2. Louis-Vincent Thomas, Rites de mort mort, Fayard, , p. 113.
  3. Louis-Vincent Thomas, Anthropologie de la mort, Payot, , p. 395.
  4. Louis-Michel Renier, Les funérailles. Les chrétiens face à la mort, Éditions de l'Atelier, , p. 66-67.

Voir aussi

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