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Le privilège de saint Romain permettait au chapitre de la cathédrale de Rouen de grâcier chaque année un condamné à mort le jour de l'Ascension. Son origine fait partie de la légende de saint Romain. Il a été exercé pour la dernière fois en 1790.

Origine légendaire[modifier | modifier le code]

Saint Romain, évêque de Rouen au temps de Dagobert (629 - 639), décida de dompter un monstre des eaux, la Gargouille, qui désolait les marais de la rive gauche. Il demanda un compagnon et seul un condamné à mort accepta. Saint Romain passa son étole au cou de la Gargouille, et elle fut menée à la ville, tenue ainsi en laisse par le condamné à mort. Celui-ci fut grâcié. Dagobert (ou son fils Clovis II) donna à l'évêque de Rouen saint Ouen le privilège de grâcier un condamné chaque année.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le privilège de Saint-Romain [1], exercé par le chapitre de la cathédrale de Rouen, était vu par le roi de France comme un empiètement sur son droit de grâce. En 1210, le gouverneur du château royal de Rouen (celui où Jeanne d'Arc sera enfermée en 1431) refuse de remettre le prisonnier. Le chapitre adresse une remontrance au roi Philippe-Auguste. L'enquête royale établit que le privilège était déja exercé sous le règne du roi Plantagenêt Henri II ((1154 - 1189). Au cours du temps, le chapitre réussit à maintenir le privilège, malgré les tentatives des institutions de l'Etat. Au XVe siècle, la légende est publiée, les vitraux de la cathédrale de Rouen et de l'église Saint-Maclou représentent la scène. En 1542, la Fierte Saint-Romain, monument en forme d'estrade couverte, est édifiée sur la place des Halles pour la solennité[2]. le roi Henri IV (1589 - 1610) tente d'exclure les condamnés pour certains crimes (lèse-majesté, hérésie, fausse monnaie, assassinat par guet-apens, viol). En 1791, Adrien Duport, rapporteur de la réforme judiciaire à l'Assemblée constituante, déclare que ce privilège avait été aboli comme les autres par la nouvelle Constitution du royaume.

Procédure[modifier | modifier le code]

Dix-huit jours avant la fête de l'Ascension[3], une délégation du chapitre va au Parlement de Rouen rappeler l'existence du privilège. Toutes les exécutions capitales sont suspendues. Pendant les trois jours des Rogations qui précèdent l'Ascension, le chapitre enquête pour élire le condamné qui sera grâcié. Le matin de l'Ascension, l'élu est extrait de la prison et reçu par le président du Parlement qui vérifie que son crime fait partie de ceux que prévoit la coutume d'amnistie. Ensuite, le chapitre et la confrérie de Saint-Romain se rendent en procession de la cathédrale à la Haute-Vieille-Tour où est conservée la Fierte, châsse des reliques de sait Romain; l'élu ferme la marche. L'élu monte les marches du monument de la Fierte Saint-Romain sur la place des Halles, et lève trois fois le reliquaire devant la foule. La procession suivie de la châsse portée par l'élu continue vers la cathédrale pour la grand-messe. Après des cérémonies expiatoires, le grâcié prête serment de ne pas récidiver et est libéré.

Mémoire[modifier | modifier le code]

Le monument de la Fierte Saint-Romain est toujours visible à Rouen. Il est adossé au bâtiment moderne de la Halle-aux-Toiles. Les anciennes halles ont été anéanties par les bombardements de 1944 et la place du marché, cadre de la cérémonie, a disparu.

Notes[modifier | modifier le code]